Le vent de mai dernier souffle toujours parmi la gauche, toute la gauche. La LCR se saborde pour choisir un autre nom qui lui permettrait d’avaler au-delà de ses rangs habituels, le PS occupe la fin d’été par du people, François et Ségolène se séparent, François a une aventure avec une journaliste. Ségolène affirme qu’elle a mûri alors que les caciques sonnent du cor : Marie-Noëlle Lienemann, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Bertrand Delanoë. Sous le charme sarkozien, les socialistes happés consentants ajoutent d’autres critiques : Bernard Kouchner, Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn.
Une page de l’histoire de la gauche se tourne, un livre ouvert cent ans plus tôt rentre sur le rayonnage de la bibliothèque. Mais quelle gauche naîtra? En face, l’UMP et les centristes aimantés paraissent un bloc impénétrable. Verrons-nous une gauche divisée en deux, l’une se déclarant social-démocrate, l’autre socialiste révolutionnaire ? Le PS implosera-t-il ou François Hollande parvenant à illusionner les adhérents le maintiendra-t-il coûte que coûte uni ? Ce parti ne peut plus faire l’impasse d’une énième manœuvre, il doit, enfin, se redéfinir, élire de nouveaux chefs. Ségolène Royal repartie en campagne juge naturel son poste de premier secrétaire, Dominique Strauss-Khan, qu’il soit ou non le patron du FMI, saura avoir une ambition similaire. Hormis la question des leaders, c’est, non seulement, toute la crédibilité de la gauche qui est en jeu mais aussi la raison d’être d’une opposition dans une démocratie vivante, réactive. La prolongation soit des atermoiements, soit des combinaisons augmentera la capacité du parti au pouvoir, discréditera le sens même d’une force d’équilibre face à un gouvernement qui tire toute sa puissance de la conviction de sa communication.
L’extrême gauche (LCR) devance le PS et le PC pour le mouvement. Besancenot comprend d’abord, l’opportunité à ramasser les déçus de cette gauche qu’il exècre, à réformer, ensuite, le discours. La LCR observait depuis longtemps l’instant pour donner les coups de pattes.
Le PC, en totale déconfiture, bien qu’il se targue du nombre de députés élus ou réélus, estime qu’il récupérerait bien un paquet non négligeable d’adhérents ou sympathisants socialistes. La rue de Solferino relève donc les attaques de tous les côtés. Or, le dilemme socialiste est leur impossibilité à se diviser en deux avec un nom presque commun. Il arrive de penser que les zizanies, les éléphants et les lionceaux conduiraient à un échouage bienheureux pour construire un nouveau navire. Mais voilà, la parti essentiel de la gauche se lie les mains, les pieds mais pas la voix faute d’oser franchir un Rubicon idéologique que les Français ne désavoueraient pas.
La gauche entière est dépourvue de programme. Sa parfaite inadaptation durant les cent premiers jours de la présidence de Sarkozy apporte la preuve de son manque d’outils, de troupes, d’états-majors. Pour une partie de la gauche fauchée, il ne demeure que le théâtre des ombres. C’est peu devant la période politique agitée qui s’ouvre. On est même proche de l’irresponsabilité démocratique.
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