« Le ministre polonais de la défense, Bogdan Klich, qui doit se rendre prochainement aux États unis d’Amérique dans le cadre des accords de la Pologne en ce qui concerne le projet d’élaboration du bouclier antimissile américain, a expliqué que sa visite allait mettre en avant tout ce qui touche à la coopération entre la Pologne et les États Unis d’Amérique pour la défense collective mais aussi en ce qui concerne la présence de l’armée polonaise en Irak. »¹
Cet extrait de dépêche est apparemment anodin et ne dénote aucun changement de politique avec le précédent gouvernement de Jaroslaw Kaczynski battu aux élections de novembre 2007 par la coalition (Plate-forme civique/parti paysan) menée par Donald Tusk. Masque-t-il un changement d’approche de la Pologne ?
Cet extrait de dépêche est apparemment anodin et ne dénote aucun changement de politique avec le précédent gouvernement de Jaroslaw Kaczynski battu aux élections de novembre 2007 par la coalition (Plate-forme civique/parti paysan) menée par Donald Tusk. Masque-t-il un changement d’approche de la Pologne ?
Cette semaine une délégation russe se déplacera en Pologne pour discuter avec l’actuel gouvernement de différents points sur la sécurité. Russes et Polonais parleront, notamment, de l’éventuelle installation des anti-missiles américains (BMDE²) sans les Américains. Voilà presque une année que cette installation militaire américaine fait débat en Europe et plus particulièrement dans les pays frontaliers avec la Russie. C’est une première mais, pas forcément une surprise. Donald Tusk ne vient-il pas de souligner les trois points importants de sa politique : rapprochement avec l’Union européenne, avec l’Allemagne et avec la Russie ? Attitude qui diffère complètement de son prédécesseur pour lequel la garantie de la sécurité polonaise vis-à-vis de la Russie s’affirmait directement par les Etats-Unis, et que cette sécurité polonaise se détachait des arrangements collectifs européens et même « otaniens » sur ce point.
Le ton neuf pris à Varsovie tient également compte de la campagne présidentielle aux USA. Les principaux candidats démocrates inclineraient à abandonner le projet d’installation des BDME . Le ministre des affaires étrangères Sikorski ne dit-il pas " (he) was worried that the United States could abandon the project after the American presidential election in November."
Qui est Sikorski ? Polonais formé aux Etats-Unis, ancien président d’un think tank néo-conservateur, l’American Enterprise Insitute (AEI). Il est marié à Ann Appelbaum ,journaliste en vue au Washington Post très proche de l’équipe de Georges Bush. Il était dans l’équipe ministérielle de Jaroslaw Kaczynski jusqu’à sa démission (forcée ?) le 2 février 2007. Mystère de l’homme qui se montre de plus en plus critique sur la politique polonaise. A première vue, il ne pouvait qu’applaudir au déploiement des BMDE ; il en fit la critique négative. Sikorski fonctionnerait-il comme Nicolas Sarkozy : je suis un allié de Washington mais je dis ce que je pense ? C’est une piste.
De son côté que dit le Premier ministre Donald Tusk ? Il aimerait européaniser la question des anti-missiles. Cette initiative ne reçoit pas du tout l’assentiment de la Commission présidée par Barroso laquelle tient par-dessus tout à laisser toute latitude à Washington. Le gouvernement allemand d’Angela Merkel considérant avec une plus grande méfiance le système BMDE accueille cette démarche sans la qualifier. Ainsi, une importante question de la sécurité européenne est modifiée de façon à concerner les Européens eux-mêmes.La vie politique polonaise ne facilite pas une approche cartésienne. Néanmoins, nous sommes en présence d’une équipe gouvernementale soucieuse de fidélité à Washington et dans le même temps, elle entend établir par elle-même son rapport de force avec la Russie. Peut-être, voudrait-elle aussi, en européanisant cette question militaire ajouter un poids supplémentaire face à Moscou. Varsovie ne remet pas en cause l’objet du bouclier anti-missile américain censé protéger du bellicisme de Téhéran et des conséquences d’une dégradation de la situation au Kosovo (la Russie soutenant Belgrade complètement).
Le ton neuf pris à Varsovie tient également compte de la campagne présidentielle aux USA. Les principaux candidats démocrates inclineraient à abandonner le projet d’installation des BDME . Le ministre des affaires étrangères Sikorski ne dit-il pas " (he) was worried that the United States could abandon the project after the American presidential election in November."
Qui est Sikorski ? Polonais formé aux Etats-Unis, ancien président d’un think tank néo-conservateur, l’American Enterprise Insitute (AEI). Il est marié à Ann Appelbaum ,journaliste en vue au Washington Post très proche de l’équipe de Georges Bush. Il était dans l’équipe ministérielle de Jaroslaw Kaczynski jusqu’à sa démission (forcée ?) le 2 février 2007. Mystère de l’homme qui se montre de plus en plus critique sur la politique polonaise. A première vue, il ne pouvait qu’applaudir au déploiement des BMDE ; il en fit la critique négative. Sikorski fonctionnerait-il comme Nicolas Sarkozy : je suis un allié de Washington mais je dis ce que je pense ? C’est une piste.
De son côté que dit le Premier ministre Donald Tusk ? Il aimerait européaniser la question des anti-missiles. Cette initiative ne reçoit pas du tout l’assentiment de la Commission présidée par Barroso laquelle tient par-dessus tout à laisser toute latitude à Washington. Le gouvernement allemand d’Angela Merkel considérant avec une plus grande méfiance le système BMDE accueille cette démarche sans la qualifier. Ainsi, une importante question de la sécurité européenne est modifiée de façon à concerner les Européens eux-mêmes.La vie politique polonaise ne facilite pas une approche cartésienne. Néanmoins, nous sommes en présence d’une équipe gouvernementale soucieuse de fidélité à Washington et dans le même temps, elle entend établir par elle-même son rapport de force avec la Russie. Peut-être, voudrait-elle aussi, en européanisant cette question militaire ajouter un poids supplémentaire face à Moscou. Varsovie ne remet pas en cause l’objet du bouclier anti-missile américain censé protéger du bellicisme de Téhéran et des conséquences d’une dégradation de la situation au Kosovo (la Russie soutenant Belgrade complètement).
Sommes-nous face à une autonomie polonaise (retrait du contingent en Irak en 2008) ? Rien n’est moins sûr, puisque leur principale souci est de connaître la pérennité de l’engagement américain (républicain ou démocrate) le long des frontières russes. Donald Tusk et Sikorski ne remettent pas en cause le bien-fondé des BMDE. En cherchant à élargir le problème posé par ces anti-missiles, l’Union européenne devrait également prendre une position officielle et par conséquent tous les Etats-membres. Belle crise en perspective ! L’Union européenne serait placée au pied du mur ainsi que l’OTAN.
Le gouvernement polonais applique, semble-t-il, un principe de Donald Rumsfeld : « si vous ne pouvez pas résoudre un problème, élargissez-le. » Vladimir Poutine rit sous cape, il est bien le seul ! Les Européens dont les Polonais seraient-ils contraints d’affirmer unanimement leur ligne politique et leur programme en matière de défense ? La suite promet !
©Jean Vinatier 2008
Notes :
1-http://www.swietapolska.com/news/swpolska2280.html
2- BMDE= Ballistic Missile Defense in Europe
Le gouvernement polonais applique, semble-t-il, un principe de Donald Rumsfeld : « si vous ne pouvez pas résoudre un problème, élargissez-le. » Vladimir Poutine rit sous cape, il est bien le seul ! Les Européens dont les Polonais seraient-ils contraints d’affirmer unanimement leur ligne politique et leur programme en matière de défense ? La suite promet !
©Jean Vinatier 2008
Notes :
1-http://www.swietapolska.com/news/swpolska2280.html
2- BMDE= Ballistic Missile Defense in Europe
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