Sans surprise les 27 ont approuvé le plan de relance présenté par Nicolas Sarkozy. Sans surprise les 27 ont montré des réticences à accepter un projet de gouvernement économique européen.
Que préconisent les grands leaders européens ? Gordon Brown se fait l’avocat de solutions internationales passant par une révision des institutions créées après 1945 de son côté Angela Merkel répugne à approuver une politique de relance qui creuserait trop les déficits publics. Nicolas Sarkozy et François Fillon, en sus de leur idée du gouvernement économique de l’Union, partent en guerre contre les paradis fiscaux mais chacun sait que la remise en cause de ces derniers se heurtera évidemment à l’hostilité de Londres dont la législation s’applique aux îles Caïmans, Vierges, Bermudes sans oublier les îles anglo-normandes et de Man. Le Luxembourg, quasi-paradis fiscal n’encouragera pas le projet des Français. Le Président de la République comptant, enfin, moult amis (Bernard Arnault…etc.) qui ne trouvent rien à redire à ces endroits ensoleillés, il est douteux que le Chef de l’Etat insiste longtemps. Mais pourquoi cette attaque ? Les paradis fiscaux ne sont pas à l’origine de cette crise, ni de la récession ? Est-ce une diversion pour occuper les esprits sur un sujet facile ? Pourquoi pas ?
Tout le monde parle qui mieux mieux d’un nouveau Bretton Woods qui reverrait de fond en comble l’architecture monétaire planétaire. Le sujet est trop avancé pour qu’il ne fasse pas l’objet de réunions, de conférences, de débats et d’articles. Si des hommes comme Félix Rohatyn plaident également pour une réforme, c’est que le jeu en vaut la chandelle.
Que préconisent les grands leaders européens ? Gordon Brown se fait l’avocat de solutions internationales passant par une révision des institutions créées après 1945 de son côté Angela Merkel répugne à approuver une politique de relance qui creuserait trop les déficits publics. Nicolas Sarkozy et François Fillon, en sus de leur idée du gouvernement économique de l’Union, partent en guerre contre les paradis fiscaux mais chacun sait que la remise en cause de ces derniers se heurtera évidemment à l’hostilité de Londres dont la législation s’applique aux îles Caïmans, Vierges, Bermudes sans oublier les îles anglo-normandes et de Man. Le Luxembourg, quasi-paradis fiscal n’encouragera pas le projet des Français. Le Président de la République comptant, enfin, moult amis (Bernard Arnault…etc.) qui ne trouvent rien à redire à ces endroits ensoleillés, il est douteux que le Chef de l’Etat insiste longtemps. Mais pourquoi cette attaque ? Les paradis fiscaux ne sont pas à l’origine de cette crise, ni de la récession ? Est-ce une diversion pour occuper les esprits sur un sujet facile ? Pourquoi pas ?
Tout le monde parle qui mieux mieux d’un nouveau Bretton Woods qui reverrait de fond en comble l’architecture monétaire planétaire. Le sujet est trop avancé pour qu’il ne fasse pas l’objet de réunions, de conférences, de débats et d’articles. Si des hommes comme Félix Rohatyn plaident également pour une réforme, c’est que le jeu en vaut la chandelle.
Quoi qu'il en soit, nous voyons se dessiner plusieurs groupes, le premier est celui du Royaume-Uni, le second est européen (les membres de l’Union et de la zone euro), le troisième comprend les puissances émergentes (Inde, Brésil, Chine, Afrique du Sud, Russie, Arabie heureuse…etc.), le quatrième est celui des Etats-Unis.
Le Royaume-Uni bombe le torse en qualifiant Gordon Brown de churchillien et nargue les « anciennes colonies » américaines. Au-delà de cette attitude, Londres dispose du Commonwealth et d’une place financière hors norme dotée d’une puissance véritable et inscrite dans l’histoire. Les propositions britanniques sont forcément internationales et, comme nous le disions précédemment Gordon Brown a besoin du levier européen pour établir un rapport de force vis-à-vis des Etats-Unis et des puissances du BRIC*. Il a su avancer le premier un texte autour duquel l’Allemagne puis la France se sont ralliées. Disons que le Premier anglais a fait, au moment T, le discours urbi et orbi.
L’Union européenne où Paris et Berlin devraient former le tandem le plus solide et le plus respecté, le public n’a que trop vu les dissensions. Le dynamisme du Président français a pallié provisoirement cette faiblesse. Aujourd’hui les 27 ont dit oui au plan de relance. Mais cette réponse positive ne suffit pas, il faut aller plus loin. Et là, les craquements existeront. Ne faudrait-il pas que, la présidence française fasse la proposition de travailler en commun avec les puissances émergentes du BRIC* pour créer un rapport de force crédible en direction des Etats-Unis et du Royaume-Uni ? Quelque part Nicolas Sarkozy doit dépasser les tiraillements européens en plaçant les 27 devant l’évidence de cette collaboration. Evidemment cette tâche n’est guère aisée à accomplir d’ici le 31 décembre.
Les puissances émergentes ou BRIC n’agissent pas encore de concert mais elles se parlent et envisagent des scenarii. Avant-hier, à New Delhi, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud ont sévèrement critiqué les pays riches et dénoncé leurs responsabilités. De son côté, le ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, dans un article récent place son pays sur un piédestal et lance un vibrant appel aux Etats-Unis en faisant référence aux présidences de Roosevelt et de Kennedy¹. Cet appel du pied ne peut étonner. En 1814, le Tsar Alexandre Ier, proposa à James Madison de partager le monde à eux deux² ! En 1867, Saint Petersbourg préféra vendre l’Alaska à l’Amérique plutôt qu’au Canada anglais. La remarque de Lavrov s’inscrit dans une relation historique, qui indique bien que la Russie ne parle qu’aux meta-nations.
La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Arabie heureuse sont dans des phases d’ascension économique et financières. Si ces nations sont conscientes d’être le cœur et les poumons du monde, elles ne possèdent pas encore tous les outils pour former un contre-poids uni.
Les Etats-Unis ne sont plus la puissance solitaire ou l’hyper puissance même si le peuple et la classe politique américain, feignent de ne pas l’accepter. Les Etats-Unis resteront quoiqu’il advienne une puissance de référence, par dollar interposé. Un homme comme Félix Rohatyn, sorte de Kissinger de la finance, ne s’habille pas de la robe de l’avocat en faveur d’un nouveau Bretton Woods pour aller à Canossa ! Washington agira pour garder de son côté quelques-unes de ces puissances émergentes et des pays de l’Union européenne.
Ce tableau, rapide et grossier, a pour objet de souligner les fragilités et les appétits des Etats. Il faut avoir conscience du moment singulier dans lequel nous sommes : un système se termine, un autre surgira, entre temps nous aurons des moitiés de systèmes, de solutions. Par exemple, est-on sûr que Nicolas Sarkozy ne cherche pas à être d’abord un intermédiaire judicieux entre Londres et Washington, au nom de l’Union au lieu de se tourner vers l’Asie ? Nous entrons dans des divisions internationales.
Si tout le monde appelle à un nouveau Bretton Woods, rien n’indique à l’heure présente qu’on veuille le réécrire. On s’oriente plutôt vers des ajustements, des rééquilibrages. Nulle puissance ne peut s’imposer à l’autre et tout regroupement de puissances sera fragile et évolutif.
L’automne 2008 marque, cependant, la fin d’une ère hégémonique américaine et le début des fortes concurrences entre les meta-nations.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Source :
1-Sergeï Lavrov (1950), ministre des Affaires Etrangères depuis 2004 est un Russe d’origine arménienne installée à Tbilissi in :
http://www.ln.mid.ru/brp_4.nsf/e78a48070f128a7b43256999005bcbb3/16b962b41fd6f32ac32574e3001ef136?OpenDocument
Notes :
*BRIC= Brésil, Russie, Inde, Russie
2- Au moment de la signature du traité de Gand (24 décembre 1814) qui mettait fin à la seconde guerre anglo-américaine débutée en 1812, la Russie proposa au gouvernement américain d’être son médiateur, chose qu’il déclina. C’est à cette occasion que le Tsar, Alexandre Ier suggéra au Président James Madison (1751-1809-1817-1836) de se partager le monde.
Le Royaume-Uni bombe le torse en qualifiant Gordon Brown de churchillien et nargue les « anciennes colonies » américaines. Au-delà de cette attitude, Londres dispose du Commonwealth et d’une place financière hors norme dotée d’une puissance véritable et inscrite dans l’histoire. Les propositions britanniques sont forcément internationales et, comme nous le disions précédemment Gordon Brown a besoin du levier européen pour établir un rapport de force vis-à-vis des Etats-Unis et des puissances du BRIC*. Il a su avancer le premier un texte autour duquel l’Allemagne puis la France se sont ralliées. Disons que le Premier anglais a fait, au moment T, le discours urbi et orbi.
L’Union européenne où Paris et Berlin devraient former le tandem le plus solide et le plus respecté, le public n’a que trop vu les dissensions. Le dynamisme du Président français a pallié provisoirement cette faiblesse. Aujourd’hui les 27 ont dit oui au plan de relance. Mais cette réponse positive ne suffit pas, il faut aller plus loin. Et là, les craquements existeront. Ne faudrait-il pas que, la présidence française fasse la proposition de travailler en commun avec les puissances émergentes du BRIC* pour créer un rapport de force crédible en direction des Etats-Unis et du Royaume-Uni ? Quelque part Nicolas Sarkozy doit dépasser les tiraillements européens en plaçant les 27 devant l’évidence de cette collaboration. Evidemment cette tâche n’est guère aisée à accomplir d’ici le 31 décembre.
Les puissances émergentes ou BRIC n’agissent pas encore de concert mais elles se parlent et envisagent des scenarii. Avant-hier, à New Delhi, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud ont sévèrement critiqué les pays riches et dénoncé leurs responsabilités. De son côté, le ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, dans un article récent place son pays sur un piédestal et lance un vibrant appel aux Etats-Unis en faisant référence aux présidences de Roosevelt et de Kennedy¹. Cet appel du pied ne peut étonner. En 1814, le Tsar Alexandre Ier, proposa à James Madison de partager le monde à eux deux² ! En 1867, Saint Petersbourg préféra vendre l’Alaska à l’Amérique plutôt qu’au Canada anglais. La remarque de Lavrov s’inscrit dans une relation historique, qui indique bien que la Russie ne parle qu’aux meta-nations.
La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Arabie heureuse sont dans des phases d’ascension économique et financières. Si ces nations sont conscientes d’être le cœur et les poumons du monde, elles ne possèdent pas encore tous les outils pour former un contre-poids uni.
Les Etats-Unis ne sont plus la puissance solitaire ou l’hyper puissance même si le peuple et la classe politique américain, feignent de ne pas l’accepter. Les Etats-Unis resteront quoiqu’il advienne une puissance de référence, par dollar interposé. Un homme comme Félix Rohatyn, sorte de Kissinger de la finance, ne s’habille pas de la robe de l’avocat en faveur d’un nouveau Bretton Woods pour aller à Canossa ! Washington agira pour garder de son côté quelques-unes de ces puissances émergentes et des pays de l’Union européenne.
Ce tableau, rapide et grossier, a pour objet de souligner les fragilités et les appétits des Etats. Il faut avoir conscience du moment singulier dans lequel nous sommes : un système se termine, un autre surgira, entre temps nous aurons des moitiés de systèmes, de solutions. Par exemple, est-on sûr que Nicolas Sarkozy ne cherche pas à être d’abord un intermédiaire judicieux entre Londres et Washington, au nom de l’Union au lieu de se tourner vers l’Asie ? Nous entrons dans des divisions internationales.
Si tout le monde appelle à un nouveau Bretton Woods, rien n’indique à l’heure présente qu’on veuille le réécrire. On s’oriente plutôt vers des ajustements, des rééquilibrages. Nulle puissance ne peut s’imposer à l’autre et tout regroupement de puissances sera fragile et évolutif.
L’automne 2008 marque, cependant, la fin d’une ère hégémonique américaine et le début des fortes concurrences entre les meta-nations.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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Source :
1-Sergeï Lavrov (1950), ministre des Affaires Etrangères depuis 2004 est un Russe d’origine arménienne installée à Tbilissi in :
http://www.ln.mid.ru/brp_4.nsf/e78a48070f128a7b43256999005bcbb3/16b962b41fd6f32ac32574e3001ef136?OpenDocument
Notes :
*BRIC= Brésil, Russie, Inde, Russie
2- Au moment de la signature du traité de Gand (24 décembre 1814) qui mettait fin à la seconde guerre anglo-américaine débutée en 1812, la Russie proposa au gouvernement américain d’être son médiateur, chose qu’il déclina. C’est à cette occasion que le Tsar, Alexandre Ier suggéra au Président James Madison (1751-1809-1817-1836) de se partager le monde.
1 commentaire:
Brown, DSK et Obama : même combat !
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/10/30/dominique-strauss-kahn-je-proposerai-au-g20-un-plan-de-nouvelle-gouvernance-mondiale_1112710_1101386.html
http://elections-americaines.lesechos.fr/article.php?id_article=2272
Depuis quelques semaines, l’oligarchie financière internationale est entrain de s’organiser pour prendre le contrôle total sur le système financier international à l’issu du 15 novembre. Il y a une tentative brutale de transformer ce sommet en British Woods. Déjà beaucoup de rumeurs courent sur l’échec de ce sommet, un méga crack est annoncé pour le lundi 17 novembre.
Le problème de ces Loperello de l’oligarchie financière, ils croient que le système est seulement boiteux ! Il pense qu’il suffit quelques corrections pour sauver le système de la City et Wall Street.
Mais la vérité, c’est que ce n’est pas une simple crise financière! C’est que le système est MORT !
Il est temps pour les citoyens et les décideurs de comprendre les réels enjeux du Bretton Woods II à Washington du 15 novembre 2008. C’est ici que seront défini nos vies et celle de nos enfants pour le pire et pour le meilleur.
DSK a raison sur une chose beaucoup de choses changent à toutes les niveaux en ce moment.
Citoyen ! lève toi ! et mobilise toi pour transformer cette réunion capital pour notre avenir.
Afin d’aiguiser vos convictions politiques et économiques pour dire NON au Hold up de l’oligarchie financière. Je vous invite à prendre connaissance des éléments d’un VRAI Nouveau Bretton Woods ! http://david.cabas.over-blog.fr/pages/La_recette_dun_VRAI_Nouveau_Breton_Woods-816002.html
Je vous invite aussi à lire l’interview de Jacques Cheminade sur Capital.fr : http://www.capital.fr/Actualite/Default.asp?numpage=&Cat=ACT&numero=71347&interview=O&source=FI
Tout savoir sur le VRAI Nouveau Bretton Woods : www.nouveau-bretton woods.com
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