La couleur bleue des partis conservateurs s’est étendue dans toute l’Union européenne au détriment des partis sociaux-démocrates. L’actuel président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso a postulé pour un nouveau mandat. Tout continue, rien ne change ?
Pas si sûr !
Les partis socialistes paient chèrement mais logiquement leurs longues années d’abandon régulier de tout ce qui faisait leur socle, le social, le maintien des services publics…par exemple. En France, n’est-ce pas le tandem Jospin/Strauss-Khan qui a le plus dérégulé ? N’est-ce pas le socialiste Pascal Lamy, directeur-général de l’OMC qui a le plus encouragé à la libéralisation presque sans garde-fou ?
Le début de la crise multiforme caractérisée, notamment, par une explosion du chômage, aurait dû pénaliser les partis de droite. Les électeurs ont fait une lecture différente : ne parvenant plus à distinguer le parti socialiste d’un parti libéral et constatant que le tandem de droite, Merkel/Sarkozy, se faisait l’avocat de mesures protectionnistes et de la mise en place de nouvelles régulations des fonds financiers et tenait un discours critique sur les banques centrales, les électeurs quand ils ne se sont pas abstenus ont accordé leurs votes ou aux écologistes ou à la droite.
A l’heure présente, les partis socialistes européens n’ont pas annoncé une réunion générale : à Paris, ils n’ont donné aucun signe de changement hors quelques effets de manche : à Martine Aubry le national, à Ségolène Royal l’international. Pas même une annonce anti-Barroso !!!! Plus directement le parti socialiste européen a-t-il encore un avenir ? Son heure est peut-être passée. Avec ses 161 élus n’est-il pas pris entre deux étaux, la Gauche unitaire (32 élus) et, les Verts (53 élus) plus les 80 députés d’Alliance des démocrates ?
Les partis de droite qui siégeront au Parlement européen ne se caractérisent pas par une unité de vue. Hormis le PPE avec 264 élus, les autres groupes, Union pour l’Europe des Nations (35), Groupe Indépendance/Démocratie (18) et 93 députés émanant d’une multitude de petits groupes n’autorisent pas à dire que la droite pure et dure s’imposera d’elle-même.
On s’aperçoit que les deux groupes dominants historiques loin de se renforcer pâtissent ou d’un recul (PSE) ou d’un tassement pour le PPE.
Le Parlement européen s’étire sur ses ailes et entrouvre une place non négligeable pour le centre qui constituera avec les Verts une force perturbatrice lors des discussions et des votes.
Dans ce cadre, la reconduction de José-Manuel Barroso pourrait s’avérer plus compliquée que prévue. L’actuel président de la commission européenne se targue d’avoir l’appui officiel de Paris et de Berlin. Pourtant, son bilan est loin de satisfaire tant le Président de la République que la Chancelière. N’est-ce pas sous son mandat que le traité de Lisbonne a eu de considérables ratés ? Son inertie depuis le début de la crise n’a-t-elle pas été dénoncé par Nicolas Sarkozy ? Barroso n’est-il pas l’homme des pro-atlantiques proches des néo-conservateurs américains et plus particulièrement ceux de la période Bush ? Pour l’heure les dirigeants Allemands et Français entretiennent le suspens. Après tout, les discours communs Merkel/Sarkozy ne contiennent-ils pas une critique explicite du mandat de Barroso ?
La Suède qui succède à la République Tchèque à la présidence de l’Union presse à l’élection immédiate de José-Manuel Barroso…avant même que la nouvelle chambre se réunisse. Les Chefs d’Etat et de gouvernement, s’ils obtempéraient, montreraient un singulier mépris pour le récent vote. La chancelière allemande a déjà dit qu’elle attendrait, le résultat du second référendum en Irlande en novembre pour dire son choix. Vraisemblablement, l’Elysée se tiendra sur la même ligne. Mais tous les regards se tournent vers le Royaume-Uni. Si Gordon Brown a évité la démission, il demeure en sursis. Une élection anticipée amènerait les conservateurs au 10 Downing Street avec à la clef une consultation populaire sur le traité de Lisbonne !
La campagne entamée par Daniel Cohn-Bendit et rejoint par François Bayrou dans une solidarité contre Barroso éclaire déjà des nouveaux rapports de force non seulement au sein de l’Assemblée mais aussi vis-à-vis des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union. Barroso sera-t-il le premier perdant ?
Jean Vinatier
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Lien : Nouveau parlement : 2009-2014
http://www.elections2009-results.eu/fr/index_fr.html
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Bolivie, Brésil, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Haïti, Inde, Irak, Iran, Israël, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, Russie, Sénégal, Serbie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie), Ukraine, Venezuela, Vietnam.
Pas si sûr !
Les partis socialistes paient chèrement mais logiquement leurs longues années d’abandon régulier de tout ce qui faisait leur socle, le social, le maintien des services publics…par exemple. En France, n’est-ce pas le tandem Jospin/Strauss-Khan qui a le plus dérégulé ? N’est-ce pas le socialiste Pascal Lamy, directeur-général de l’OMC qui a le plus encouragé à la libéralisation presque sans garde-fou ?
Le début de la crise multiforme caractérisée, notamment, par une explosion du chômage, aurait dû pénaliser les partis de droite. Les électeurs ont fait une lecture différente : ne parvenant plus à distinguer le parti socialiste d’un parti libéral et constatant que le tandem de droite, Merkel/Sarkozy, se faisait l’avocat de mesures protectionnistes et de la mise en place de nouvelles régulations des fonds financiers et tenait un discours critique sur les banques centrales, les électeurs quand ils ne se sont pas abstenus ont accordé leurs votes ou aux écologistes ou à la droite.
A l’heure présente, les partis socialistes européens n’ont pas annoncé une réunion générale : à Paris, ils n’ont donné aucun signe de changement hors quelques effets de manche : à Martine Aubry le national, à Ségolène Royal l’international. Pas même une annonce anti-Barroso !!!! Plus directement le parti socialiste européen a-t-il encore un avenir ? Son heure est peut-être passée. Avec ses 161 élus n’est-il pas pris entre deux étaux, la Gauche unitaire (32 élus) et, les Verts (53 élus) plus les 80 députés d’Alliance des démocrates ?
Les partis de droite qui siégeront au Parlement européen ne se caractérisent pas par une unité de vue. Hormis le PPE avec 264 élus, les autres groupes, Union pour l’Europe des Nations (35), Groupe Indépendance/Démocratie (18) et 93 députés émanant d’une multitude de petits groupes n’autorisent pas à dire que la droite pure et dure s’imposera d’elle-même.
On s’aperçoit que les deux groupes dominants historiques loin de se renforcer pâtissent ou d’un recul (PSE) ou d’un tassement pour le PPE.
Le Parlement européen s’étire sur ses ailes et entrouvre une place non négligeable pour le centre qui constituera avec les Verts une force perturbatrice lors des discussions et des votes.
Dans ce cadre, la reconduction de José-Manuel Barroso pourrait s’avérer plus compliquée que prévue. L’actuel président de la commission européenne se targue d’avoir l’appui officiel de Paris et de Berlin. Pourtant, son bilan est loin de satisfaire tant le Président de la République que la Chancelière. N’est-ce pas sous son mandat que le traité de Lisbonne a eu de considérables ratés ? Son inertie depuis le début de la crise n’a-t-elle pas été dénoncé par Nicolas Sarkozy ? Barroso n’est-il pas l’homme des pro-atlantiques proches des néo-conservateurs américains et plus particulièrement ceux de la période Bush ? Pour l’heure les dirigeants Allemands et Français entretiennent le suspens. Après tout, les discours communs Merkel/Sarkozy ne contiennent-ils pas une critique explicite du mandat de Barroso ?
La Suède qui succède à la République Tchèque à la présidence de l’Union presse à l’élection immédiate de José-Manuel Barroso…avant même que la nouvelle chambre se réunisse. Les Chefs d’Etat et de gouvernement, s’ils obtempéraient, montreraient un singulier mépris pour le récent vote. La chancelière allemande a déjà dit qu’elle attendrait, le résultat du second référendum en Irlande en novembre pour dire son choix. Vraisemblablement, l’Elysée se tiendra sur la même ligne. Mais tous les regards se tournent vers le Royaume-Uni. Si Gordon Brown a évité la démission, il demeure en sursis. Une élection anticipée amènerait les conservateurs au 10 Downing Street avec à la clef une consultation populaire sur le traité de Lisbonne !
La campagne entamée par Daniel Cohn-Bendit et rejoint par François Bayrou dans une solidarité contre Barroso éclaire déjà des nouveaux rapports de force non seulement au sein de l’Assemblée mais aussi vis-à-vis des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union. Barroso sera-t-il le premier perdant ?
Jean Vinatier
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