Le 22 novembre 2007 sera-t-elle une date importante dans l’histoire politique du royaume népalais ? En avril 2006 le roi Gyanendra a reconnu sa défaite politique majeure face aux manifestants et à la guérilla maoïste. Le roi n’est plus un souverain absolu, il n’est plus qu’un personnage honorifique. Son caractère sacré effacé, la justice peut le poursuivre comme n’importe quel Népalais.
Retour sur le passé. Le Népal a une situation géographique particulière tout comme son voisin le royaume du Bhoutan. Situé en Himalaya, ses voisins sont la Chine et l’Inde. New Delhi considère depuis longtemps le royaume comme sa chasse gardée. La famille royale y trouvait refuge à chaque grande crise politique. Lors des derniers événements, l’ambassadeur Indien, Shiv Shankar Mukherjee, a pesé de tout son poids tant vis à vis du roi que des acteurs de la révolte népalaise. Et la Chine ? Elle devrait, en principe, apporter un soutien matériel et logistique aux maoïstes tel n’est pas le cas. Le parti communiste chinois combat officiellement les mouvements qui se réclament de Mao (Philippines, Inde )et offre des sommes d’argent aux gouvernements contre eux. Ainsi Pékin livre des armes aux forces népalaises depuis 2005 pour combattre selon son terme, les » terroristes ».
Pushpa Kamal Dahal et Baburam Bhatarai , les deux dirigeants du mouvement maoïste né en 1996 ont accepté de baptiser leur mouvement, parti communiste du Népal, d’entrer le 1er avril 2007 dans le gouvernement provisoire dirigé par un politicien octogénaire Girija Prasad Koirala. Les divergences éclatent au grand jour entre les partis politiques traditionnels et le parti communiste qui exige l’abolition de la monarchie avant même la tenue des élections du 22 novembre 2007. Il craint des manœuvres discrètes depuis le palais royal. Mais un autre acteur est sur la scène, l’armée népalaise commandée par le général Rookmangud Katawal plutôt favorable à la monarchie.
Pushpa Kamal Dahal et Baburam Bhatarai , les deux dirigeants du mouvement maoïste né en 1996 ont accepté de baptiser leur mouvement, parti communiste du Népal, d’entrer le 1er avril 2007 dans le gouvernement provisoire dirigé par un politicien octogénaire Girija Prasad Koirala. Les divergences éclatent au grand jour entre les partis politiques traditionnels et le parti communiste qui exige l’abolition de la monarchie avant même la tenue des élections du 22 novembre 2007. Il craint des manœuvres discrètes depuis le palais royal. Mais un autre acteur est sur la scène, l’armée népalaise commandée par le général Rookmangud Katawal plutôt favorable à la monarchie.
Le départ des ministres maoïstes du gouvernement fait craindre une reprise de la guérilla et donc une instabilité politique. L’idée fait son chemin d’envisager un scénario de type pakistanais ou bengali, une prise du pouvoir par l’armée laquelle laisserait un gouvernement civil en façade. Ce point de vue exposé par le journaliste Dhruba Adhilkary dans le bimensuel indien, The Day After (www.dayafterindia.com) exprime une opinion qui parcourt les sept partis politiques népalais. Les politiciens ont dû reconnaître le rôle des rebelles maoïstes lors de la chute du roi Gyanendra sans pour autant adhérer en quoi que ce soit au programme défendu par ces derniers. Les maoïstes craignent que les paysans, illettrés aux trois quarts, n’élisent des députés partisans d’un régime parlementaire qui garderait la monarchie. L’armée, ennemie jurée des maoïstes, n’entend pas voir ceux-ci imposer un choix politique avant et après la date du 22 novembre. L’Inde, enfin, veille à la stabilité du royaume. Elle prendrait pour un moindre mal une reprise en main du pays par les généraux. L’avantage serait de remettre dans le camp ennemi de la démocratie le parti communiste du Népal, de placer les militaires du bon côté. Ni les Nations Unies, ni les autres organisations internationales n’y trouveraient à redire.
Les Etats-Unis observent naturellement l’évolution politique dans ce qu’elle nourrit l’encerclement de la Chine sur sa partie sud (Pakistan, Népal, Inde) même si aujourd’hui, les regards sont seulement posés sur les événements birmans. Que fera Pékin ? Le gouvernement chinois pourrait laisser faire les événements népalais en échange de la reconnaissance de l’occupation du Tibet et du statu quo en Birmanie (Myanmar).
Les Etats-Unis observent naturellement l’évolution politique dans ce qu’elle nourrit l’encerclement de la Chine sur sa partie sud (Pakistan, Népal, Inde) même si aujourd’hui, les regards sont seulement posés sur les événements birmans. Que fera Pékin ? Le gouvernement chinois pourrait laisser faire les événements népalais en échange de la reconnaissance de l’occupation du Tibet et du statu quo en Birmanie (Myanmar).
Discrètement, à l’abri des regards étrangers, le Népal pendant longtemps un royaume paradisiaque pour les hippies, devient un pion géopolitique. La sécurisation de la chaîne himalayenne côté indien est en cours. Inde et Chine se mesurent sans s’opposer. Avançons même l’idée que les deux puissances usent de l’ambition américaine pour tracer leurs propres influences par peuples interposés.
©copyright Jean Vinatier 2007
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