Dans l’immédiate après-guerre, les années 50 sont néfastes aux talents !
Stig Dagerman se suicide à 31 ans en 1954 ; un an plus tard, James Dean meurt à l’âge de 25 ans puis Boris Vian en 1959.
Au lendemain d’une enfance douloureuse (abandonné par sa mère, son grand-père assassiné), il connaît le succès littéraire : Le serpent 1945, L’île des condamnés 1946, Les jeux de la mort 1948. Il témoignera dans Automne allemand en 1946 (1947) du cynisme des alliés envers un peuple tout entier.
S’il ne fut jamais un auteur maudit, Stig Dagerman plongea dans les doutes et les interrogations existentielles que bien des intellectuels de sa génération partagèrent devant « L’angoisse de l’homme moderne face à une conception du monde qui s’écroule »¹
En 1952, Stig Dagerman écrit son dernier texte, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. On peut lire ces 20 pages comme une réflexion et une révolte tout comme le jeune Etienne de la Boétie (La servitude volontaire) l’était au XVIe siècle.
Stig Dagerman se suicide à 31 ans en 1954 ; un an plus tard, James Dean meurt à l’âge de 25 ans puis Boris Vian en 1959.
Au lendemain d’une enfance douloureuse (abandonné par sa mère, son grand-père assassiné), il connaît le succès littéraire : Le serpent 1945, L’île des condamnés 1946, Les jeux de la mort 1948. Il témoignera dans Automne allemand en 1946 (1947) du cynisme des alliés envers un peuple tout entier.
S’il ne fut jamais un auteur maudit, Stig Dagerman plongea dans les doutes et les interrogations existentielles que bien des intellectuels de sa génération partagèrent devant « L’angoisse de l’homme moderne face à une conception du monde qui s’écroule »¹
En 1952, Stig Dagerman écrit son dernier texte, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. On peut lire ces 20 pages comme une réflexion et une révolte tout comme le jeune Etienne de la Boétie (La servitude volontaire) l’était au XVIe siècle.
Dagerman et La Boétie soulignent la grande fragilité de l’homme libre et combien il est facile de tomber dans le servage. L’auteur suédois a conscience de son rôle :
« L’écrivain ne saurait se soustraire au devoir de prise de position puisque, malgré ce que bien des gens lui chuchotent à l’oreille, il n’est pas seul au monde. »²
Lisez bien les extraits ci-dessous avant d’acquérir pour 4 euros le texte en entier : Notre besoin de consolation impossible à rassasier est un recueil à garder pas trop loin de soi car il s’en dégage une immense espérance si l’homme accepte de croire en sa liberté et de se battre.
« Mais la liberté commence par l’esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l’indépendance. On dirait que j’ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d’être un homme libre, et c’est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m’aperçois que toute ma vie semble n’avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devait m’apporter la liberté m’apporte l’esclavage et des pierres en guise de pain.
[….]
Mais, venant d’une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s’approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui tout à l’heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ?
Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou le vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne l’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.
Ce n’est qu’en un tel instant que je peux être libre vis-à-vis de tous les faits de la vie qui, auparavant, ont causé mon désespoir. Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l’éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l’éternité ? Ma vie n’est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j’aurai le temps de donner le jour avant de mourir.Mais qui me demande de compter ? Le temps n’est pas l’étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n’atteint que les ouvrages avancés de ma vie.
[….]
Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l’on exige de moi. Ma vie n’est pas quelque chose que l’on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et chercher à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait – mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l’homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L’important est qu’il fasse ce qu’il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.
[….]
Le moment arrivera où je devrai me retourner vers la terre et faire face aux organisateurs de l’oppression dont je suis victime. Ce que je serai alors contraint de reconnaître, c’est que l’homme a donné à sa vie des formes qui, au moins en apparence, sont plus fortes que lui. Même avec ma liberté toute récente je ne puis les briser, je ne puis que soupirer sous leur poids. Par contre, parmi les exigences qui pèsent sur l’homme, je peux voir lesquelles sont absurdes et lesquelles sont inéluctables. Selon moi, une sorte de liberté est perdue pour toujours ou pour longtemps. C’est la liberté qui vient de la capacité de posséder son propre élément. Le poisson possède le sien, de même que l’oiseau et que l’animal terrestre. Thoreau [voir note] avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?
Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l’instant que je le fasse de l’intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même – mais d’un autre côté, c’est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n’aurai plus que mon silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence du vivant.
Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.
Stig Dagerman 1952 »³
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2009
Tous droits réservés
Note :
Henry David Thoreau (1817-1862) célèbre essayiste et poète américain. Il est l’auteur d’ouvrages fameux, La désobéissance civile (1849) et Walden ou la vie dans les bois (1854) traduit en français par Louis Fabulet via André Gide en 1922.
Dans cet ouvrage Thoreau fait l’apologie du retour à la nature, de la solitude, de la révolte solitaire et se livre à une critique sévère de la société. L’étang de Walden situé dans le Massachusetts est devenu un site touristique…ô ironie !
« L’écrivain ne saurait se soustraire au devoir de prise de position puisque, malgré ce que bien des gens lui chuchotent à l’oreille, il n’est pas seul au monde. »²
Lisez bien les extraits ci-dessous avant d’acquérir pour 4 euros le texte en entier : Notre besoin de consolation impossible à rassasier est un recueil à garder pas trop loin de soi car il s’en dégage une immense espérance si l’homme accepte de croire en sa liberté et de se battre.
« Mais la liberté commence par l’esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l’indépendance. On dirait que j’ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d’être un homme libre, et c’est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m’aperçois que toute ma vie semble n’avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devait m’apporter la liberté m’apporte l’esclavage et des pierres en guise de pain.
[….]
Mais, venant d’une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s’approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui tout à l’heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ?
Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou le vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne l’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.
Ce n’est qu’en un tel instant que je peux être libre vis-à-vis de tous les faits de la vie qui, auparavant, ont causé mon désespoir. Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l’éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l’éternité ? Ma vie n’est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j’aurai le temps de donner le jour avant de mourir.Mais qui me demande de compter ? Le temps n’est pas l’étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n’atteint que les ouvrages avancés de ma vie.
[….]
Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l’on exige de moi. Ma vie n’est pas quelque chose que l’on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et chercher à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait – mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l’homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L’important est qu’il fasse ce qu’il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.
[….]
Le moment arrivera où je devrai me retourner vers la terre et faire face aux organisateurs de l’oppression dont je suis victime. Ce que je serai alors contraint de reconnaître, c’est que l’homme a donné à sa vie des formes qui, au moins en apparence, sont plus fortes que lui. Même avec ma liberté toute récente je ne puis les briser, je ne puis que soupirer sous leur poids. Par contre, parmi les exigences qui pèsent sur l’homme, je peux voir lesquelles sont absurdes et lesquelles sont inéluctables. Selon moi, une sorte de liberté est perdue pour toujours ou pour longtemps. C’est la liberté qui vient de la capacité de posséder son propre élément. Le poisson possède le sien, de même que l’oiseau et que l’animal terrestre. Thoreau [voir note] avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?
Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l’instant que je le fasse de l’intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même – mais d’un autre côté, c’est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n’aurai plus que mon silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence du vivant.
Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.
Stig Dagerman 1952 »³
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2009
Tous droits réservés
Note :
Henry David Thoreau (1817-1862) célèbre essayiste et poète américain. Il est l’auteur d’ouvrages fameux, La désobéissance civile (1849) et Walden ou la vie dans les bois (1854) traduit en français par Louis Fabulet via André Gide en 1922.
Dans cet ouvrage Thoreau fait l’apologie du retour à la nature, de la solitude, de la révolte solitaire et se livre à une critique sévère de la société. L’étang de Walden situé dans le Massachusetts est devenu un site touristique…ô ironie !
Sources :
1-Esprits nomades :
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/dagerman.html
2-http://remue.net/spip.php?article300
3-Stig Dagerman : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, trad. Philippe Bouquet, Arles, Actes Sud, 2008, pp. 16, 17, 18, 19, 20, 21,
Le matricule des anges :
http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=4456
Association Sitg Dagerman (en suédois)
http://www.dagerman.se/
In Seriatim :
La Boétie :
http://www.seriatimonline.com/2008/02/etienne-de-la-botie-la-servitude.html
1-Esprits nomades :
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/dagerman.html
2-http://remue.net/spip.php?article300
3-Stig Dagerman : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, trad. Philippe Bouquet, Arles, Actes Sud, 2008, pp. 16, 17, 18, 19, 20, 21,
Le matricule des anges :
http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=4456
Association Sitg Dagerman (en suédois)
http://www.dagerman.se/
In Seriatim :
La Boétie :
http://www.seriatimonline.com/2008/02/etienne-de-la-botie-la-servitude.html
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