La Russie sourit, ses partenaires de l’Organisation de Coopération de Shanghai ou OCS (Chine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizie) lui apportent leur soutien sans équivoque². Hier, les propos du Président chinois rappelant à respecter l’intégrité des frontières donnaient à penser que cet avis était une flèche en direction de Moscou alors qu’ils s’adressaient aussi à ceux qui comptent favoriser les séparatismes en Chine.
L’Union européenne élaborerait un catalogue de sanctions contre la Russie. Les Etats-Unis se montrent discrets. Le Financial Times dans un éditorial consacré à l’affaire géorgienne ne croyait pas inopportun de « réécrire de nouvelles relations internationales » et que cette tâche ne pourrait être le fait d’une seule puissance : est-ce le message discret du 10 Downing Street envoyé à Moscou ?
Sans mettre la charrue avant les bœufs, convenons que nous allons sur des chemins plus inconnus qu’auparavant et qui ouvrent, pourquoi pas, de nouvelles perspectives ! La déclaration des membres de l’OCS ne peut pas être vue comme un acte belliqueux mais comme une prise de position nécessaire pour rappeler la solidité de cette organisation asiatique de sécurité. Si elle ne joue pas un rôle actif, elle est là et le regroupement de ces Etats par leurs poids, démographique (près de 3 milliards d'habitants), économique, énergétique (20% des ressources mondiales de pétrole, 38% du gaz naturel, 40% du charbon, 50% de l'uranium) est, dés à présent, un ensemble cohérent et non hostile. Moscou n’est pas isolée.
En Europe, les réactions vont bon train entre les pro et les anti-russes, le Président estonien indique dans Le Monde de ce jour, qu’ « il faut repenser l’idée même de sécurité en Europe. »³ Si cette phrase ne s’éloigne guère de l’article du Financial Times, elle sous-entend la fin d’une OTAN extensible à travers le monde et plaide pour un retour à sa fonction d’origine tout en pestant contre la Russie.
L’Union européenne élaborerait un catalogue de sanctions contre la Russie. Les Etats-Unis se montrent discrets. Le Financial Times dans un éditorial consacré à l’affaire géorgienne ne croyait pas inopportun de « réécrire de nouvelles relations internationales » et que cette tâche ne pourrait être le fait d’une seule puissance : est-ce le message discret du 10 Downing Street envoyé à Moscou ?
Sans mettre la charrue avant les bœufs, convenons que nous allons sur des chemins plus inconnus qu’auparavant et qui ouvrent, pourquoi pas, de nouvelles perspectives ! La déclaration des membres de l’OCS ne peut pas être vue comme un acte belliqueux mais comme une prise de position nécessaire pour rappeler la solidité de cette organisation asiatique de sécurité. Si elle ne joue pas un rôle actif, elle est là et le regroupement de ces Etats par leurs poids, démographique (près de 3 milliards d'habitants), économique, énergétique (20% des ressources mondiales de pétrole, 38% du gaz naturel, 40% du charbon, 50% de l'uranium) est, dés à présent, un ensemble cohérent et non hostile. Moscou n’est pas isolée.
En Europe, les réactions vont bon train entre les pro et les anti-russes, le Président estonien indique dans Le Monde de ce jour, qu’ « il faut repenser l’idée même de sécurité en Europe. »³ Si cette phrase ne s’éloigne guère de l’article du Financial Times, elle sous-entend la fin d’une OTAN extensible à travers le monde et plaide pour un retour à sa fonction d’origine tout en pestant contre la Russie.
Le conflit aoûtien provoque des craquements de tous les côtés : toute l’architecture proposée depuis la fin de l’URSS et du pacte de Varsovie se fissure rapidement. Aux Etats-Unis, les diplomates se divisent en deux camps : d’un côté les adeptes de la Realpolitk (Kissinger), de l’autre les tenants de principes universels (démocratie, libre marché…etc) représentés, maintenant, par les néo-conservateurs. Les Présidents républicains comme Nixon et Ford ont essayé la Realpolitik à l’inverse de Georges Bush II. Du côté démocrate, il n’est pas exclu que les thèses défendues par les néo-conservateurs ne viennent modifier les principes de politique étrangère contraire à ceux de Bill Clinton.
Les champs des relations internationales changent. Nous quittons la période pendant laquelle une seule puissance pouvait donner le tempo à la planète. Où allons-nous ? Quelles architectures diplomatiques allons-nous bâtir ? D’un côté, nous aurons les Etats-Unis qui resteront, pour un temps, la puissance de référence et de l’autre la promotion sur la scène internationale d’Etats pour la plupart qualifiés d’Etats-continents tels la Chine, l’Inde, la Russie, l’Australie tous dotés de grandes richesses et de moyens économiques importants. Nous aurons des Etats petits par la superficie mais d’une grande capacité financière via les fonds souverains ainsi les pays de la péninsule arabique. Nous aurons aussi l’Union européenne qui offrira l’originalité d’être un Etat-continent mais qui aura à redéfinir l’Etat-nation.
Ainsi de tous côtés (et les cas cités ne sont pas complets : le Royaume-Uni est particulier avec le Commonwealth) de nouvelles puissances se forment. La suprématie américaine quoiqu’il advienne aura sa limite et cela vaudra, aussi pour tous les Etats-continents : comment s’établiront les relations entre toutes ces puissances ? Comment sera conçu l’équilibre ?
Les champs des relations internationales changent. Nous quittons la période pendant laquelle une seule puissance pouvait donner le tempo à la planète. Où allons-nous ? Quelles architectures diplomatiques allons-nous bâtir ? D’un côté, nous aurons les Etats-Unis qui resteront, pour un temps, la puissance de référence et de l’autre la promotion sur la scène internationale d’Etats pour la plupart qualifiés d’Etats-continents tels la Chine, l’Inde, la Russie, l’Australie tous dotés de grandes richesses et de moyens économiques importants. Nous aurons des Etats petits par la superficie mais d’une grande capacité financière via les fonds souverains ainsi les pays de la péninsule arabique. Nous aurons aussi l’Union européenne qui offrira l’originalité d’être un Etat-continent mais qui aura à redéfinir l’Etat-nation.
Ainsi de tous côtés (et les cas cités ne sont pas complets : le Royaume-Uni est particulier avec le Commonwealth) de nouvelles puissances se forment. La suprématie américaine quoiqu’il advienne aura sa limite et cela vaudra, aussi pour tous les Etats-continents : comment s’établiront les relations entre toutes ces puissances ? Comment sera conçu l’équilibre ?
Henry Kissinger né en Europe (1923) a gardé de son doctorat, A world restored, 1812-1822, l’idée qu’on ne peut réussir à équilibrer les puissances entre elles qu’à la condition qu’elles partagent des valeurs identiques, similaires. C’est la thèse qu’il développa en étudiant le congrès de Vienne (1814-1815). Le XXIe siècle sera, certainement, le siècle des propositions innovantes : combiner des expressions universelles avec celles des Etats-continents différents les uns des autres : civilisation, langue, religion…etc.
La réécriture du droit international et des relations entre Etats sera longue, complexe. Les organisations internationales doivent être toutes reconsidérées, c’est sans doute par elles que passe la première étape de cette réécriture tout simplement parce qu’un seul ne peut dicter au nom de tous.
©Jean Vinatier 2008
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Sources :
1-http://www.ft.com/cms/s/0/3940040a-739e-11dd-8a66-0000779fd18c.html?nclick_check=1
2-http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/28/les-partenaires-asiatiques-de-la-russie-dont-la-chine-affichent-leur-soutien_1088829_3214.html#ens_id=1036786
3-http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/28/pour-le-president-estonien-il-faut-repenser-l-idee-meme-de-securite-en-europe_1088861_3214.html#ens_id=1036786
Note :
L’Organisation de Coopération de Shanghai fondée en 2001 compte 4 membres observateurs : Iran, Mongolie, Pakistan, Inde.
©Jean Vinatier 2008
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1-http://www.ft.com/cms/s/0/3940040a-739e-11dd-8a66-0000779fd18c.html?nclick_check=1
2-http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/28/les-partenaires-asiatiques-de-la-russie-dont-la-chine-affichent-leur-soutien_1088829_3214.html#ens_id=1036786
3-http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/28/pour-le-president-estonien-il-faut-repenser-l-idee-meme-de-securite-en-europe_1088861_3214.html#ens_id=1036786
Note :
L’Organisation de Coopération de Shanghai fondée en 2001 compte 4 membres observateurs : Iran, Mongolie, Pakistan, Inde.
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