Le dernier entretien accordé à la chaîne ABC par le Président des Etats-Unis Georges Bush ne laisse pas d’étonner et de choquer lorsqu’il parle de l’invasion hors les lois internationales de l’Irak. Son « plus grand regret de toute cette présidence consistera dans la défaillance du renseignement en Irak » au sujet des fameuses armes de destruction massive de Saddam Hussein restées introuvables. Il justifie, naturellement, la présence militaire de son armée en Mésopotamie.
Il souligne également que les événements du 11 septembre avaient précipité une réaction de grande ampleur et que dans cette atmosphère le Président n’était pas « préparé à la guerre » : « En d'autres termes, je n'ai pas fait campagne en disant : votez pour moi, je serai capable de faire face à une attaque. En d'autres termes, je n'ai pas anticipé la guerre ».
Georges Bush est-il un cynique, un faible ? Nous nous souvenons, tous des débats et des discours enflammés que les néo-conservateurs, alors en place à Washington, firent et répandirent sur les cinq continents. On a peine à croire que rien n’était prêt. Au contraire tout était envisagé, il ne restait plus que l’événement, ce furent les destructions des Twins, l’attaque contre le Pentagone…
Nul ne peut souscrire à cette innocence présidentielle : n’est-il pas l’homme le mieux informé au monde ? Que dire également des populations martyrisées en Mésopotamie puis en Afghanistan et au Pakistan sans oublier celle de Palestine ? Le récent accord signé entre le gouvernement de Bagdad et les Etats-Unis sur l’occupation de l’Irak rappelle trop bien que les fameuses armes de destruction massives n’étaient que foutaise.
Georges Bush se couvre du manteau du juste, de l’innocent avant de quitter la Maison Blanche mais on pourrait aussi lire les propos présidentiels comme un moyen de prévenir les opinions publiques sur la volonté très claire de Barack Obama de gagner la guerre contre le terrorisme en Afghanistan et au Pakistan (Baloutchistan). Le 44e président serait, si l’on suit bien les propos du 43e, bien préparé et sans regret : sous-entendu, lui ne devra pas la perdre ! C’est une manière assez terrible de compromettre son successeur qui garde Robert Gates aux commandes des forces armées ?
Au-delà de ces remarques affreuses de Georges Bush, ce sont bien les peuples qui ne sont toujours pas préparés aux guerres, ils les subissent. Ce sont bien les peuples qui n’ont qu’un seul regret, celui d’être toujours des cibles.
La fin de cette présidence américaine nous choque parce qu’elle concerne une hyper puissance et que nous sommes toujours dans l’attente d’un bienfait de cette nation. C’est une erreur que les dirigeants des 27 états européens commettent que d’espérer une illumination depuis les rives du Potomac. Barack Obama comme Georges Bush ne pense qu’à grandir les Etats-Unis et l’un et l’autre ne veulent absolument pas entendre parler d’un quelconque partage. Partager quoi? Ne sont-ils pas nés de la meilleure des nations?
L’entretien avec Georges Bush a l’apparence d’une conclusion alors qu’il prévient sans prendre de gants que tout continuera comme auparavant. On se tromperait grandement en qualifiant Georges Bush d’homme faible ou pusillanime tant il a appliqué une politique pensée depuis des décennies. Selon lui, il « n'a pas vendu son âme à la politique, qui [il] a dû prendre des décisions difficiles et qui l'a fait en s'en tenant à des principe […] Je quitterai la présidence la tête haute ».
Ne comptons pas trop sur le 44e président, il s’entoure d’hommes et de femmes qui ont adhéré à bien des initiatives des néo-conservateurs. Ne prenons pas, enfin, des inflexions pour des révolutions mais pour ce qu’elles sont généralement des habiletés politiques. Mettons en place notre propre politique afin d’avoir un rapport de force qui soit bénéfique des deux côtés de l’Atlantique.
Si Georges Bush a été un décideur froid, Barack Obama sera un décideur plus communicatif mais au service d’America first!
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Source :
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/12/02/les-regret-de-george-w-bush-apres-huit-ans-a-la-maison-blanche_1125777_3222.html#xtor=RSS-3208
Il souligne également que les événements du 11 septembre avaient précipité une réaction de grande ampleur et que dans cette atmosphère le Président n’était pas « préparé à la guerre » : « En d'autres termes, je n'ai pas fait campagne en disant : votez pour moi, je serai capable de faire face à une attaque. En d'autres termes, je n'ai pas anticipé la guerre ».
Georges Bush est-il un cynique, un faible ? Nous nous souvenons, tous des débats et des discours enflammés que les néo-conservateurs, alors en place à Washington, firent et répandirent sur les cinq continents. On a peine à croire que rien n’était prêt. Au contraire tout était envisagé, il ne restait plus que l’événement, ce furent les destructions des Twins, l’attaque contre le Pentagone…
Nul ne peut souscrire à cette innocence présidentielle : n’est-il pas l’homme le mieux informé au monde ? Que dire également des populations martyrisées en Mésopotamie puis en Afghanistan et au Pakistan sans oublier celle de Palestine ? Le récent accord signé entre le gouvernement de Bagdad et les Etats-Unis sur l’occupation de l’Irak rappelle trop bien que les fameuses armes de destruction massives n’étaient que foutaise.
Georges Bush se couvre du manteau du juste, de l’innocent avant de quitter la Maison Blanche mais on pourrait aussi lire les propos présidentiels comme un moyen de prévenir les opinions publiques sur la volonté très claire de Barack Obama de gagner la guerre contre le terrorisme en Afghanistan et au Pakistan (Baloutchistan). Le 44e président serait, si l’on suit bien les propos du 43e, bien préparé et sans regret : sous-entendu, lui ne devra pas la perdre ! C’est une manière assez terrible de compromettre son successeur qui garde Robert Gates aux commandes des forces armées ?
Au-delà de ces remarques affreuses de Georges Bush, ce sont bien les peuples qui ne sont toujours pas préparés aux guerres, ils les subissent. Ce sont bien les peuples qui n’ont qu’un seul regret, celui d’être toujours des cibles.
La fin de cette présidence américaine nous choque parce qu’elle concerne une hyper puissance et que nous sommes toujours dans l’attente d’un bienfait de cette nation. C’est une erreur que les dirigeants des 27 états européens commettent que d’espérer une illumination depuis les rives du Potomac. Barack Obama comme Georges Bush ne pense qu’à grandir les Etats-Unis et l’un et l’autre ne veulent absolument pas entendre parler d’un quelconque partage. Partager quoi? Ne sont-ils pas nés de la meilleure des nations?
L’entretien avec Georges Bush a l’apparence d’une conclusion alors qu’il prévient sans prendre de gants que tout continuera comme auparavant. On se tromperait grandement en qualifiant Georges Bush d’homme faible ou pusillanime tant il a appliqué une politique pensée depuis des décennies. Selon lui, il « n'a pas vendu son âme à la politique, qui [il] a dû prendre des décisions difficiles et qui l'a fait en s'en tenant à des principe […] Je quitterai la présidence la tête haute ».
Ne comptons pas trop sur le 44e président, il s’entoure d’hommes et de femmes qui ont adhéré à bien des initiatives des néo-conservateurs. Ne prenons pas, enfin, des inflexions pour des révolutions mais pour ce qu’elles sont généralement des habiletés politiques. Mettons en place notre propre politique afin d’avoir un rapport de force qui soit bénéfique des deux côtés de l’Atlantique.
Si Georges Bush a été un décideur froid, Barack Obama sera un décideur plus communicatif mais au service d’America first!
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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Source :
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/12/02/les-regret-de-george-w-bush-apres-huit-ans-a-la-maison-blanche_1125777_3222.html#xtor=RSS-3208
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