Quelques jours avant la sortie de l’ouvrage de Pierre Péan, Le monde selon K, l’hebdomadaire Marianne titrait en parlant de l’actuel ministre des Affaires Etrangères, « La chute d’une icône"
Depuis aujourd’hui Bernard Kouchner se défend bec et ongles contre le portrait à charge établi par l’excellent journaliste Pierre Péan. En effet cet auteur est un poids lourd dans le journalisme d’enquête : n’est-ce pas lui qui a révélé le passé pétainiste de François Mitterrand (Une jeunesse française, 1994) et précipité la chute du trio (Minc-Colombani-Plenel) qui verrouillait le quotidien du soir Le Monde (La face cachée du Monde, 2003) ?
N’ayant pas lu l’ouvrage, il serait malhonnête de dire de quel côté Seriatim pencherait. Mais rien ne nous empêche de réfléchir aux conséquences de cette affaire, la première de ce genre pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Soit le ministre est coupable, il relèverait alors de la Haute cour de justice ; soit il est innocent et son aura grandirait davantage auprès des Français ; soit, le pouvoir par différents moyens atténue la portée des écrits de Pierre Péan et comme une information chasse l’autre, l’Elysée miserait sur la mémoire courte du public !
De l’autre côté de l’Atlantique, le Président Obama peine à faire valider son gouvernement par le Congrès. Deux d’entre eux viennent de renoncer à être secrétaires d’Etat. Visiblement, rédiger une déclaration fiscale est un exercice délicat aux Etats-Unis et on ne pardonne pas le fait d’avoir été financé par un lobby. Pour résumer d’un mot sa déception le Président Obama a dit, « j’ai foiré ou je me suis planté » !
Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner qui n’ont jamais marchandé leur attachement à la politique américaine de Georges Bush et qui vouent une admiration très grande pour les institutions de ce grand pays et en louent sa rigueur morale, l’affaire Péan est une occasion unique pour se placer sur le modèle d’Outre-Atlantique : le feront-ils ?
Politiquement, quelle que soit la suite donnée à cette histoire, Nicolas Sarkozy est fragilisé : Bernard Kouchner étant le symbole de sa politique d’ouverture (n’oublions pas le rôle d’intermédiaire joué par Bernard Tapie). Kouchner est celui qui a permis la venue de tous les autres ! Il voulait cette icône plébiscitée par les Français depuis le jour où ils le virent en « French doctor » tendre la main aux populations martyrisées.
Bernard Kouchner n’a pas le choix : il doit porter plainte et obtenir de la justice une décision qui le lave complètement. S’il ne le faisait pas, sa position serait intenable. En tout cas, il ne peut balayer d’un revers de la main ce livre et qualifier l’auteur d’un antisémitisme larvé. C’est là une faute majeure commise par le ministre : l’opinion tique déjà !
Bernard Kouchner d’une manière ou d’une autre est devant un précipice tant il semble s’être brûlé les ailes au contact des dirigeants (politiques, industriels, financiers) du monde tout en ne cessant pas de prôner la morale et les Droits de l’Homme par peuple bafoué interposé !
Certains esprits vipérins affirment que le dossier Kouchner a été alimenté par le réseau chiraquien ? La chose est plausible quoique Pierre Péan se montre depuis longtemps maître d’écrire au moment qui lui convient le sujet qui plaira au public.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Depuis aujourd’hui Bernard Kouchner se défend bec et ongles contre le portrait à charge établi par l’excellent journaliste Pierre Péan. En effet cet auteur est un poids lourd dans le journalisme d’enquête : n’est-ce pas lui qui a révélé le passé pétainiste de François Mitterrand (Une jeunesse française, 1994) et précipité la chute du trio (Minc-Colombani-Plenel) qui verrouillait le quotidien du soir Le Monde (La face cachée du Monde, 2003) ?
N’ayant pas lu l’ouvrage, il serait malhonnête de dire de quel côté Seriatim pencherait. Mais rien ne nous empêche de réfléchir aux conséquences de cette affaire, la première de ce genre pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Soit le ministre est coupable, il relèverait alors de la Haute cour de justice ; soit il est innocent et son aura grandirait davantage auprès des Français ; soit, le pouvoir par différents moyens atténue la portée des écrits de Pierre Péan et comme une information chasse l’autre, l’Elysée miserait sur la mémoire courte du public !
De l’autre côté de l’Atlantique, le Président Obama peine à faire valider son gouvernement par le Congrès. Deux d’entre eux viennent de renoncer à être secrétaires d’Etat. Visiblement, rédiger une déclaration fiscale est un exercice délicat aux Etats-Unis et on ne pardonne pas le fait d’avoir été financé par un lobby. Pour résumer d’un mot sa déception le Président Obama a dit, « j’ai foiré ou je me suis planté » !
Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner qui n’ont jamais marchandé leur attachement à la politique américaine de Georges Bush et qui vouent une admiration très grande pour les institutions de ce grand pays et en louent sa rigueur morale, l’affaire Péan est une occasion unique pour se placer sur le modèle d’Outre-Atlantique : le feront-ils ?
Politiquement, quelle que soit la suite donnée à cette histoire, Nicolas Sarkozy est fragilisé : Bernard Kouchner étant le symbole de sa politique d’ouverture (n’oublions pas le rôle d’intermédiaire joué par Bernard Tapie). Kouchner est celui qui a permis la venue de tous les autres ! Il voulait cette icône plébiscitée par les Français depuis le jour où ils le virent en « French doctor » tendre la main aux populations martyrisées.
Bernard Kouchner n’a pas le choix : il doit porter plainte et obtenir de la justice une décision qui le lave complètement. S’il ne le faisait pas, sa position serait intenable. En tout cas, il ne peut balayer d’un revers de la main ce livre et qualifier l’auteur d’un antisémitisme larvé. C’est là une faute majeure commise par le ministre : l’opinion tique déjà !
Bernard Kouchner d’une manière ou d’une autre est devant un précipice tant il semble s’être brûlé les ailes au contact des dirigeants (politiques, industriels, financiers) du monde tout en ne cessant pas de prôner la morale et les Droits de l’Homme par peuple bafoué interposé !
Certains esprits vipérins affirment que le dossier Kouchner a été alimenté par le réseau chiraquien ? La chose est plausible quoique Pierre Péan se montre depuis longtemps maître d’écrire au moment qui lui convient le sujet qui plaira au public.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire