Le Président Obama débute un voyage officiel au Japon dans un climat plutôt morose. Si le Président américain laisse derrière lui les ennuis intérieurs (défaites des démocrates dans le New Jersey, en Virginie et la très courte victoire à Chambre des Représentants pour la réforme de la santé), il en a d’autres sur ses pas dont le Japon qui figure, désormais au premier plan de ses préoccupations. Le Pentagone y dispose de 134 bases militaires et demandait comme une formalité d’en ajouter une autre à Okinawa. Le nouveau Premier ministre japonais Hatoyama a pratiquement opposé une fin de non-recevoir surprenant Washington. Le déplacement du Secrétaire d’Etat à la Défense, Robert Gates n’y changea rien d’autant plus que celui-ci n’y fit pas preuve de diplomatie. Pour l’heure, le Japon reporte sa réponse au-delà des élections municipales de janvier 2010 !
Les Etats-Unis mettent du temps à regarder l’évolution de la société japonaise qui petit à petit reconquiert sa mémoire et par conséquent s’accommode de plus en plus mal de supporter la présence d’autant de soldats américains sur son sol. Le nationalisme japonais est tout à fait revigoré et les politiques japonais cherchent une voie pour établir des passerelles avec la Chine.
Cette démarche politique inquiète Washington d’autant plus que son autre allié historique, la Turquie, se rapproche de la Russie et entend jouer un rôle régional dans tout l’Orient. Ces deux puissances qui remplissent le rôle de gardiens de voies d’accès commencent à agir en fonction de leurs intérêts propres nés de leur situation géographique et de leur histoire respective, imposent aux politiques américains une réflexion à laquelle ils ne sont pas habitués.
Le Japon a rempli jusqu’à maintenant, tout le cahier des charges que les Etats-Unis avaient rédigé en 1945. Avec la renaissance de l’Asie devenue le moteur et l’usine du monde, le Japon ne peut plus garder sa place de gentil membre au sein de l’imperium américain. Tokyo procédera par étape tant qu’il n’aura pas construit une collaboration –pas évidente à conduire - avec Pékin et se sera assuré de son influence dans toute l’Asie du Sud-est depuis la Malaisie. Le Japon a encore besoin des Etats-Unis et réciproquement : la classe politique américaine verrait d’un mauvais œil tout retrait d’un GI. Il est à craindre que Washington ne soit conduit pour garder une supériorité stratégique de renforcer le rôle du Japon donc de faciliter sa montée en puissance. A terme, après avoir été corrompu et vassalisé, le Japon s’émanciperait des Etats-Unis.
Que peut faire le Président Obama ? S’oppose-t-on à une logique ? Tout ce qu’il peut, c’est négocier du temps et compter sur les inévitables rivalités inter-asiatiques. Le Japon a les yeux tournés vers l’Asie du Nord dont la Sibérie ,l'Arctique et l’Asie du Sud, trois zones qui retiennent précisément les attentions des stratèges américains mais où ces derniers ne peuvent plus prétendre à l’hégémonie face aux acteurs régionaux dont certains des géants économiques.
Pendant ce déplacement, le Président Obama voudrait-il tourner la page Mac Arthur (1945) et proposer à Hatoyama une collaboration d’égal à égal?
Jean Vinatier
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http://www.seriatimonline.com/2009/10/kissinger-chine-et-japon-semancipent.html
http://www.seriatimonline.com/2009/10/siberie-sino-russe-et-asiatiquen551-3e.html
http://www.seriatimonline.com/2009/08/japon-fluctuat-nec-mergitur-n514-3e.html
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Les Etats-Unis mettent du temps à regarder l’évolution de la société japonaise qui petit à petit reconquiert sa mémoire et par conséquent s’accommode de plus en plus mal de supporter la présence d’autant de soldats américains sur son sol. Le nationalisme japonais est tout à fait revigoré et les politiques japonais cherchent une voie pour établir des passerelles avec la Chine.
Cette démarche politique inquiète Washington d’autant plus que son autre allié historique, la Turquie, se rapproche de la Russie et entend jouer un rôle régional dans tout l’Orient. Ces deux puissances qui remplissent le rôle de gardiens de voies d’accès commencent à agir en fonction de leurs intérêts propres nés de leur situation géographique et de leur histoire respective, imposent aux politiques américains une réflexion à laquelle ils ne sont pas habitués.
Le Japon a rempli jusqu’à maintenant, tout le cahier des charges que les Etats-Unis avaient rédigé en 1945. Avec la renaissance de l’Asie devenue le moteur et l’usine du monde, le Japon ne peut plus garder sa place de gentil membre au sein de l’imperium américain. Tokyo procédera par étape tant qu’il n’aura pas construit une collaboration –pas évidente à conduire - avec Pékin et se sera assuré de son influence dans toute l’Asie du Sud-est depuis la Malaisie. Le Japon a encore besoin des Etats-Unis et réciproquement : la classe politique américaine verrait d’un mauvais œil tout retrait d’un GI. Il est à craindre que Washington ne soit conduit pour garder une supériorité stratégique de renforcer le rôle du Japon donc de faciliter sa montée en puissance. A terme, après avoir été corrompu et vassalisé, le Japon s’émanciperait des Etats-Unis.
Que peut faire le Président Obama ? S’oppose-t-on à une logique ? Tout ce qu’il peut, c’est négocier du temps et compter sur les inévitables rivalités inter-asiatiques. Le Japon a les yeux tournés vers l’Asie du Nord dont la Sibérie ,l'Arctique et l’Asie du Sud, trois zones qui retiennent précisément les attentions des stratèges américains mais où ces derniers ne peuvent plus prétendre à l’hégémonie face aux acteurs régionaux dont certains des géants économiques.
Pendant ce déplacement, le Président Obama voudrait-il tourner la page Mac Arthur (1945) et proposer à Hatoyama une collaboration d’égal à égal?
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