Depuis la ville de Rafah, la fuite des Gazouis vers l’Egypte a pris de l’ampleur ce matin : le mur a littéralement explosé pour laisser passer des milliers d’habitants de la bande de Gaza. Tel Aviv a réagi selon les formes ; ainsi Aryeh Mekel, porte-parole du ministère des affaires étrangères : « Nous sommes inquiets, car ces brèches permettent à des Palestiniens de sortir de la bande de Gaza, mais cela aussi permettre au Hamas de faire entrer facilement des armes et des terroristes en provenance d’Egypte[…]Nous espérons que l’Egypte qui a des hommes déployés à la frontière, règlera le problème[…]La situation à la frontière relève en effet des seuls Egyptiens aux termes des accords conclus avec Israël »¹
On oubliait, un peu l’Orient depuis que Georges Bush avait traversé la ville de Ramallah. Six mois d’embargo dans la bande de Gaza. Pénurie alimentaire. Villes plongées dans le noir entre le 18 et le 21 janvier. Plus de gaz. Plus de médicaments de premières nécessités. Le Hamas n’avait pas beaucoup à faire pour décider les Palestiniens à forcer la frontière égyptienne. En Cisjordanie, Mahamoud Abbas, Président en exercice de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, le parti rival du Hamas, s’incline devant chacune des forces en présence en Orient : les monarchies du Golfe, Israël, les Etats-Unis. Rien n’y fait. L’étau se resserre. Penserait-il, dans un premier temps, que la réussite du blocus de la bande de Gaza éliminerait son adversaire ? Mais, c’est un leurre et Abbas le sait : ne se dit-il pas « après Gaza, Ramallah ? » Tel Aviv notait des contacts sérieux entre les deux partis palestiniens. La capitale de l’état Hébreu a-t-elle obtenu le feu vert de Georges Bush pour briser le Hamas ? Les Etats du Golfe ont-ils dit oui au Président américain alors que ce dernier essuyait un refus ferme sur une action militaire contre Téhéran ? Une fois le Hamas ramené à la reddition, l’Etat palestinien naîtrait-il ? C’est-à-dire, serait-il un Etat indépendant, maître de ses eaux territoriales, de son ciel ? Le doute est de rigueur.
On oubliait, un peu l’Orient depuis que Georges Bush avait traversé la ville de Ramallah. Six mois d’embargo dans la bande de Gaza. Pénurie alimentaire. Villes plongées dans le noir entre le 18 et le 21 janvier. Plus de gaz. Plus de médicaments de premières nécessités. Le Hamas n’avait pas beaucoup à faire pour décider les Palestiniens à forcer la frontière égyptienne. En Cisjordanie, Mahamoud Abbas, Président en exercice de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, le parti rival du Hamas, s’incline devant chacune des forces en présence en Orient : les monarchies du Golfe, Israël, les Etats-Unis. Rien n’y fait. L’étau se resserre. Penserait-il, dans un premier temps, que la réussite du blocus de la bande de Gaza éliminerait son adversaire ? Mais, c’est un leurre et Abbas le sait : ne se dit-il pas « après Gaza, Ramallah ? » Tel Aviv notait des contacts sérieux entre les deux partis palestiniens. La capitale de l’état Hébreu a-t-elle obtenu le feu vert de Georges Bush pour briser le Hamas ? Les Etats du Golfe ont-ils dit oui au Président américain alors que ce dernier essuyait un refus ferme sur une action militaire contre Téhéran ? Une fois le Hamas ramené à la reddition, l’Etat palestinien naîtrait-il ? C’est-à-dire, serait-il un Etat indépendant, maître de ses eaux territoriales, de son ciel ? Le doute est de rigueur.
Dans ces journées terribles, la solidité palestinienne est mise à l’épreuve. Le coordonnateur général de la mission Palestine à Gaza pour Médecins du monde, Bruno Vinay dans Libération :« Les habitants de Gaza se sentent humiliés et renvoyés aux années 50 quand ils n’avaient pas d’eau et allaient en chercher avec des bidons. Ils n’ont plus de gaz, donc ils ne se lavent plus, ne se chauffent plus. Une forme de résistance s’organise. Ils ont l’habitude […] Je n’entends pas des voix s’élever contre le Hamas. Tout le monde se sert les coudes. Les tracas quotidiens oblitèrent les discours politiques. Indirectement, j’ai le sentiment même que cela va renforcer une certaine solidarité. D’ailleurs, ce matin, c’est le Hamas qui a fait les 17 points passages dans la clôture entre Gaza et l’Egypte. Les gens se disent que c’est grâce au Hamas qu’ils peuvent passer.» ²
Plus au Nord, au Liban, on suit avec une attention réelle les événements du Sud. Le Liban confronté à une crise politique majeure où le choix d’un Président de la République masque des ambitions cyniques au-delà des frontières, se dit, il y a un peu de Gaza en nous. Issa Goraieb dans son édito de L’Orient-Le Jour écrit : » Dieu préserve les Libanais de toute possibilité de comparaison, même sommaire, entre les deux cas que représentent Beyrouth et Gaza. À Gaza comme à Beyrouth pourtant, et dans les proches environs aussi, c’est le même aveuglement qui est roi. Le noir ne règne pas dans les seules habitations, privées de courant électrique : c’est dans les esprits que s’est installée, que s’est ancrée l’obscurité. »³
Gaza entre l’Egypte et le mur, le destin tragique de plus d’un million de femmes, d’enfants, d’hommes se joue sous les yeux de la communauté internationale ni plus ni moins cynique que la communauté régionale. Si Olmert se veut « militaire », le peuple israélien est-il dans la même ardeur que lui ?
Où est donc la politique de civilisation ?
©Jean Vinatier 2008
Liens :
1-AFP
Plus au Nord, au Liban, on suit avec une attention réelle les événements du Sud. Le Liban confronté à une crise politique majeure où le choix d’un Président de la République masque des ambitions cyniques au-delà des frontières, se dit, il y a un peu de Gaza en nous. Issa Goraieb dans son édito de L’Orient-Le Jour écrit : » Dieu préserve les Libanais de toute possibilité de comparaison, même sommaire, entre les deux cas que représentent Beyrouth et Gaza. À Gaza comme à Beyrouth pourtant, et dans les proches environs aussi, c’est le même aveuglement qui est roi. Le noir ne règne pas dans les seules habitations, privées de courant électrique : c’est dans les esprits que s’est installée, que s’est ancrée l’obscurité. »³
Gaza entre l’Egypte et le mur, le destin tragique de plus d’un million de femmes, d’enfants, d’hommes se joue sous les yeux de la communauté internationale ni plus ni moins cynique que la communauté régionale. Si Olmert se veut « militaire », le peuple israélien est-il dans la même ardeur que lui ?
Où est donc la politique de civilisation ?
©Jean Vinatier 2008
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1-AFP
2-http://www.liberation.fr/actualite/monde/305664.FR.php
3-http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=1000080123
3-http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=1000080123
Liens Seriatim :
Palestine : http://seriatim1.blogspot.com/2007/12/palestine-vot-bon-cur.html
Liban/Palestine :http://seriatim1.blogspot.com/2007/11/liban-palestine-deux-malheureux-pays.html
Georges Corm :http://seriatim1.blogspot.com/2007/12/georges-corm-et-une-refondation-du.html
Orient/Occident : http://seriatim1.blogspot.com/2007/09/orientoccident.html
Palestine : http://seriatim1.blogspot.com/2007/12/palestine-vot-bon-cur.html
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