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mardi 17 février 2009

Barack Obama : s’allier au peuple ! N°401 - 2eme année

Le Président Obama a signé le plan de relance économique, loi approuvée par le Congrès, non pas à la Maison Blanche mais dans la ville de Denver : c’est une première et un signe intéressant. Le chef d’Etat américain multiplie les déplacements dans les villes du pays afin de montrer à ses compatriotes qu’il est d’abord et avant tout leur Président.
Les nombreuses négociations et tractations intervenues avec les députés et sénateurs républicains pour que la loi soit votée dans les plus brefs délais ont montré bien souvent des blocages sans rapport avec les souffrances et les désespoirs de millions de familles américaines. Barack Obama a été au maximum des concessions pour obtenir l’aval des élus républicains : sur ce point l’échec est patent ! Son parcours politique a toujours voulu privilégier les associations avec des personnes antagonistes pour arriver à une solution commune. Il a voulu opérer de cette manière en attirant dans son gouvernement un ou deux républicains sans réussir exception faite pour Robert Gates qui assure le même poste à la Défense que sous Georges Bush II.
Le 44e président fait face à une situation économique grave avec à la clef une possible explosion ou révolte sociale. La Californie, l’état le plus riche du pays, est au bord de la cessation de paiement et vingt-mille fonctionnaires remerciés aujourd’hui. Barack Obama a une parfaite conscience de la terrible épreuve que constitue son mandat qui débute dans un monde en révolution. Le modèle capitalistique prôné par Wall Street s’écroule entraînant dans sa chute notamment le Japon, l’Union européenne, la Russie, la Chine. Tous les continents d’une manière ou d’une autre entrent dans la tourmente et l’incertitude.
Bien des combats paraissent vains tel celui contre le « terrorisme » qui coûte une fortune pour un résultat plus que médiocre. Heureusement pour Barack Obama ses compatriotes ne connaissant pas grand-chose aux affaires étrangères, il peut se consacrer entièrement à eux quitte à donner ici et là momentanément une place plus importante à tel partenaire ou tel allié.
Le Président des Etats-Unis a, néanmoins, un obstacle majeur sur le nouveau chemin qu’il veut tracer, l’establishment dont le CMI (Complexe Militaro-Industriel) est un acteur majeur avec Wall Street. Barack Obama tire, certainement, les leçons de ses passes d’arme avec le Congrès soumis aux lobbyings intensifs et souvent négatifs. Comprend-il que sans le peuple, les sacrifices demandés ne seront pas admis et saisis ? Oui. On relève chez cet homme d’Etat une dimension dramatique par la manière qu’il a de faire don de sa personne. Sa référence au président Abraham Lincoln ne tient pas seulement au fait que celui-ci déclara l’esclavage hors la loi mais aussi à sa volonté de forger une et une seule société américaine.
Barack Obama serait-il un utopiste? Pourquoi ne pas répondre oui et s’en féliciter ? Pourquoi ne pas applaudir un homme qui use du « Nous » au lieu du « Je » ? Le Président des USA est atypique par ses racines, indienne, irlandaise et kenyane, par ses approches religieuses, chrétienne et musulmane, par le peu d’intérêt, enfin, qu’il a envers le monde britannique (son grand-père a été torturé par les Anglais) auquel tient une bonne partie des élites de la côte Est, du district de Columbia à l’état du Maine !
Barack Obama deviendra-t-il un populiste en allant vers le peuple pour s’affranchir des cercles washingtoniens profondément hostiles aux bouleversements sociaux ? Ne veut-il pas refonder l’idéal américain ?
Ce chemin vers le peuple n’est-il pas une épreuve acceptée par le Président lui dont le rêve est collectif.

Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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