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lundi 7 avril 2008

Constantin Cavafy : La Ville N°177 - 1ere année

« Tu dis : « J’irai vers d’autres pays, vers d’autres rivages. Je finirai bien par trouver une autre ville, meilleure que celle-ci, où chacune de mes tentatives est condamnée d’avance, où mon cœur est enseveli comme un mort. Jusqu’à quand mon esprit résistera-t-il dans ce marasme ? Où que je me tourne, où que je regarde, je vois ici les ruines de ma vie, cette vie que j’ai gâchée et gaspillée pendant tant d’années.
Tu ne trouveras pas de nouveaux pays, tu ne découvriras pas de nouveaux rivages. La ville te suivra. Tu traîneras dans les mêmes rues, tu vieilliras dans les mêmes quartiers, et tes cheveux blanchiront dans les mêmes maisons. Où que tu ailles, tu débarqueras dans cette même ville. Il n’existe pour toi ni bateau ni route qui puisse te conduire ailleurs. N’espère rien. Tu as gâché ta vie dans le monde entier, tout comme tu l’as gâchée dans ce petit coin de terre. »


Constantin Cavafy ou Kavafis (1863-1933) est l’un des plus fameux poètes grecs contemporains : « c'est aussi l'un des plus grands, le plus subtil en tout cas, le plus neuf peut-être, le plus nourri pourtant de l'inépuisable substance du passé.» dixit Marguerite Yourcenar.
Il magnifia la Grèce, celle des descendants d’Alexandre le Grand et non celle de l’épopée homérique, pas davantage la période byzantine.
Les nationalistes grecs lui donnèrent une publicité au moment de la guerre contre les forces d’Atatürk en 1922-1923.
Né et mort à Alexandrie, la ville cosmopolite par excellence (juif, grec, italien, arabe, français….etc) à laquelle le colonel Nasser donna le coup de grâce. Il fut d’abord journaliste puis un humble et discret fonctionnaire au ministère de l’irrigation. Lors de ces séjours à Athènes, il vécut dans un modeste hôtel prés de la place de l’Omunia.



©Jean Vinatier 2008


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Source :


Marguerite Yourcenar : Présentation critique de Constantin Cavafy (1863-1933) suivie d’une traduction des Poèmes par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras, Paris, Poésie/Gallimard,1978 & 1994, p.93

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