Le journaliste du Financial Times, Martin Wolf le dit haut et fort, à quelques semaines de la tenue du G20 à Londres, le Président américain « doit parler¹ »! notamment au sujet de la « réforme structurelle de la régulation et de la finance mondiale. » au nom du fameux « grand marché » Mais, semble-t-il, Barack Obama ne cesse pas de s’exprimer sur tous les sujets tant intérieurs qu’extérieurs. Le nouveau locataire de la Maison Blanche a lancé une offensive tous azimuts en Asie (Chine, Japon, Corée, Inde, Pakistan, Iran Israël) en Amérique latine sans oublier la Russie qui vient de recevoir la confirmation de l’abandon de l’installation du fameux BMDE (batterie anti-missile) au grand désarroi des Polonais et des Tchèques. Mais, l’Albanie est prête à prendre la relève pour le cas où….
S’apercevrait-on, soudain, à Londres et dans les autres capitales européennes, de l’allure du train Obama et craindrait-on qu’il oublie de s’arrêter dans nos gares ? Le Premier ministre anglais, Gordon Brown, qui prépare avec ardeur le sommet du G20 du 2 avril, s’est rendu à Washington afin de s’assurer que Barack Obama serait un orateur sinon le décideur attendu notamment par les Européens ! « Seul le président américain possède le leadership nécessaire pour fixer les principes du redressement de l’économie mondiale. »
On comprend la nervosité des dirigeants de l’Union présents dans la capitale britannique ce week-end : n’ont-ils pas été incapables de proposer un plan d’ensemble aux pays européens lourdement endettés : Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et l’Irlande, membre de la zone euro ? Les dirigeants européens sont extraordinaires : ils applaudissent aux discours d’Obama tout en se gardant bien d’en faire la réplique chez eux ! Ces hommes de l’Union n’apportent-ils pas la preuve que l’Europe n’est rien ? Nous avons le spectacle quasi permanent de disputes, de chamailleries les uns par rapport aux autres : où est la conscience européenne si ce n’est dans les limbes ?
A Washington, Gordon Brown a-t-il reçu une réponse positive pour que les « special relationships » continuent ? C’était, en tout cas, le but du déplacement et, peut-être, le Premier ministre anglais a-t-il vu de ses propres yeux, se mettre en place une politique novatrice qui exclurait un partenariat systématique avec Londres ! Quant à l’Union européenne, le locataire du 10 Downing Street, l’évoqua-t-il ? Etait-ce nécessaire puisque le ministre de la Défense, Hervé Morin, venait dans la capitale américaine dire comment la France rentrait dans l’OTAN ? Pourquoi parler de l’Europe puisque la France abdiquait ? Qu’est-ce que l’Europe sans défense commune et indépendante ?
Barack Obama finira bien par parler aux Européens, mais alors ce sera le discours d’un maître à ses gens. Il ne faudra pas faire la fine bouche.
Le Président des Etats-Unis est d’abord responsable vis-à-vis de ses compatriotes dans la définition et de la mise en œuvre d’une politique tant sur le plan intérieur qu’extérieur. Il n’est pas en charge des Européens ; c’est d’abord et en premier lieu les Etats-Unis dont il a la charge. Si les Européens se voilent la face alors qu’ils meuglent au passage du train étoilé !
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
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Note :
1- Voir l’article traduit dans Le Monde Economie, 3 mars 2009, p.2
S’apercevrait-on, soudain, à Londres et dans les autres capitales européennes, de l’allure du train Obama et craindrait-on qu’il oublie de s’arrêter dans nos gares ? Le Premier ministre anglais, Gordon Brown, qui prépare avec ardeur le sommet du G20 du 2 avril, s’est rendu à Washington afin de s’assurer que Barack Obama serait un orateur sinon le décideur attendu notamment par les Européens ! « Seul le président américain possède le leadership nécessaire pour fixer les principes du redressement de l’économie mondiale. »
On comprend la nervosité des dirigeants de l’Union présents dans la capitale britannique ce week-end : n’ont-ils pas été incapables de proposer un plan d’ensemble aux pays européens lourdement endettés : Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et l’Irlande, membre de la zone euro ? Les dirigeants européens sont extraordinaires : ils applaudissent aux discours d’Obama tout en se gardant bien d’en faire la réplique chez eux ! Ces hommes de l’Union n’apportent-ils pas la preuve que l’Europe n’est rien ? Nous avons le spectacle quasi permanent de disputes, de chamailleries les uns par rapport aux autres : où est la conscience européenne si ce n’est dans les limbes ?
A Washington, Gordon Brown a-t-il reçu une réponse positive pour que les « special relationships » continuent ? C’était, en tout cas, le but du déplacement et, peut-être, le Premier ministre anglais a-t-il vu de ses propres yeux, se mettre en place une politique novatrice qui exclurait un partenariat systématique avec Londres ! Quant à l’Union européenne, le locataire du 10 Downing Street, l’évoqua-t-il ? Etait-ce nécessaire puisque le ministre de la Défense, Hervé Morin, venait dans la capitale américaine dire comment la France rentrait dans l’OTAN ? Pourquoi parler de l’Europe puisque la France abdiquait ? Qu’est-ce que l’Europe sans défense commune et indépendante ?
Barack Obama finira bien par parler aux Européens, mais alors ce sera le discours d’un maître à ses gens. Il ne faudra pas faire la fine bouche.
Le Président des Etats-Unis est d’abord responsable vis-à-vis de ses compatriotes dans la définition et de la mise en œuvre d’une politique tant sur le plan intérieur qu’extérieur. Il n’est pas en charge des Européens ; c’est d’abord et en premier lieu les Etats-Unis dont il a la charge. Si les Européens se voilent la face alors qu’ils meuglent au passage du train étoilé !
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
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Note :
1- Voir l’article traduit dans Le Monde Economie, 3 mars 2009, p.2
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