Un homme capable de réaliser un coup d’état est en mesure d’en faire un second ! Pari gagné pour le général Musharaff au pouvoir depuis 1999 ?
Les critiques du président de la Cour suprême, Iftikar Chaudhry, sur la régularité de l’élection présidentielle ne devaient donc pas être publiques. Le général l’a placé en résidence surveillée. Le pays est sous le choc. Les arrestations, les manifestations sont nombreuses. Benazir Bhutto, tout juste rentrée de son exil après avoir conclu un accord de gouvernement avec Musharaff, est restée dans un avion à l’aéroport de Karachi. Officiellement les Etats-Unis et les autres puissances protestent fermement contre ce coup d’état appelé officiellement état d’urgence. Soyons clairs, Washington et ses alliés doivent faire avec le général Musharraf dans leur combat contre les talibans. Le paradoxe de cette situation tient dans ceci : Musharraf a autant besoin des talibans comme ennemis que comme « alliés ». « Il se pose en rempart contre les intégristes, mais c’est une plaisanterie. En affaiblissant les forces libérales, il favorise au contraire la montée en puissance des islamistes. On le voit bien avec la “talibanisation” croissante de la société pakistanaise » rappelle l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif.
Les critiques du président de la Cour suprême, Iftikar Chaudhry, sur la régularité de l’élection présidentielle ne devaient donc pas être publiques. Le général l’a placé en résidence surveillée. Le pays est sous le choc. Les arrestations, les manifestations sont nombreuses. Benazir Bhutto, tout juste rentrée de son exil après avoir conclu un accord de gouvernement avec Musharaff, est restée dans un avion à l’aéroport de Karachi. Officiellement les Etats-Unis et les autres puissances protestent fermement contre ce coup d’état appelé officiellement état d’urgence. Soyons clairs, Washington et ses alliés doivent faire avec le général Musharraf dans leur combat contre les talibans. Le paradoxe de cette situation tient dans ceci : Musharraf a autant besoin des talibans comme ennemis que comme « alliés ». « Il se pose en rempart contre les intégristes, mais c’est une plaisanterie. En affaiblissant les forces libérales, il favorise au contraire la montée en puissance des islamistes. On le voit bien avec la “talibanisation” croissante de la société pakistanaise » rappelle l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif.
On sait aussi les liens tissés avec les talibans afghans lorsqu’ils recevaient l’aide pakistanaise comme le souligne Gilbert Etienne (IRIS) au journal suisse Le Temps en juillet 2007: « jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, le pays soutenait le régime des talibans en Afghanistan. De nombreux groupuscules islamistes étaient utilisés par les services secrets et l’armée. Des liens évidents subsistent. Certains militaires ou politiques n’ont sans doute pas enterré toute ambition de reprendre la main en Afghanistan. Des zones tribales, comme la frontière du nord-ouest, sont incontrôlables et constituent traditionnellement un refuge. Par ailleurs, pour asseoir son pouvoir, Musharraf, qui est lui-même un musulman plutôt libéral, se doit aussi de ménager les partis religieux représentés au parlement et qui militent pour une islamisation du système. »
Le Pakistan, né en 1947, se cherche une place légitime. Sur le plan intérieur, les chefs de tribus, les partis religieux, les talibans, l’armée sont des pouvoirs puissants. A l’extérieur, la Chine fournit la majeure partie de l’armement au Pakistan tout comme au Myanmar (Birmanie), les Etats-Unis versent l’argent au nom de la guerre contre la terreur tandis que les monarchies de la péninsule arabique apportent un soutien matériel aux partis religieux.
Le contexte géopolitique ne facilite en rien une évolution pacifique ou démocratique. Doté de l’arme nucléaire le Pakistan est-il aujourd’hui plus dangereux que la Perse ? Allié à la Chine et aux Etats-Unis, le pays est placé entre le marteau et l’enclume. Ne court-t-il pas le risque d’une implosion ? Les néo-conservateurs américains ne prévoyaient-ils pas un Pakistan réduit à une simple bande de territoire au profit du Baloutchistan ?
Pervez Musharraf est un militaire autoritaire, ambitieux, corrompu mais ni plus ni moins que Benazir Bhutto ! Depuis 1947 le Pakistan n'a jamais réussi à établir un régime démocratique stable pour la bonne et simple raison qu'aucune institution démocratique n'a été laissée au Pakistan au départ des britanniques. Pervez Musharraf se veut le chef suprême d’une population de 163 millions d’habitants en s’appuyant sur l’armée et les services secrets. Est-ce suffisant ? Le voisin Indien ne revendique-t-il pas le Cachemire dans son entier en faisant valoir que le caractère fondamentalement fédéral et laïque de son organisation lui permet d'accueillir toute population musulmane ? Cette exigence fragilise la légitimité pakistanaise et bât en brèche le choix britannique de partition de l’empire des Indes selon les religions.
Le Pakistan, né en 1947, se cherche une place légitime. Sur le plan intérieur, les chefs de tribus, les partis religieux, les talibans, l’armée sont des pouvoirs puissants. A l’extérieur, la Chine fournit la majeure partie de l’armement au Pakistan tout comme au Myanmar (Birmanie), les Etats-Unis versent l’argent au nom de la guerre contre la terreur tandis que les monarchies de la péninsule arabique apportent un soutien matériel aux partis religieux.
Le contexte géopolitique ne facilite en rien une évolution pacifique ou démocratique. Doté de l’arme nucléaire le Pakistan est-il aujourd’hui plus dangereux que la Perse ? Allié à la Chine et aux Etats-Unis, le pays est placé entre le marteau et l’enclume. Ne court-t-il pas le risque d’une implosion ? Les néo-conservateurs américains ne prévoyaient-ils pas un Pakistan réduit à une simple bande de territoire au profit du Baloutchistan ?
Pervez Musharraf est un militaire autoritaire, ambitieux, corrompu mais ni plus ni moins que Benazir Bhutto ! Depuis 1947 le Pakistan n'a jamais réussi à établir un régime démocratique stable pour la bonne et simple raison qu'aucune institution démocratique n'a été laissée au Pakistan au départ des britanniques. Pervez Musharraf se veut le chef suprême d’une population de 163 millions d’habitants en s’appuyant sur l’armée et les services secrets. Est-ce suffisant ? Le voisin Indien ne revendique-t-il pas le Cachemire dans son entier en faisant valoir que le caractère fondamentalement fédéral et laïque de son organisation lui permet d'accueillir toute population musulmane ? Cette exigence fragilise la légitimité pakistanaise et bât en brèche le choix britannique de partition de l’empire des Indes selon les religions.
" Nous ne savons pas où nous allons " est une phrase qui connaît, hélas, une grande popularité parmi les couches aisées du pays. Son arme nucléaire ne constitue-t-elle pas une menace majeure pour l'ensemble du sous-continent ? L’appel à la résistance du président de la Cour suprême doit être entendu et suivi. Le Pakistan ne mériterait-il pas un sommet des puissances (Inde, Chine, pays du Golfe) régionales ? Il est à craindre que la politique du pire ou du fatalisme ne soit à l’ordre du jour.
©copyright Jean Vinatier 2007
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