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lundi 15 octobre 2007

Atmosphère, atmosphère N°53 - 1ere année

Deux événements modifient l'image du régime.
En premier, la défaite du XV de France devant l'équipe anglaise marque, d'une manière un peu détournée, la fin véritable de l'état de grâce ou plus un tournant. Imaginons les spectacles, les reportages et autres matraquages si nous avions emporté la Webb Ellis Cup. Sarkozy montre clairement qu'il ne peut assumer qu'une chose la victoire, une victoire qu'il s'approprie. A-t-il visité les joueurs ? Oui…discrètement. Assistera-t-il à la petite finale ? Chirac, c'est sûr, serait présent dans de telles circonstances. Le rideau tombé, le Président Sarkozy disparut de toutes les caméras, Bernard Laporte supportant seul la défaite devant les médias l'atmosphère est modifiée. Le pouvoir politique pérorait depuis mai dernier. La Nation affectait de l'ignorer.
Maintenant s'enivrera-t-elle aussi promptement ?
En second, la disparition ou l'évaporation de Cécilia Sarkozy alimente toutes les conjectures. New York, Genève, Londres seraient ses haltes. Les rédactions ont sous le coude tous les articles en cas d'annonce de divorce ou de séparation. D'ordinaire un tel fait serait un non-événement. Mais la communication, le soin cultivé de placer sous les feux de la rampe toute la famille qui vient louanger le père, le mari, le chef de la Nation, abîme déjà l'image solide que les Français contemplaient avec régularité. En cette heure, la question n'est plus vont-ils divorcer mais quand ? Le magazine Closer titre en une sur la photo de Cécilia, « le choix douloureux ».
Une défaite sportive, un divorce à venir ne sont pas a priori des signaux. Mais l'atmosphère change. L'annonce des premières grèves, peu importe en définitive l'ampleur, introduit un peu de réel dans la vie politique. Les affaires financières (EADS, Denis Gautier-Sauvagnac) pèsent sur le climat social, repoussent le projet de dépénaliser le droit des affaires. Les franchises médicales plongent des milliers d'étudiants dans un difficile accès aux soins. La commission Attali sensée indiquer les freins à la croissance ne propose de coups d'accélérateurs qu'à la grande distribution. Les premières propositions de la commission Balladur sur la réforme des institutions ne suggèrent pas, à ce stade, pas autre chose que de renforcer le pouvoir présidentiel. Le Grenelle de l'environnement, enfin, s'avance d'ores et déjà plus sous l’œil des rédacteurs de formules au risque de passer pour un moment gadget.
Tout le désordre présidentiel à l'intérieur - idem pour les affaires étrangères - laisse l'horizon national plutôt sombre. Le quinquennat ne permettant pas de tâtonner pour faire de grandes choses, les premiers mois sont vitaux. Ils ont été perdus. Le gouvernement Fillon s'inclinant devant les interventions de Guéant et de Gainau, missi dominici du Président, se déconsidère.Si la décomposition du parti socialiste offre un ballon d'oxygène au pouvoir, le Président est, désormais, en première ligne face au peuple. Nicolas Sarkozy est-il le bon entraîneur ?

©copyright Jean Vinatier 2007

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