Le Pakistan est né le 14 août 1947. D’où vient son nom? On hésite entre le néologisme issu de l’ourdou (langue officielle), pays des purs et l’acronyme qui reprendrait la première lettre de chacune des provinces : Panjab, Afghania, Kashmir, Sind, Baloutchistan. Sa légitimité ? Regrouper la population musulmane (sunnite) vivant en Inde qui était jusqu’en 1857 l’empire Moghol(né en 1526) puis le Raj britannique de 1876 à 1947.
Les noms des provinces éclairent : Panjab, terre des Sikhs, Afghania, province limitrophe avec l’Afghanistan dont la capitale est Peshawar, le Cachemire, état stratégique au contact de la Chine et de l’Inde, le Sind, capitale Karachi, le Baloutchistan, antique Gédrosie où Alexandre le Grand faillit mourir avec son armée. Les Baloutches, originaires de Perse se fédérèrent au XVIIIe siècle sous l’égide du royaume de Kalat dissous en 1955. En 1871 et 1893, les Anglais répartirent le Baloutchistan entre la Perse, l’Afghanistan, et l’Inde.
Le fondateur de cette république musulmane, Muhammad Ali Jinnah, se heurta d’entrée aux particularismes des provinces, en particulier le Baloutchistan et le Cachemire qui faillirent provoquer l’implosion du jeune état. Le problème n’est toujours pas réglé. L’armée et la religion éléments fédérateurs du Pakistan peinent à consolider une nation totalement liée aux tribus qui l’illustrent. Les grands partis politiques (Ligue musulmane, parti du peuple pakistanais) participent plus à entretenir des passerelles entre la « haute caste » (bourgeoisie) et l’armée qu’à bâtir véritablement un état démocratique. Les coups d’état jalonnent le cours du pays depuis 1958. Le dernier en date en 1999 a porté au pouvoir le général Musharraf.
Le Pakistan voudrait-il vivre dans une sorte de neutralité que l’actualité et sa situation géographique lui en ôtent la possibilité ! Quels sont ses voisins ? La Perse, l’Afghanistan, l’Inde, la Chine. Par sa confession sunnite, les monarchies du Golfe jugent naturelles d’agir financièrement. S’invitent évidemment les USA, la Russie pour des raisons évidentes. Et cerise sur le gâteau, Al-Quaïda et les talibans vont et viennent dans le Waziristan.
Sur le plan intérieur, les chefs de tribus jouissent d’une autorité incontestée. Ils sont craints par leur habileté à être les bénéficiaires en tout : sur le plan intérieur ils négocièrent avec le nouvel Etat, le recrutement des soldats et des sous-officiers ; sur le plan extérieur, ils jouent avec une facilité irritante sur tous les tableaux : gardiens du calme, du commerce, de la contrebande, du marché du pavot, des armes, des fluctuations inter-étatiques…etc. Ils s'offrent même le luxe de se quereller. Les Américains, on le devine, s’arrachent les cheveux tout comme quelques-uns à Islamabad. In fine les monarchies arabes passent par eux pour soutenir les groupes musulmans dits islamistes.
Les cérémonies de l’indépendance d’août dernier ne masquèrent pas le malaise général. Cette puissance nucléaire implose. La question des retours d’anciens dirigeants (Nawaz Sharif, Benazir Bhutto) est emblématique d’une fuite en avant. La population les suspecte de connivence avec la volonté américaine et anglaise de reprendre la main sur la direction du pays. La popularité du président de la cour suprême, Iftikar Mohammed Chaudhry, arrêté par Musharraf puis libéré est symbolique du degré d’énervement national. La marge de manœuvre du général Musharaff rétrécit comme peau de chagrin, contraint qu’il est d’être l’allié de tout le monde et, par conséquent l’ennemi de tous.
Le Baloutchistan menace de faire sécession (cas prévu à Washington par le courant néo-conservateur), le Cachemire source de guerres contre l’Inde (la dernière date de 1999) intéresse la Chine depuis que celle-ci en a arraché une parcelle (Aksai Chin) en1962. Et New Delhi rappelle au Pakistan qu’il n’a pas quitté l’Hindûstân, c’est-à-dire la terre des Hindous en langue persane. Comment s’appelait l’ourdou avant 1947 ? L’hindoustani.
JV©2007
Les noms des provinces éclairent : Panjab, terre des Sikhs, Afghania, province limitrophe avec l’Afghanistan dont la capitale est Peshawar, le Cachemire, état stratégique au contact de la Chine et de l’Inde, le Sind, capitale Karachi, le Baloutchistan, antique Gédrosie où Alexandre le Grand faillit mourir avec son armée. Les Baloutches, originaires de Perse se fédérèrent au XVIIIe siècle sous l’égide du royaume de Kalat dissous en 1955. En 1871 et 1893, les Anglais répartirent le Baloutchistan entre la Perse, l’Afghanistan, et l’Inde.
Le fondateur de cette république musulmane, Muhammad Ali Jinnah, se heurta d’entrée aux particularismes des provinces, en particulier le Baloutchistan et le Cachemire qui faillirent provoquer l’implosion du jeune état. Le problème n’est toujours pas réglé. L’armée et la religion éléments fédérateurs du Pakistan peinent à consolider une nation totalement liée aux tribus qui l’illustrent. Les grands partis politiques (Ligue musulmane, parti du peuple pakistanais) participent plus à entretenir des passerelles entre la « haute caste » (bourgeoisie) et l’armée qu’à bâtir véritablement un état démocratique. Les coups d’état jalonnent le cours du pays depuis 1958. Le dernier en date en 1999 a porté au pouvoir le général Musharraf.
Le Pakistan voudrait-il vivre dans une sorte de neutralité que l’actualité et sa situation géographique lui en ôtent la possibilité ! Quels sont ses voisins ? La Perse, l’Afghanistan, l’Inde, la Chine. Par sa confession sunnite, les monarchies du Golfe jugent naturelles d’agir financièrement. S’invitent évidemment les USA, la Russie pour des raisons évidentes. Et cerise sur le gâteau, Al-Quaïda et les talibans vont et viennent dans le Waziristan.
Sur le plan intérieur, les chefs de tribus jouissent d’une autorité incontestée. Ils sont craints par leur habileté à être les bénéficiaires en tout : sur le plan intérieur ils négocièrent avec le nouvel Etat, le recrutement des soldats et des sous-officiers ; sur le plan extérieur, ils jouent avec une facilité irritante sur tous les tableaux : gardiens du calme, du commerce, de la contrebande, du marché du pavot, des armes, des fluctuations inter-étatiques…etc. Ils s'offrent même le luxe de se quereller. Les Américains, on le devine, s’arrachent les cheveux tout comme quelques-uns à Islamabad. In fine les monarchies arabes passent par eux pour soutenir les groupes musulmans dits islamistes.
Les cérémonies de l’indépendance d’août dernier ne masquèrent pas le malaise général. Cette puissance nucléaire implose. La question des retours d’anciens dirigeants (Nawaz Sharif, Benazir Bhutto) est emblématique d’une fuite en avant. La population les suspecte de connivence avec la volonté américaine et anglaise de reprendre la main sur la direction du pays. La popularité du président de la cour suprême, Iftikar Mohammed Chaudhry, arrêté par Musharraf puis libéré est symbolique du degré d’énervement national. La marge de manœuvre du général Musharaff rétrécit comme peau de chagrin, contraint qu’il est d’être l’allié de tout le monde et, par conséquent l’ennemi de tous.
Le Baloutchistan menace de faire sécession (cas prévu à Washington par le courant néo-conservateur), le Cachemire source de guerres contre l’Inde (la dernière date de 1999) intéresse la Chine depuis que celle-ci en a arraché une parcelle (Aksai Chin) en1962. Et New Delhi rappelle au Pakistan qu’il n’a pas quitté l’Hindûstân, c’est-à-dire la terre des Hindous en langue persane. Comment s’appelait l’ourdou avant 1947 ? L’hindoustani.
JV©2007
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