L’actualité financière braque ses projecteurs sur une aimable principauté coincée entre la Suisse et l’Autriche, le Liechtenstein.
C'est l'un des plus petits États du monde avec une superficie de seulement 157 km², soit 200 fois plus petit que la Belgique (32 545 km²). Il compte 35 000 habitants dont 5 000 pour la capitale, Vaduz.
Les fans de Largo Winch (la BD et non l’horrible série TV) sont initiés depuis longtemps aux secrets de ce havre financier qui abrite plus de 80 000 holdings, 11 compagnies d'assurance-vie, 4 sociétés financières et 27 fonds de placement. Son histoire est également intéressante. Retour en arrière.
Les Liechtenstein sont une branche cadette de la maison de Habsbourg. Ils jouèrent un rôle important dans la conquête des Habsbourg sur l’Autriche (contre les ambitions des rois de Bohème) et le trône du Saint-Empire Romain Germanique de Rodolphe Ier (1273-1291) à Charles Ier (1916-1918), dernier Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie.
D’abord comtes puis princes en 1618, ils donnent à l’Autriche une succession de militaires énergiques et de diplomates de talents. Maximilien (1578-1643) sera l’un des vainqueurs de la bataille de La Montagne Blanche en novembre 1620 qui débutera la guerre de Trente Ans (1618-1648). Joseph-Wenzel (1696-1772) s’illustre contre les Turcs et bat l’armée de Louis XV à Plaisance en 1746. Johann-Joseph (1760-1836) vainc avec Souvorov, les Français à La Trebbia en juin 1799. Il couvrira habilement la retraite de son armée après Austerlitz et disputera chèrement à Napoléon Ier ses victoires d’Essling et de Wagram en 1809.
Les princes de Liechtenstein devinrent de grands propriétaires terriens dans l’Empire germanique et profitèrent de l’éclat des Habsbourg. Mais ce rang princier ne leur suffisait pas, ils cherchèrent à acquérir une seigneurie en « possession immédiate » (avec pour suzerain l’Empereur) qui leur conférerait le rang de prince souverain. L’occasion se présenta à la fin du XVIIe siècle. Hans-Adam Ier acquit le comté de Vaduz en 1699 puis la seigneurie de Schellenburg en 1712. Le 23 janvier 1719, l’empereur Charles VI réunit les deux territoires pour former la principauté d’Empire de Liechtenstein. C’est donc leur patronyme qui donna le nom à l’Etat et non l’inverse.
C'est l'un des plus petits États du monde avec une superficie de seulement 157 km², soit 200 fois plus petit que la Belgique (32 545 km²). Il compte 35 000 habitants dont 5 000 pour la capitale, Vaduz.
Les fans de Largo Winch (la BD et non l’horrible série TV) sont initiés depuis longtemps aux secrets de ce havre financier qui abrite plus de 80 000 holdings, 11 compagnies d'assurance-vie, 4 sociétés financières et 27 fonds de placement. Son histoire est également intéressante. Retour en arrière.
Les Liechtenstein sont une branche cadette de la maison de Habsbourg. Ils jouèrent un rôle important dans la conquête des Habsbourg sur l’Autriche (contre les ambitions des rois de Bohème) et le trône du Saint-Empire Romain Germanique de Rodolphe Ier (1273-1291) à Charles Ier (1916-1918), dernier Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie.
D’abord comtes puis princes en 1618, ils donnent à l’Autriche une succession de militaires énergiques et de diplomates de talents. Maximilien (1578-1643) sera l’un des vainqueurs de la bataille de La Montagne Blanche en novembre 1620 qui débutera la guerre de Trente Ans (1618-1648). Joseph-Wenzel (1696-1772) s’illustre contre les Turcs et bat l’armée de Louis XV à Plaisance en 1746. Johann-Joseph (1760-1836) vainc avec Souvorov, les Français à La Trebbia en juin 1799. Il couvrira habilement la retraite de son armée après Austerlitz et disputera chèrement à Napoléon Ier ses victoires d’Essling et de Wagram en 1809.
Les princes de Liechtenstein devinrent de grands propriétaires terriens dans l’Empire germanique et profitèrent de l’éclat des Habsbourg. Mais ce rang princier ne leur suffisait pas, ils cherchèrent à acquérir une seigneurie en « possession immédiate » (avec pour suzerain l’Empereur) qui leur conférerait le rang de prince souverain. L’occasion se présenta à la fin du XVIIe siècle. Hans-Adam Ier acquit le comté de Vaduz en 1699 puis la seigneurie de Schellenburg en 1712. Le 23 janvier 1719, l’empereur Charles VI réunit les deux territoires pour former la principauté d’Empire de Liechtenstein. C’est donc leur patronyme qui donna le nom à l’Etat et non l’inverse.
Si les princes ne s’installèrent pas dans leur état avant 1938, ils veillèrent à ne pas le perdre. Lors de la disparition du Saint-Empire Romain Germanique, en 1806, ils purent être comptés (grâce à Talleyrand) comme membre de la Confédération du Rhin créée par Napoléon Ier puis, en 1815, ils entrèrent dans la Confédération Germanique. En 1866, la défaite autrichienne à Sadowa entraîna la fin de cette Confédération et, par conséquent, fit du Liechtenstein un Etat souverain et indépendant.
Gestionnaires avisés, les princes accrurent, au XIXe siècle, une fortune déjà considérable en investissant leurs indemnités reçues après l’abolition des droits seigneuriaux en Autriche dans la banque, le chemin de fer et l’industrie. Envers leurs sujets, ils veillèrent à faire de la principauté une monarchie constitutionnelle en 1862 qui leur laissait, en fait, un grand pouvoir. La constitution de 1921 ne changea pas grand-chose ni sa réforme en 2003.
L’Anschluss de mars 1938 fit partir les princes de Liechtenstein de Vienne pour Vaduz que, par miracle, Hitler ne songea pas à annexer.
François-Joseph II (1906-1989) qui succédait, en 1938, à son grand-oncle, François Ier né en 1853, refusa, en 1945, de livrer aux autorités soviétiques les soldats russes engagés sous l’uniforme allemand et entrés dans la principauté. C’est pendant son règne que sont prises des conditions fiscales avantageuses pour les entreprises et les hommes d’affaires.
La principauté, aujourd’hui, est membre des Nations Unies, de l’OMC, du Conseil de l’Europe.
Les biens de la famille princière sont administrés par…sa propre banque fondée en 1920 sous le nom de SGT devenue LGT. L’actuel prince, Hans-Adam II¹ (né en 1945) aurait une fortune estimée à plus de 4 milliards d’euros sans tenir compte de la valeur (inestimable) de sa collection d’art privée –sans doute unique au monde – dans son palais viennois. La famille princière tente de récupérer deux immenses châteaux en République Tchèque, Lednice et Valtice, confisqués par les communistes en 1945 qui s’ajouteraient à la restitution faite d’autres domaines, grâce, sans doute, à l’appui du prince Schwarzenberg, conseiller personnel du Président Vaclav Havel.
Gestionnaires avisés, les princes accrurent, au XIXe siècle, une fortune déjà considérable en investissant leurs indemnités reçues après l’abolition des droits seigneuriaux en Autriche dans la banque, le chemin de fer et l’industrie. Envers leurs sujets, ils veillèrent à faire de la principauté une monarchie constitutionnelle en 1862 qui leur laissait, en fait, un grand pouvoir. La constitution de 1921 ne changea pas grand-chose ni sa réforme en 2003.
L’Anschluss de mars 1938 fit partir les princes de Liechtenstein de Vienne pour Vaduz que, par miracle, Hitler ne songea pas à annexer.
François-Joseph II (1906-1989) qui succédait, en 1938, à son grand-oncle, François Ier né en 1853, refusa, en 1945, de livrer aux autorités soviétiques les soldats russes engagés sous l’uniforme allemand et entrés dans la principauté. C’est pendant son règne que sont prises des conditions fiscales avantageuses pour les entreprises et les hommes d’affaires.
La principauté, aujourd’hui, est membre des Nations Unies, de l’OMC, du Conseil de l’Europe.
Les biens de la famille princière sont administrés par…sa propre banque fondée en 1920 sous le nom de SGT devenue LGT. L’actuel prince, Hans-Adam II¹ (né en 1945) aurait une fortune estimée à plus de 4 milliards d’euros sans tenir compte de la valeur (inestimable) de sa collection d’art privée –sans doute unique au monde – dans son palais viennois. La famille princière tente de récupérer deux immenses châteaux en République Tchèque, Lednice et Valtice, confisqués par les communistes en 1945 qui s’ajouteraient à la restitution faite d’autres domaines, grâce, sans doute, à l’appui du prince Schwarzenberg, conseiller personnel du Président Vaclav Havel.
La principauté de Liechtenstein est assez singulière par son attachement au sens propre à une dynastie. Les princes de cette maison furent habiles. Ce n’est pas par inadvertance que Hans-Adam II signa la Charte des langues régionales. Il y voit, justement, un moyen d’assurer la pérennité de son Etat, principauté européenne.
©Jean Vinatier 2008
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Note :
1-En 2004, le Prince délègue à son fils aîné, Aloïs (1968), le gouvernement de l’Etat. Celui-ci s’est marié avec Sophie de Bavière, issue des ducs en Bavière.
©Jean Vinatier 2008
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Note :
1-En 2004, le Prince délègue à son fils aîné, Aloïs (1968), le gouvernement de l’Etat. Celui-ci s’est marié avec Sophie de Bavière, issue des ducs en Bavière.
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