"Le développement des relations avec le Brésil sera utile pour le règlement des questions entre l'Amérique latine et le Moyen-Orient, compte tenu du rôle joué par le Brésil en Amérique latine et du rôle de l'Iran au Moyen-Orient" a affirmé, M. Momeni, le président de l’amitié Iran-Brésil, au moment de l’arrivée du chef d’Etat iranien, Ahmadinejad à Brasilia le lundi 23 novembre. L’accueil du Président Lula Da Silva a été plus que démonstratif et des deux côtés, on a dressé une liste de tous les projets de coopération et d’investissement qui pourraient intervenir dans les prochains mois. Cet enthousiasme a fait écrire à l’excellent Pepe Escobar d’Asia Times, qu’un « axe luladinejad » se mettait en place¹.
Et le nucléaire ? Le Brésil étant le 7e producteur mondial d’uranium, tout sourire appuyé de Da Silva à Ahmadinejad, qui se préparait à annoncer la construction de 10 nouveaux sites d'enrichissement d'uranium, ne devait susciter qu’agacement parmi les capitales du « monde Atlantique » dont les médias ont rendu compte en évoquant toujours cette visite comme controversée. Controversée mais pour qui ? Visiblement pas pour le Brésil qui se sent pousser des ailes et qui pousse l’avantage autant qu’il le peut : dans l’armement, nous le voyons pour le possible achat d’avions Rafale, contre le réchauffement climatique ou bien encore en prenant la tête des pays d’Amérique du Sud pour dénoncer l’imposture du Honduras et la construction de la base U.S en Colombie à Palanquero (à lire dans le Seriatim de demain)
L’Iran ne considère pas l’affaire nucléaire comme un handicap ; Téhéran se sert de cette épineuse question comme d’un atout et manœuvre relativement bien entre les écueils. Les froncements de sourcils des Chinois et des Russes à son endroit masquent une coopération réelle. Moscou et Pékin se contentent de « rendre service » à Barack Obama le temps de sa visite.
Et Israël ? Le Président Shimon Pérès était en tournée sud-américaine juste avant la venue de son homologue iranien. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’Amérique latine et plus particulièrement le Brésil détiendrait des clés pour résoudre les problèmes moyens-orientaux. Les Iraniens disent-ils autrement ? Ce point souligné par la diplomatie israélienne est éclairant et annonciateur d’une évolution stratégique que l’Union européenne ferait bien de relever.
Lorsque l’on veut prendre un peu de temps et accepter de s’écarter des rengaines balancées quotidiennement aux médias complaisants, le panorama apparaît moins apocalyptique, il est incertain et mobile. Ce n’est pas pour rien que Président Da Silva plaide, avec raison, pour préserver un espace de dialogue entre les dirigeants des principales puissances. Son pays devant siéger, comme membre non permanent, au Conseil de sécurité de l’ONU à partir de janvier 2010, on devinera les thèmes géopolitiques qu’il affectionnera !
Le point important et même capital n’est-il pas de regarder l’activité diplomatique soutenue des pays Sud-Sud ? Nous pensons encore en Europe, que le lendemain passe toujours par une de nos cases alors que la question nucléaire iranienne démontre chaque jour le contraire. Les pays émergents, et notamment ceux du B.R.I.C (Brésil-Russie-Inde-Chine) fourbissent leurs armes économiques et écologiques anticipant la fin d’une ère de suprématie du dollar et de la zone européenne, encore la première puissance économique mondiale mais pour combien de temps !
Est-il exagéré de parler d’un axe « Luladinejad » ? Lula Da Silva embrassent trop facilement tous ceux qui viennent le voir et tous ceux qui l’accueillent, à l’instar de l’entourage d’Ahmadinejad qui cherche à élargir tous les contacts possibles mais sans s’en remettre à une nation tierce.
Quoi qu’il en soit avec le second déplacement du Président iranien en Amérique du Sud et la réception brésilienne, les pays du Sud du globe s’enhardissent durablement.
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2009
Tous droits réservés
Sources :
1-http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/KK26Ak02.html
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/11/23/003-Bresil-Iran-visite.shtml
http://fr.rian.ru/world/20091123/185551827.html
http://french.peopledaily.com.cn/International/6780762.html
http://mobile.france24.com/fr/20091123-lula-iran-solution-bresil-ahmadinejad-nucleaire
http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-95/0911294519140820.htm
http://actualite.portail.free.fr/monde/29-11-2009/fuite-en-avant-iranienne-apres-les-remontrances-de-l-aiea/
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzegovine, Brésil, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Taiwan,Thaïlande,Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Et le nucléaire ? Le Brésil étant le 7e producteur mondial d’uranium, tout sourire appuyé de Da Silva à Ahmadinejad, qui se préparait à annoncer la construction de 10 nouveaux sites d'enrichissement d'uranium, ne devait susciter qu’agacement parmi les capitales du « monde Atlantique » dont les médias ont rendu compte en évoquant toujours cette visite comme controversée. Controversée mais pour qui ? Visiblement pas pour le Brésil qui se sent pousser des ailes et qui pousse l’avantage autant qu’il le peut : dans l’armement, nous le voyons pour le possible achat d’avions Rafale, contre le réchauffement climatique ou bien encore en prenant la tête des pays d’Amérique du Sud pour dénoncer l’imposture du Honduras et la construction de la base U.S en Colombie à Palanquero (à lire dans le Seriatim de demain)
L’Iran ne considère pas l’affaire nucléaire comme un handicap ; Téhéran se sert de cette épineuse question comme d’un atout et manœuvre relativement bien entre les écueils. Les froncements de sourcils des Chinois et des Russes à son endroit masquent une coopération réelle. Moscou et Pékin se contentent de « rendre service » à Barack Obama le temps de sa visite.
Et Israël ? Le Président Shimon Pérès était en tournée sud-américaine juste avant la venue de son homologue iranien. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’Amérique latine et plus particulièrement le Brésil détiendrait des clés pour résoudre les problèmes moyens-orientaux. Les Iraniens disent-ils autrement ? Ce point souligné par la diplomatie israélienne est éclairant et annonciateur d’une évolution stratégique que l’Union européenne ferait bien de relever.
Lorsque l’on veut prendre un peu de temps et accepter de s’écarter des rengaines balancées quotidiennement aux médias complaisants, le panorama apparaît moins apocalyptique, il est incertain et mobile. Ce n’est pas pour rien que Président Da Silva plaide, avec raison, pour préserver un espace de dialogue entre les dirigeants des principales puissances. Son pays devant siéger, comme membre non permanent, au Conseil de sécurité de l’ONU à partir de janvier 2010, on devinera les thèmes géopolitiques qu’il affectionnera !
Le point important et même capital n’est-il pas de regarder l’activité diplomatique soutenue des pays Sud-Sud ? Nous pensons encore en Europe, que le lendemain passe toujours par une de nos cases alors que la question nucléaire iranienne démontre chaque jour le contraire. Les pays émergents, et notamment ceux du B.R.I.C (Brésil-Russie-Inde-Chine) fourbissent leurs armes économiques et écologiques anticipant la fin d’une ère de suprématie du dollar et de la zone européenne, encore la première puissance économique mondiale mais pour combien de temps !
Est-il exagéré de parler d’un axe « Luladinejad » ? Lula Da Silva embrassent trop facilement tous ceux qui viennent le voir et tous ceux qui l’accueillent, à l’instar de l’entourage d’Ahmadinejad qui cherche à élargir tous les contacts possibles mais sans s’en remettre à une nation tierce.
Quoi qu’il en soit avec le second déplacement du Président iranien en Amérique du Sud et la réception brésilienne, les pays du Sud du globe s’enhardissent durablement.
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Sources :
1-http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/KK26Ak02.html
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/11/23/003-Bresil-Iran-visite.shtml
http://fr.rian.ru/world/20091123/185551827.html
http://french.peopledaily.com.cn/International/6780762.html
http://mobile.france24.com/fr/20091123-lula-iran-solution-bresil-ahmadinejad-nucleaire
http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-95/0911294519140820.htm
http://actualite.portail.free.fr/monde/29-11-2009/fuite-en-avant-iranienne-apres-les-remontrances-de-l-aiea/
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