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mercredi 5 septembre 2007

Pantomimes en Mésopotamie N°25 - 1ere année

La visite surprise de l’empereur du Potomac à Bagdad tait, un peu, la première étape du retrait des forces anglaises de la région de Bassora. Un flot de dépêches rend compte, une fois de plus, d’une possible attaque contre la Perse et plus précisément contre les gardiens de la révolution lesquels viennent d’être classés dans la catégorie terroriste par Washington sans avoir consulté quiconque. La ville de Bassora officiellement remise à l’armée de New Mesopotamia livre, en fait à très court terme, toute la province aux chiites tenus par Téhéran. Les cris de guerre américains masquent donc une défaite sévère, une énième étape pour la partition de ce pays. Georges Bush a martelé à ses soldats hors la loi internationale et d’occupation que l’arrivée de 26 000 hommes supplémentaires conforte le succès, de même qu’un retrait signifierait la victoire. Le Pentagone a beau interdire les blogs, censurer le Net, les militaires étoilés écarquillent les yeux, ils ne voient décidément pas la même amélioration que leur chef suprême. La grogne sévit autant en Orient qu’en Amérique parmi les généraux. Il y règne un désordre jamais atteint depuis la fin de la guerre du Vietnam. La négation de la réalité culmine à un degré si élevé que les acteurs véritables s’effacent devant l’irréalité affirmée par des gens qui ne bougent pas de leurs fauteuils en cuir.
De cette étape sur la base aérienne Al-Assad, débute la campagne de communication pour proclamer urbi et urbi l’évidente victoire quoiqu’il advienne. Alain de Chalvron, correspondant de France2 à Washington répercute sans sourciller le discours autorisé. Ce n’est qu’un début dans l’attente de la publication du rapport du général Petraeus.
Qui est dupe ? Personne en vérité. Mais tout le monde incline à user du conformisme. On préfère nettement ne pas contrarier une classe politique américaine d’une très petite qualité. Comme disent les Chinois, il ne faut jamais contrarier un fou. Résultat the rest of the world applaudit des deux mains quand il sait les dés pipés.
Pantomimes en Mésopotamie : les Anglais sont sur la pointe des pieds à l’inverse des Américains pas trop éloignés d’une superproduction hollywoodienne. Les pantomimes ne retardent plus la redistribution des cartes. Israël conforte son Etat-forteresse, laisse la bande de Gaza aux adversaires du palestinien Mahamoud Habbas pour mieux l’enserrer, le ferrer avec son peuple. L’Arabie Saoudite échaudée au Liban par la défaite à Nahr el-Bared du Fatah al-Islam, groupe financé par le prince Bandar, la famille Harriri- liée à Riad- et encouragé, en sous-mains, peut-être, par Dick Cheyney se tient coi. La Turquie joue les bons offices entre la Syrie et Israël, quoique sur le pied de guerre contre les Kurdes du PKK. Le gouvernement sis à Bagdad se sait en sursis. La pause observée par Moqtada Al-Sadr prélude des évènements où le sang se répandra. L’accalmie proclamée par les USA pour accueillir le travail de peine du général Petraeus baigne tout entier dans l’artifice. Les principaux acteurs se refont simplement une beauté avant l’acte suivant.

La visite d’Abdallâh II de Jordanie à Paris où Nicolas Sarkozy dit être en accord total avec son invité laisse pantois et n’augure rien de bon. Mais à l’Elysée, on joue le jeu en chantant « tout va bien madame la marquise ». Epoque cynique, décourageante, le peuple mésopotamien est bien le seul à ne pas se voiler la face. Il n’a pas besoin de pantomimes. Il assume ses blessures, sa chair à vif.

JV©2007

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