« Ah, ce bruit affreux de la vie », tel est presque le premier cri de ce poète lorrain né et mort à Lunéville à l’âge de 34 ans en 1907.
Son ton de tristesse, de mélancolie est la traduction de son état insatisfait d’homme comme de son œuvre où il tenta d’unir deux courants poétiques, celui des poètes du monde extérieur avec les analystes du moi du Parnasse et du Symbolisme : « Pourquoi, ne suis-pas ainsi/Resté naïvement poète ? »
« La voix du soir est sainte et forte,
Lourde de songes et de parfums,
Et son flot d’ombre me rapporte
La cendre des espoirs défunts.
J’ai dit à l’amour qu’il s’en aille,
Et son pas d’aube, je l’écoute
Qui dans la gaieté des sonnailles
S’étouffe au tournant de la route.
La douceur de ce soir témoigne
De la bonté calme des choses.
Je voudrais vivre ! qu’on éloigne
Le vin où macèrent les roses,
Qu’on éloigne les mots subtils,
Les rythmes triples en tiare,
Les stylets stellés de béryls
Et les simarres d’or barbares.
Je suis las des perversités,
Je voudrais que mon âme lasse
Redevienne enfant des cités
Où le lys règne sur les places,
Que mon âme d’ombre délaisse
Les jardins de ronces haineuses,
Et laisse l’orgueil pour l’humblesse
Et redevienne lumineuse.
Le ciel est tendu d’améthyste,
Et maints péchés sont déliés…
Je songe un livre de pitié
Pour les âmes simples et tristes. »¹
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
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Source :
1-Charles Guérin, Le sang des crépuscules, Mercure de France, Paris, 1895
Son ton de tristesse, de mélancolie est la traduction de son état insatisfait d’homme comme de son œuvre où il tenta d’unir deux courants poétiques, celui des poètes du monde extérieur avec les analystes du moi du Parnasse et du Symbolisme : « Pourquoi, ne suis-pas ainsi/Resté naïvement poète ? »
« La voix du soir est sainte et forte,
Lourde de songes et de parfums,
Et son flot d’ombre me rapporte
La cendre des espoirs défunts.
J’ai dit à l’amour qu’il s’en aille,
Et son pas d’aube, je l’écoute
Qui dans la gaieté des sonnailles
S’étouffe au tournant de la route.
La douceur de ce soir témoigne
De la bonté calme des choses.
Je voudrais vivre ! qu’on éloigne
Le vin où macèrent les roses,
Qu’on éloigne les mots subtils,
Les rythmes triples en tiare,
Les stylets stellés de béryls
Et les simarres d’or barbares.
Je suis las des perversités,
Je voudrais que mon âme lasse
Redevienne enfant des cités
Où le lys règne sur les places,
Que mon âme d’ombre délaisse
Les jardins de ronces haineuses,
Et laisse l’orgueil pour l’humblesse
Et redevienne lumineuse.
Le ciel est tendu d’améthyste,
Et maints péchés sont déliés…
Je songe un livre de pitié
Pour les âmes simples et tristes. »¹
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
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Source :
1-Charles Guérin, Le sang des crépuscules, Mercure de France, Paris, 1895
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