Le sommet de Lisbonne (18-19 octobre) réunit les chefs de gouvernement de l’Union européenne. Que s’y passera-t-il ?
Parmi les sujets abordés, il ne faudra en retenir qu’un seul, le traité simplifié européen lequel entérinera l’adoption du projet de traité constitutionnel dénoncée en mai et juin 2005 par les peuples souverains de France, de Hollande et soutenus sdilencieusement par ceux de Grande-Bretagne, d’Allemagne.
Qui est le grand meneur de cette offensive au pas de charge ? Le Président Nicolas Sarkozy.
En quelques mois, il gomme d’une volonté le choix de deux nations dont celle qu’il gouverne. Son enthousiasme est soutenu par les membres de l’Union, la commission Barroso . Le principal étant la ratification du traité simplifié, ne pouvait-on pas fermer les yeux sur ses discours apparemment nationaux ?
Que valent les peuples ? Que valent ceux dont le pouvoir légitime, légal demande l’avis en toute conscience ? Peanuts, bullshit ?
Le discours autorisé et repris par tous les éditorialistes qui soutenaient uniformément le « oui » en mai 2005 reprend le refrain du nécessaire traité. Connaissons-nous l’intérêt de ce document ? Hors la satisfaction de cercles, d’élites soumises aux forces économiques, aux politiques extérieures, qui applaudissent aux délocalisations et se gaussent de toute indépendante défense continentale, il y a les trois cents et quelques millions d’européens. Ce que ne voient plus les auteurs du traité simplifié est ce qui suit : l’Europe de l’Est s’est lassée depuis très peu des lumières du pouvoir « washingtonien », l’Europe de l’Ouest s’interroge sur le plan géostratégique du bien-fondé Atlantique. Le Royaume-Uni ne pense qu’à lui considérant qu’il est un Commonwealth à part entière.
De 2005 à 2007, le monde n’a en rien ralenti sa marche en avant. D’autres forces se lèvent qui réclament une Union européenne différente de celle décrite dans le projet de traité constitutionnel revu, corrigé au Portugal. Leurs auteurs sont d’un autre âge. A Lisbonne, ils se voilent la face, s’aveuglent et se bouchent les oreilles parce qu’ils jugent leur vanité plus forte, plus élevée que la raison. Et sur quelle raison bute-t-il ? L’Histoire.
Aux Etats-Unis, Henry Ford lançait d’un geste, « l’histoire, c’est de la blague » pour perpétuer une amnésie créative à laquelle obéit cette grande nation. Condition selon le philosophe George Steiner de « sa capacité d’oubli garante de la poursuite pragmatique de l’utopie. » En Europe reprendre cette expression c’est nier précisément notre caractère. L’Europe c’est la diversité par« ses langues, ses traditions, ses autonomies sociales ». D’où le poids de l’histoire. L’Histoire nous constitue.
Ne pas ignorer la fascination qu’exerce le modèle américain est une bonne chose. Le voir loué par nos dirigeants interroge. Songer nous appliquer en masse un traité qui gomme les nations, ploie nos histoires amènera à des troubles importants.
Nicolas Sarkozy est persuadé de faire son job en arrivant au sommet de Lisbonne. Se grandit-il ? Non. Il écarte trop rapidement le référendum de 2005 et épouse d’un peu trop près l’idéologie prônée depuis la Maison Blanche !
Prenons garde à cette Union qui se dote d’un traité tout en niant une pensée politique cohérente. Qu’elle retienne bien l’avertissement d’Abraham Lincoln « on peut tromper tout le temps une partie du peuple ou bien tout le peuple une partie du temps mais pas tout le temps tout le peuple » !
Les peuples de l’Europe ont une conscience plus avancée de leur légitimité et sont plus mûrs qu’on ne le croit pour l’ambition et l’intuition du monde à venir. Ce bon sens, hélas, ne figure plus au menu de l’Union. L’histoire n’est décidément pas une blague chez nous. Nous, les citoyens européens nous marchons toujours « dans le sillage d’Aristote et de Goethe. »
Parmi les sujets abordés, il ne faudra en retenir qu’un seul, le traité simplifié européen lequel entérinera l’adoption du projet de traité constitutionnel dénoncée en mai et juin 2005 par les peuples souverains de France, de Hollande et soutenus sdilencieusement par ceux de Grande-Bretagne, d’Allemagne.
Qui est le grand meneur de cette offensive au pas de charge ? Le Président Nicolas Sarkozy.
En quelques mois, il gomme d’une volonté le choix de deux nations dont celle qu’il gouverne. Son enthousiasme est soutenu par les membres de l’Union, la commission Barroso . Le principal étant la ratification du traité simplifié, ne pouvait-on pas fermer les yeux sur ses discours apparemment nationaux ?
Que valent les peuples ? Que valent ceux dont le pouvoir légitime, légal demande l’avis en toute conscience ? Peanuts, bullshit ?
Le discours autorisé et repris par tous les éditorialistes qui soutenaient uniformément le « oui » en mai 2005 reprend le refrain du nécessaire traité. Connaissons-nous l’intérêt de ce document ? Hors la satisfaction de cercles, d’élites soumises aux forces économiques, aux politiques extérieures, qui applaudissent aux délocalisations et se gaussent de toute indépendante défense continentale, il y a les trois cents et quelques millions d’européens. Ce que ne voient plus les auteurs du traité simplifié est ce qui suit : l’Europe de l’Est s’est lassée depuis très peu des lumières du pouvoir « washingtonien », l’Europe de l’Ouest s’interroge sur le plan géostratégique du bien-fondé Atlantique. Le Royaume-Uni ne pense qu’à lui considérant qu’il est un Commonwealth à part entière.
De 2005 à 2007, le monde n’a en rien ralenti sa marche en avant. D’autres forces se lèvent qui réclament une Union européenne différente de celle décrite dans le projet de traité constitutionnel revu, corrigé au Portugal. Leurs auteurs sont d’un autre âge. A Lisbonne, ils se voilent la face, s’aveuglent et se bouchent les oreilles parce qu’ils jugent leur vanité plus forte, plus élevée que la raison. Et sur quelle raison bute-t-il ? L’Histoire.
Aux Etats-Unis, Henry Ford lançait d’un geste, « l’histoire, c’est de la blague » pour perpétuer une amnésie créative à laquelle obéit cette grande nation. Condition selon le philosophe George Steiner de « sa capacité d’oubli garante de la poursuite pragmatique de l’utopie. » En Europe reprendre cette expression c’est nier précisément notre caractère. L’Europe c’est la diversité par« ses langues, ses traditions, ses autonomies sociales ». D’où le poids de l’histoire. L’Histoire nous constitue.
Ne pas ignorer la fascination qu’exerce le modèle américain est une bonne chose. Le voir loué par nos dirigeants interroge. Songer nous appliquer en masse un traité qui gomme les nations, ploie nos histoires amènera à des troubles importants.
Nicolas Sarkozy est persuadé de faire son job en arrivant au sommet de Lisbonne. Se grandit-il ? Non. Il écarte trop rapidement le référendum de 2005 et épouse d’un peu trop près l’idéologie prônée depuis la Maison Blanche !
Prenons garde à cette Union qui se dote d’un traité tout en niant une pensée politique cohérente. Qu’elle retienne bien l’avertissement d’Abraham Lincoln « on peut tromper tout le temps une partie du peuple ou bien tout le peuple une partie du temps mais pas tout le temps tout le peuple » !
Les peuples de l’Europe ont une conscience plus avancée de leur légitimité et sont plus mûrs qu’on ne le croit pour l’ambition et l’intuition du monde à venir. Ce bon sens, hélas, ne figure plus au menu de l’Union. L’histoire n’est décidément pas une blague chez nous. Nous, les citoyens européens nous marchons toujours « dans le sillage d’Aristote et de Goethe. »
©copyright Jean Vinatier 2007
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