Puisque nous nous préparons à entrer dans les périodes festives de la fin d’année, était-il surprenant que deux grands ennemis d’hier fassent une démonstration supplémentaire de civilité et d’épanchement pour la cérémonie du 11 novembre? Absolument pas.
Berlin et Paris s’accordent volontiers des embrassades et des déclarations à l’unisson depuis les premiers pas de la construction européenne (1949) du traité de l’Elysée (1963) sans que l'on ne trouve guère de succès et d’initiatives communs. Tout se déroulerait-il selon la trame d’une comédie ? Pas seulement. Mais le fait est que des deux côtés du Rhin, on a le plus grand mal à entreprendre au-delà des toasts. On reste dans une surveillance ou une méfiance faute de pouvoir refaire une bataille.
Par prudence et timidité, Paris et Berlin évitent toute mesure créatrice qui bousculerait l’Union européenne. Si les changements de gouvernement de part et d’autre forment un obstacle à l’audace, pourquoi n’a-t-on pas pu seulement établir un réseau commun d’universités et de centres de recherche ? Rendre obligatoire l’enseignement des deux langues en France et en Allemagne ? Ou bien créer un département ministériel franco-allemand comme le suggère Jack Lang ?
Dire l’amitié entre les Etats allemand et français ne suffit pas, il faut passer, à un moment par-dessus l’égoïsme, penser à nos descendants même si les souvenirs historiques pèsent comme une chape de plomb. Tout de même, n’aurait-il pas été pensable que Paris et Berlin adoptent une politique commune lors de la crise financière et travaillent à écrire de concert un plan de relance?
Jean-Dominique Guiliani et Joachim Bitterlich¹ ont souligné dans un article publié dans Le Monde le 10 novembre, un « niveau de confiance et de consultation » unique dans le monde entre les deux nations. Fort bien, mais où se trouve le plan bilatéral ? Nulle part. C’est grand dommage parce qu’il fournirait aux autres membres de l’Union un exemple de premier choix ! Peut-être, que certains cercles verraient d’un mauvais œil toute initiative qui unirait trop longtemps France et Allemagne, craignant l’émergence d’une Europe puissance ! Certains chantres de l’Union européenne excluent radicalement toute concertation même à court terme entre deux Etats, pour eux l’Europe ne doit être que Babel !
C’est pitié de voir l’Allemagne et la France tenir tous les atouts entre les mains et les dédaigner. Pourtant, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à l’unisson sur l’OTAN, sur la fidélité à l’union transatlantique et adeptes des idées libérales, ne devraient avoir aucun problème pour oser ; or, nous n’avons strictement rien de concret, de visible pour les deux populations. Ce n’est pas l’installation d’un régiment allemand dans le sud de l’Alsace qui constitue un acte fondateur.
Sont-ce nos caractères opposés, nos histoires conflictuelles qui formeraient un glacis mental indestructible ? Paris et Berlin ont l’occasion lors du prochain sommet européen le 19 novembre de plaider pour que les futurs Président du Conseil européen et Haut représentant pour les Affaires Etrangères soient d’un calibre à la hauteur de l’Union, la première puissance économique mondiale !
Hélas, au nom de la fidélité "Atlantique" ils risquent bien de soutenir, notamment, une créature de Tony Blair, David Miliband, actuel secrétaire d’Etat au Foreign Office, choix, qui s’il était entériné ne rendrait service à personne hormis quelques cercles et lobbies.
Plus que les égoïsmes nationaux, c’est bel et bien l’absence de vision historique qui paralyse toute audace.
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2009
Tous droits réservés
Source:
1-http://www.jd-giuliani.eu/fr/article/cat-3/171_Le-couple-franco-allemand-au-dela-des-symboles-par-Joachim-Bitterlich-et-Jean-Dominique-Giuliani.html
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzegovine, Brésil, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande,Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Berlin et Paris s’accordent volontiers des embrassades et des déclarations à l’unisson depuis les premiers pas de la construction européenne (1949) du traité de l’Elysée (1963) sans que l'on ne trouve guère de succès et d’initiatives communs. Tout se déroulerait-il selon la trame d’une comédie ? Pas seulement. Mais le fait est que des deux côtés du Rhin, on a le plus grand mal à entreprendre au-delà des toasts. On reste dans une surveillance ou une méfiance faute de pouvoir refaire une bataille.
Par prudence et timidité, Paris et Berlin évitent toute mesure créatrice qui bousculerait l’Union européenne. Si les changements de gouvernement de part et d’autre forment un obstacle à l’audace, pourquoi n’a-t-on pas pu seulement établir un réseau commun d’universités et de centres de recherche ? Rendre obligatoire l’enseignement des deux langues en France et en Allemagne ? Ou bien créer un département ministériel franco-allemand comme le suggère Jack Lang ?
Dire l’amitié entre les Etats allemand et français ne suffit pas, il faut passer, à un moment par-dessus l’égoïsme, penser à nos descendants même si les souvenirs historiques pèsent comme une chape de plomb. Tout de même, n’aurait-il pas été pensable que Paris et Berlin adoptent une politique commune lors de la crise financière et travaillent à écrire de concert un plan de relance?
Jean-Dominique Guiliani et Joachim Bitterlich¹ ont souligné dans un article publié dans Le Monde le 10 novembre, un « niveau de confiance et de consultation » unique dans le monde entre les deux nations. Fort bien, mais où se trouve le plan bilatéral ? Nulle part. C’est grand dommage parce qu’il fournirait aux autres membres de l’Union un exemple de premier choix ! Peut-être, que certains cercles verraient d’un mauvais œil toute initiative qui unirait trop longtemps France et Allemagne, craignant l’émergence d’une Europe puissance ! Certains chantres de l’Union européenne excluent radicalement toute concertation même à court terme entre deux Etats, pour eux l’Europe ne doit être que Babel !
C’est pitié de voir l’Allemagne et la France tenir tous les atouts entre les mains et les dédaigner. Pourtant, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à l’unisson sur l’OTAN, sur la fidélité à l’union transatlantique et adeptes des idées libérales, ne devraient avoir aucun problème pour oser ; or, nous n’avons strictement rien de concret, de visible pour les deux populations. Ce n’est pas l’installation d’un régiment allemand dans le sud de l’Alsace qui constitue un acte fondateur.
Sont-ce nos caractères opposés, nos histoires conflictuelles qui formeraient un glacis mental indestructible ? Paris et Berlin ont l’occasion lors du prochain sommet européen le 19 novembre de plaider pour que les futurs Président du Conseil européen et Haut représentant pour les Affaires Etrangères soient d’un calibre à la hauteur de l’Union, la première puissance économique mondiale !
Hélas, au nom de la fidélité "Atlantique" ils risquent bien de soutenir, notamment, une créature de Tony Blair, David Miliband, actuel secrétaire d’Etat au Foreign Office, choix, qui s’il était entériné ne rendrait service à personne hormis quelques cercles et lobbies.
Plus que les égoïsmes nationaux, c’est bel et bien l’absence de vision historique qui paralyse toute audace.
Jean Vinatier
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1-http://www.jd-giuliani.eu/fr/article/cat-3/171_Le-couple-franco-allemand-au-dela-des-symboles-par-Joachim-Bitterlich-et-Jean-Dominique-Giuliani.html
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