Kama Sywor Kamanda (né en 1952) est, sans doute, le poète congolais le plus connu à l’extérieur de son pays. Même s’il parcourt le monde et que ses contes sont traduits dans plusieurs langues dont le japonais et le chinois, Kamanda n’est pas peu fier d’être en quelque sorte le griot congolais itinérant. Griot ? Oui, les griots apparurent à la cour des empereurs Mandingue (Mali) au XIIe siècle. C’était les poètes-musiciens qui se déplaçaient de village en village un peu comme nos troubadours au moyen-âge. Au Congo, parfois le griot est synonyme de valet, de flagorneur auprès des maîtres du moment. Mais Kamanda, passe outre, au contraire, il les incorpore dans son œuvre (Contes du griot ou contes des veillées africaines)
Kamanda est un Bantou (dont sont les Hutus, les Tutsis), le peuple majoritaire au Congo. Ce peuple a migré depuis le Nil et Kamanda revendique ce lien antique avec la terre des pharaons.
Kamanda comme ses compatriotes pleure de voir le pays pillé (Kivu) par ses voisins avec l’appui de sociétés privées, de regarder les enfants-soldats embrigadés dans des guerres qui ont fait des millions de morts. Cependant, les Congolais ne fléchissent pas, ils tiennent à leurs frontières : leur pays n’est-il pas l’un des 4 géants de l’Afrique avec l’Egypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud ?
Ci-dessous trois courts poèmes de Kamanda
« La Somme du néant
Nous ferons tomber les murs obscurantistes
Kamanda est un Bantou (dont sont les Hutus, les Tutsis), le peuple majoritaire au Congo. Ce peuple a migré depuis le Nil et Kamanda revendique ce lien antique avec la terre des pharaons.
Kamanda comme ses compatriotes pleure de voir le pays pillé (Kivu) par ses voisins avec l’appui de sociétés privées, de regarder les enfants-soldats embrigadés dans des guerres qui ont fait des millions de morts. Cependant, les Congolais ne fléchissent pas, ils tiennent à leurs frontières : leur pays n’est-il pas l’un des 4 géants de l’Afrique avec l’Egypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud ?
Ci-dessous trois courts poèmes de Kamanda
« La Somme du néant
Nous ferons tomber les murs obscurantistes
Qui émiettèrent nos visages comme cristal brisé
Nous serons la lumière de notre culture profonde
Nous serons le grain indélébile de notre humanisme
Et le bourgeon de notre africanitude sans ambages
Nous cultiverons sous le soleil l’âme du peuple
Avec notre vent s’éloigneront les sables mouvants
Les fumées énigmatiques n’aveugleront plus nos yeux
Nous puiserons dans les marigots avides le sang de l’espoir
Et nous bâtirons avec les chants nos siècles à venir
Nulle œuvre humaine ne vaut la liberté d’une Nation. »¹
« Les rapides du Congo
L’harmattan s’est achevé
« Les rapides du Congo
L’harmattan s’est achevé
Acheminant un chant d’où s’entendent
La vie, la mort et le feu allumé de soleil.
Au loin, l’écho étrange des rapides du Congo
Me rappelle les visages sanglants
Du pays d’où je viens.La liberté est morte.
Laissant dans la poussière avide
Une âme défaite qu’abandonne un vital espoir. »
« Un écho de l'au-delà
Je viens d’un pays inhabité,
Mon peuple est sans terre
Et mon âme déshéritée.
Mon cœur de brasier exsangue
Se vide de tendresse.
Exilé, je suis dépouillé de mes rêves
Comme un arbre sans racines,
Sans feuillaisons,
Qui n’a plus de soleil
Que le reflet des ombres.
Mon visage stérile,
Mon corps tatoué de peines,
J’habite un cœur d’effroi et de pierre
Qui broie ma vie
À chaque secousse.
Je viens d’une terre en feu;
Ma patrie est dépeuplée,
Mon honneur bafoué.
De mes yeux, il ne reste que brisures.
Le vent de la terreur emporte
Comme cynique vestige
L’écho des consciences blessées
Qui scintille des forêts
Trop tôt désertées.
Kama Sywor Kamanda»
Jean Vinatier
« Un écho de l'au-delà
Je viens d’un pays inhabité,
Mon peuple est sans terre
Et mon âme déshéritée.
Mon cœur de brasier exsangue
Se vide de tendresse.
Exilé, je suis dépouillé de mes rêves
Comme un arbre sans racines,
Sans feuillaisons,
Qui n’a plus de soleil
Que le reflet des ombres.
Mon visage stérile,
Mon corps tatoué de peines,
J’habite un cœur d’effroi et de pierre
Qui broie ma vie
À chaque secousse.
Je viens d’une terre en feu;
Ma patrie est dépeuplée,
Mon honneur bafoué.
De mes yeux, il ne reste que brisures.
Le vent de la terreur emporte
Comme cynique vestige
L’écho des consciences blessées
Qui scintille des forêts
Trop tôt désertées.
Kama Sywor Kamanda»
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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Source :
1-La Somme du néant, Paris, L’Harmatan, 1989
Lire également en sus des Contes du griot, Paris, Magnard, 2005 en un seul volume :
Au-delà de Dieu, au-delà des chimères, Lausanne, L’Âge d’homme, 2007
Chants de brumes, Liége, Dricot, 1986
Les contes du crépuscule, Dakar, Présence africaine, 2000
Sites de l’auteur :
http://webplaza.pt.lu/public/kamanda/
http://www.kamasyworkamanda.info/index.htm
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