Poète américain, né en Virginie à Norfolk en 1864 dans une famille opulente qui s’installa en France vers 1872, et mort en 1937 en Périgord où ses filles s’étaient unies, il fut l’un des tenants les plus enthousiastes du vers libre. Condisciple de collège d’Henri de Régnier et disciple de Mallarmé qui lui vouait une réelle amitié, il eut, notamment, une correspondance importante avec le poète et romancier basque Francis Jammes (1868-1938) volontiers taciturne.
Poète du bon ton et de la tranquillité, délivré de tous les soucis matériels, il montra dans toute son œuvre, fort vaste, un goût pour la nature et la joie échappant ainsi à la névrose caractéristique de cette fin du XIXe siècle. André Breton n’écrivait-il pas avec chaleur que son vers était « le plus ensoleillé de l’époque, le plus fluide. »?
Ci-dessous « Ces heures-là » poème de jeunesse extrait de son recueil, Joies, édité en 1889.
« Ces heures-là nous furent bonnes,
Comme des sœurs apitoyées ;
Heures douces et monotones,
Pâles et de brumes noyées,
Avec leurs pâles voiles de nonnes.
Ne valaient-ils donc pas nos rires,
Ces sourires sans amertumes
Vers le lourd passé dont nous fûmes ?
Ah ! chère, il est des heures pires
Que ces heures aux voiles de brumes.
Elles passaient en souriant
-Comme des nonnes vont en priant-
De lueurs opalines baignées,
Les douces heures résignées.
Va, nos âmes sont encor sœurs
Des heures de l’automne grises,
Dont la pénombre dans nos cœurs
Estompait les vieilles méprises
Et nous ne voyions plus nos pleurs. »¹
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
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Source :
1-In Joies, poèmes Paris : Tresse et Stock, 1889, pp.85-86
Poète du bon ton et de la tranquillité, délivré de tous les soucis matériels, il montra dans toute son œuvre, fort vaste, un goût pour la nature et la joie échappant ainsi à la névrose caractéristique de cette fin du XIXe siècle. André Breton n’écrivait-il pas avec chaleur que son vers était « le plus ensoleillé de l’époque, le plus fluide. »?
Ci-dessous « Ces heures-là » poème de jeunesse extrait de son recueil, Joies, édité en 1889.
« Ces heures-là nous furent bonnes,
Comme des sœurs apitoyées ;
Heures douces et monotones,
Pâles et de brumes noyées,
Avec leurs pâles voiles de nonnes.
Ne valaient-ils donc pas nos rires,
Ces sourires sans amertumes
Vers le lourd passé dont nous fûmes ?
Ah ! chère, il est des heures pires
Que ces heures aux voiles de brumes.
Elles passaient en souriant
-Comme des nonnes vont en priant-
De lueurs opalines baignées,
Les douces heures résignées.
Va, nos âmes sont encor sœurs
Des heures de l’automne grises,
Dont la pénombre dans nos cœurs
Estompait les vieilles méprises
Et nous ne voyions plus nos pleurs. »¹
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
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Source :
1-In Joies, poèmes Paris : Tresse et Stock, 1889, pp.85-86
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