Depuis un moment le chef de l’Etat cherche un moyen d’entrer sur la Toile pour y poser ses marques.
Son obstination qui succède à sa colère du 9 avril, n’est pas anodine. Ce projet de loi Création et Internet contre le téléchargement illégal est une première pierre qui en appellera d’autres afin d’établir sur la Toile une liberté régulée selon l’expression d’Eric Besson. Le député Frédéric Lefebvre ne s’en cache pas beaucoup : «L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent? […] Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres? »
Christine Albanel déniait à Internet d’être un droit fondamental ce qu’a rappelé le rapporteur de cette loi à venir, le député-maire UMP de Coulommiers, le jeune concessionnaire Peugeot Franck Riester.
Comme on le relève la défense du droit d’auteur passe en troisième position, les faits divers sont en première ligne pour mieux émouvoir l’opinion publique.
Les lobbies de l’industrie culturelle ont tout intérêt à garder leur aire de force ainsi que les rentes de situation qui en découlent, surtout en France. Pour l’Elysée être soutenu par les artistes est un atout et une légitimité qui lui permet de mettre en place ce que le palais ambitionne, devenir le gendarme suprême et pour ce faire, il lui fallait un biais.
Manque de chance, le Parlement européen a voté un amendement anti-riposte graduée le 21 avril qui prend l’exact contre-pied du projet français ! De cela Sarkozy s’en soucie comme un poisson d’une pomme. Strasbourg et Paris négocieront, l’essentiel aux yeux du Président étant que le contrôle sur Internet ne soit désormais ni un tabou, ni impossible.
« La liberté régulée » sur le Net se fera donc par l’entremise des artistes qui parlent de libertés, devenus consciemment les fous du roi. La lettre de quelques-uns d’entre eux écrite à Martine Aubry sur l’air du divorce est confondante de naïveté : est-ce leur âge avancé ? La secrétaire générale du PS doit tenir quand bien même, Jack Lang s’émancipera-t-il de la discipline du parti sur ce point. Heureusement d’autres artistes, plus jeunes (Jeanne Balibar, Louis Garrel, Chiara Mastroianni) remettent les pendules à l’heure : « Il est temps d’accepter et de nous adapter à ce "nouveau monde" où l’accès à la culture perd son caractère discriminatoire et cesser de vouloir en faire une société virtuelle de surveillance où tout un chacun se sentirait traqué.»¹
Le plus cinglant démenti contre ces dispositions législatives pourraient – qui sait – venir de Michael Jackson, artiste qui a des comptes à régler avec les maisons de production. S’il décidait d’autoriser l’édition de ces concerts londoniens…quelle gifle ! Bambi en est capable !
L’UMP se pose en parti vertueux: quelle moquerie alors que cette formation politique a piraté une musique du groupe MGMT et a été condamnée pour ce délit à payer 30 000 euros ! Un pirate même revêtu d'une toge reste ce qu'il est!
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Source :
1- http://www.liberation.fr/culture/0101565682-hadopi-artistes-et-ps-ne-chantent-plus-a-lunisson
Son obstination qui succède à sa colère du 9 avril, n’est pas anodine. Ce projet de loi Création et Internet contre le téléchargement illégal est une première pierre qui en appellera d’autres afin d’établir sur la Toile une liberté régulée selon l’expression d’Eric Besson. Le député Frédéric Lefebvre ne s’en cache pas beaucoup : «L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent? […] Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres? »
Christine Albanel déniait à Internet d’être un droit fondamental ce qu’a rappelé le rapporteur de cette loi à venir, le député-maire UMP de Coulommiers, le jeune concessionnaire Peugeot Franck Riester.
Comme on le relève la défense du droit d’auteur passe en troisième position, les faits divers sont en première ligne pour mieux émouvoir l’opinion publique.
Les lobbies de l’industrie culturelle ont tout intérêt à garder leur aire de force ainsi que les rentes de situation qui en découlent, surtout en France. Pour l’Elysée être soutenu par les artistes est un atout et une légitimité qui lui permet de mettre en place ce que le palais ambitionne, devenir le gendarme suprême et pour ce faire, il lui fallait un biais.
Manque de chance, le Parlement européen a voté un amendement anti-riposte graduée le 21 avril qui prend l’exact contre-pied du projet français ! De cela Sarkozy s’en soucie comme un poisson d’une pomme. Strasbourg et Paris négocieront, l’essentiel aux yeux du Président étant que le contrôle sur Internet ne soit désormais ni un tabou, ni impossible.
« La liberté régulée » sur le Net se fera donc par l’entremise des artistes qui parlent de libertés, devenus consciemment les fous du roi. La lettre de quelques-uns d’entre eux écrite à Martine Aubry sur l’air du divorce est confondante de naïveté : est-ce leur âge avancé ? La secrétaire générale du PS doit tenir quand bien même, Jack Lang s’émancipera-t-il de la discipline du parti sur ce point. Heureusement d’autres artistes, plus jeunes (Jeanne Balibar, Louis Garrel, Chiara Mastroianni) remettent les pendules à l’heure : « Il est temps d’accepter et de nous adapter à ce "nouveau monde" où l’accès à la culture perd son caractère discriminatoire et cesser de vouloir en faire une société virtuelle de surveillance où tout un chacun se sentirait traqué.»¹
Le plus cinglant démenti contre ces dispositions législatives pourraient – qui sait – venir de Michael Jackson, artiste qui a des comptes à régler avec les maisons de production. S’il décidait d’autoriser l’édition de ces concerts londoniens…quelle gifle ! Bambi en est capable !
L’UMP se pose en parti vertueux: quelle moquerie alors que cette formation politique a piraté une musique du groupe MGMT et a été condamnée pour ce délit à payer 30 000 euros ! Un pirate même revêtu d'une toge reste ce qu'il est!
Jean Vinatier
©SERIATIM 2009
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Source :
1- http://www.liberation.fr/culture/0101565682-hadopi-artistes-et-ps-ne-chantent-plus-a-lunisson
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