Réagissant aux tirs de roquettes de la branche armée du Hamas, l’armée israélienne pilonne –artilleries, terrestre, maritime, et bombes aériennes – toute la bande de Gaza de la ville éponyme jusqu’à Rafah en faisant plus de 1400 blessés et 300 morts parmi la population et les troupes du Hamas. Les bombardements ont débuté le jour de Noël.
Les Etats-Unis appellent donc fort logiquement le Hamas à un cessez-le-feu !!!
La guerre entre Israël et le Hamas a bel et bien commencé. Les pays arabes ne disent mot et les gouvernements occidentaux sont dans la plus grande discrétion. Ces derniers ne peuvent être que conséquents avec eux-mêmes puisqu’ils contestent toute légitimité au Hamas pourtant vainqueur régulier des élections législatives en janvier 2006. Que reproche-t-on au Hamas ? De disposer d’une force armée dans la bande de Gaza et au Liban, au nord d’Israël. Le parti rival, le Fatah dont le chef Mahmoud Abbas préside l’Autorité palestinienne depuis la mort de Yasser Arafat, ne bénéficie plus du tout de la confiance de la population mais seulement celle de Tel-Aviv et des puissances américano-européennes.
En août 2005, le général et Premier ministre Ariel Sharon avait ordonné, pour des raisons militaires, le démantèlement des colonies israéliennes présentes dés 1967 tout en gardant le contrôle total des espaces, aérien et maritime. Le 19 septembre 2007, trois mois après les affrontements inter-palestiniens entre les partisans du Fatah et du Hamas, Tel-Aviv décrétait unilatéralement la bande de Gaza comme entité hostile.
La bande de Gaza est un mince territoire qui s’étend sur 40 kilomètres de côtes, 11 kilomètres de frontière avec l’Egypte, 51 avec Israël et ne dispose d’aucune profondeur territoriale : c’est dire si 1 500 000 habitants s’y entassent. Les blocus mis en place par le gouvernement israélien dés qu’une roquette tombe sur leur territoire national plongent les Palestiniens dans un grand désarroi. La situation humanitaire quoique catastrophique ne suscite aucune démarche forte de la part de la « communauté internationale ».
Les envois de roquettes justifient-ils ces bombardements massifs ? Le gouvernement d’Ehoud Olmert (parti Kadima) craint de perdre les élections législatives de février 2009 au profit du Likoud mené par Benyamin Netanyahou qui appelle à des actions militaires puissantes. On se souvient qu’en juillet 2006 Ehoud Olmert n’avait pu détruire les forces du Hezbollah installées en territoire libanais. Cette fois-ci, il ne peut pas échouer. Tzipi Livni, l’actuelle ministre des Affaires Etrangères et successeur d’Ehoud Olmert si elle gagne les élections, tient un langage en tout point commun à celui du leader du Likoud : « L'Etat d'Israël et un gouvernement sous ma direction, se fixeront comme objectif stratégique de renverser le régime du Hamas à Gaza […] Les moyens d'atteindre cet objectif devraient être militaires, économiques et diplomatiques. »¹
En cette heure toute la chaîne de commandement du Hamas est détruite. Mais après que se passera-t-il ? Nous sommes bien en présence d’un problème de politique intérieure qui trouverait sa solution momentanée contre un adversaire haï par les Israéliens. Cependant, il faudra bien que les négociations reprennent avec l’ensemble des forces politiques palestiniennes dont le Hamas.
Pourquoi l’usage d’une telle force ? Pour impressionner les pays arabes et l’Iran ? Ils haussent les épaules. Pour indiquer au futur président Barack Obama qu’Israël reste la seule tête de pont en Orient ? Vraisemblablement.
L’« Apocalypse now » contre les habitants de la bande de Gaza est la démonstration sanglante de ce que peut faire un Etat surpuissant sur le plan nucléaire qui craint plus qu’on ne le croit, pour sa survie en Orient.
Après Alexandre le Grand en –222 AVJC, le roi de Judée Hasmonéen, Alexandre Jannée en –96 AVJC, les anglo-ottomans en 1917, Gaza vit son quatrième martyr.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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Source :
1-http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/12/21/israel-s-interroge-sur-la-strategie-a-adopter-apres-la-fin-de-la-treve_1133811_3218.html
Les Etats-Unis appellent donc fort logiquement le Hamas à un cessez-le-feu !!!
La guerre entre Israël et le Hamas a bel et bien commencé. Les pays arabes ne disent mot et les gouvernements occidentaux sont dans la plus grande discrétion. Ces derniers ne peuvent être que conséquents avec eux-mêmes puisqu’ils contestent toute légitimité au Hamas pourtant vainqueur régulier des élections législatives en janvier 2006. Que reproche-t-on au Hamas ? De disposer d’une force armée dans la bande de Gaza et au Liban, au nord d’Israël. Le parti rival, le Fatah dont le chef Mahmoud Abbas préside l’Autorité palestinienne depuis la mort de Yasser Arafat, ne bénéficie plus du tout de la confiance de la population mais seulement celle de Tel-Aviv et des puissances américano-européennes.
En août 2005, le général et Premier ministre Ariel Sharon avait ordonné, pour des raisons militaires, le démantèlement des colonies israéliennes présentes dés 1967 tout en gardant le contrôle total des espaces, aérien et maritime. Le 19 septembre 2007, trois mois après les affrontements inter-palestiniens entre les partisans du Fatah et du Hamas, Tel-Aviv décrétait unilatéralement la bande de Gaza comme entité hostile.
La bande de Gaza est un mince territoire qui s’étend sur 40 kilomètres de côtes, 11 kilomètres de frontière avec l’Egypte, 51 avec Israël et ne dispose d’aucune profondeur territoriale : c’est dire si 1 500 000 habitants s’y entassent. Les blocus mis en place par le gouvernement israélien dés qu’une roquette tombe sur leur territoire national plongent les Palestiniens dans un grand désarroi. La situation humanitaire quoique catastrophique ne suscite aucune démarche forte de la part de la « communauté internationale ».
Les envois de roquettes justifient-ils ces bombardements massifs ? Le gouvernement d’Ehoud Olmert (parti Kadima) craint de perdre les élections législatives de février 2009 au profit du Likoud mené par Benyamin Netanyahou qui appelle à des actions militaires puissantes. On se souvient qu’en juillet 2006 Ehoud Olmert n’avait pu détruire les forces du Hezbollah installées en territoire libanais. Cette fois-ci, il ne peut pas échouer. Tzipi Livni, l’actuelle ministre des Affaires Etrangères et successeur d’Ehoud Olmert si elle gagne les élections, tient un langage en tout point commun à celui du leader du Likoud : « L'Etat d'Israël et un gouvernement sous ma direction, se fixeront comme objectif stratégique de renverser le régime du Hamas à Gaza […] Les moyens d'atteindre cet objectif devraient être militaires, économiques et diplomatiques. »¹
En cette heure toute la chaîne de commandement du Hamas est détruite. Mais après que se passera-t-il ? Nous sommes bien en présence d’un problème de politique intérieure qui trouverait sa solution momentanée contre un adversaire haï par les Israéliens. Cependant, il faudra bien que les négociations reprennent avec l’ensemble des forces politiques palestiniennes dont le Hamas.
Pourquoi l’usage d’une telle force ? Pour impressionner les pays arabes et l’Iran ? Ils haussent les épaules. Pour indiquer au futur président Barack Obama qu’Israël reste la seule tête de pont en Orient ? Vraisemblablement.
L’« Apocalypse now » contre les habitants de la bande de Gaza est la démonstration sanglante de ce que peut faire un Etat surpuissant sur le plan nucléaire qui craint plus qu’on ne le croit, pour sa survie en Orient.
Après Alexandre le Grand en –222 AVJC, le roi de Judée Hasmonéen, Alexandre Jannée en –96 AVJC, les anglo-ottomans en 1917, Gaza vit son quatrième martyr.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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Source :
1-http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/12/21/israel-s-interroge-sur-la-strategie-a-adopter-apres-la-fin-de-la-treve_1133811_3218.html
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