Le petit-neveu par alliance de Voltaire, Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794) est le plus célèbre des fabulistes après La Fontaine et le moins indigne de son modèle. Il écrivit également un grand nombre de comédies, de mélodrames pastoraux (Estelle et Némorin) et entra à l’Académie Française le 14 mai 1788.
Ses fables privilégient parfois la morale – nous sommes dans le siècle de Jean-Jacques Rousseau- au détriment de l’anecdote, du pittoresque. Cependant Florian ne manque pas de talent et d’impertinence. Il dénonce la sottise, les vices, les riches avec le même piquant que Beaumarchais.
Après avoir été lues dans les salons pendant le règne de Louis XVI, ses œuvres commencèrent à être publiées en 1792. Arrêté comme noble en 1793, libéré en juillet 1794, il mourra en septembre des suites de sa détention.
La fable et la vérité…n’est-ce pas un titre d’article pour évoquer l’actualité, économique, financière, politique ?
Ses fables privilégient parfois la morale – nous sommes dans le siècle de Jean-Jacques Rousseau- au détriment de l’anecdote, du pittoresque. Cependant Florian ne manque pas de talent et d’impertinence. Il dénonce la sottise, les vices, les riches avec le même piquant que Beaumarchais.
Après avoir été lues dans les salons pendant le règne de Louis XVI, ses œuvres commencèrent à être publiées en 1792. Arrêté comme noble en 1793, libéré en juillet 1794, il mourra en septembre des suites de sa détention.
La fable et la vérité…n’est-ce pas un titre d’article pour évoquer l’actualité, économique, financière, politique ?
« La Vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ;
Jeune et vieux fuyaient à sa vue.
La pauvre Vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La Fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
"Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?"
La Vérité répond : "vous le voyez, je gèle ;
Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n'obtient plus rien.
-Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la Fable, et, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame Vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n'est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ;
Qu'un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée :
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, et grâce à ma folie,
Vous verrez, ma sœur, que partout
Nous passerons de compagnie.
Claris de Florian »¹
Jean Vinatier
Claris de Florian »¹
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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Source :
1-In Fables de M de Florian, Paris, Didot l’aîné, 1792, p. 36
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1-In Fables de M de Florian, Paris, Didot l’aîné, 1792, p. 36
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