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mercredi 29 avril 2009

De Gaulle partait le 28 avril 1969 N°452 - 2eme année

« Eh bien ! voilà, nous avons battu les Allemands ; nous avons écrasé Vichy ; nous avons empêché les communistes de prendre le pouvoir et l’O.A.S. de détruire la République. Nous n’avons pas pu apprendre à la bourgeoisie le sens national. »¹ Michel Debré a rapporté ce propos du Général de Gaulle le soir de la victoire du Non au référendum portant sur la réforme du Sénat, des régions et de la participation. Comme toujours le dire gaullien est cinglant, sonne comme une claque et en impose !
On s’étonne de la discrétion des médias sur cet épisode de la vie politique alors que c’est l’inverse qui aurait étonné. Pourquoi diable rappellerait-on aux Français qu’un chef de l’Etat pouvait agir en conformité avec ses discours et ouvrages ? Voilà belle lurette qu’un élu se moque comme d’une guigne d’agir comme ont pu le faire les Anciens ! François Mitterrand a débuté ce renoncement après la victoire de la droite aux législatives de 1986, devenant le premier Président cohabitant. Il a dénaturé la Ve République et ouvert une voie dont il ne soupçonnait ni la largeur, ni la longueur.
D’ailleurs sommes-nous encore au temps des discours puisque les images via la télévision et Internet ont imposé la communication en donnant le pas à la sensibilité, mettant dans un même sac l’important et le futile, la pensée et l’émotion?
Les allocutions présidentielles du Général de Gaulle n’étaient en aucune manière une communication, elles exprimaient la continuité intellectuelle et le défi historique. En 2009, on veille plutôt à banaliser, à aplanir, à ôter toute envie de réflexion aux citoyens français. On pousse si loin cette dénaturation que la politique au sens strict n’est plus qu’une image transformable à foison. L’homme politique n’est plus un, il est multiple, à facettes.
Avec Nicolas Sarkozy, une image chasse l’autre jusqu’à l’absurde et sa locomotive donne des signes de fatigue, d’usure.
1969 ! La date semble lointaine, d’un autre temps, de cette fin du XXe siècle où la Guerre Froide pesait ainsi que les ruines fumantes des empires coloniaux sans omettre les pavés de mai 1968 et les ultimes utopies surgies des campus américains puis européens.
Décidément, il ne fallait rien réveiller : dormez consommateurs, le citoyen lui est dans les limbes !

Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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Source :

1-Michel Debré, Entretiens avec le général de Gaulle, Paris, Albin Michel, 1993, p.207

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