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lundi 14 décembre 2009

Berlusconi : frappe italienne –N°593- 3e année

Quinze jours ou peu s’en faut après l’impressionnante mobilisation des Italiens contre le maintien de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement italien, ce dernier a été victime à Milan d’une agression : Visage ensanglanté, l’air hagard et choqué. Sa photo fait aujourd’hui la une de bien des médias.
Que penser de ce fait ? Est-il surprenant ? L’agression d’un élu est-elle quelque chose d’infamant ou non ? Peut-elle le renforcer ou bien l’affaiblir ? Un élu et plus encore pour celui qui occupe les premières charges d’un Etat qui subit un attentat fait toujours l’effet d’une bombe. C’est un trait de lumière soudain et violent qui éblouit et tétanise le citoyen. La femme ou l’homme visé peut avoir tous les défauts du monde ou bien toutes les qualités, un acte physique contre sa personne porte à son point culminant une tension. L’Italie, trop souvent négligée dans nos esprits, garde une vigueur et une virulence dans sa vie politique identique à celle en cours dans le Royaume-Uni. S’étonnera-t-on que ce soit dans ces deux nations phares des premières révolutions, communale pour la péninsule italienne, parlementaire pour l’Angleterre de la dynastie Stuart que les débats politiques prennent des proportions qui n’existent plus en France ?
A la veille d’élections italiennes, le pays est quasiment scindé en deux, les pro et les anti-Berlusconi. Il n’y a plus ni droite, ni gauche mais seulement l’admiration ou le rejet pour un homme porteur d’une réussite et d’un certain comportement public et privé. Ainsi, Silvio Berlusconi subjugue-t-il une partie des Italiens tandis que l’autre le voue aux gémonies. Il cavaliere s’enorgueillit de capter autant l’attention des gens, l’homme étant volontiers, vaniteux au langage cru mais il l’est bien moins que Nicolas Sarkozy auquel il manque, en plus, le courage. Car si le Président du Conseil cumule les critiques, il sait néanmoins ne pas s’étouffer au milieu de milliers de prétoriens et il ose le contact avec le peuple. Silvio Berlusconi ne fuit pas, ne se cache pas, il va au-devant. Et cette agression le déterminera à ne pas varier dans son comportement. Un politique anglais tel Gordon Brown procéderait de même, sauf, peut-être un Tony Blair.
L’élu à l’instar du souverain ou du Président de la République se doit assumer sa représentation conformément au mandat qui lui a été confié. Or, tout contact avec le peuple est source d’imprévu, la foule étant par nature imprévisible en raison de sa psychologie singulière bien analysée, notamment par Gustave Lebon.
L’agression ou l’attentat est une façon de se réapproprier l’élu, devenu un tyran, en lui infligeant une punition purificatrice. Longtemps les penseurs chrétiens ont réfléchi et publié de fort nombreux ouvrages traitant du tyrannicide, du régicide, certains le justifiant (On lira avec intérêt, le dernier ouvrage de Monique Cottret,
Tuer le tyran. Le tyrannicide dans l’Europe moderne, Paris, Fayard, 2009)
Pourquoi accorder autant d’attention à ce fait ? L’Italie tout comme l’Angleterre forment deux plaques tectoniques intellectuelles fondamentales de l’Europe. C’est à partir de ces deux nations que la démocratie moderne s’est construite, que les idées politiques y ont connu les débuts intellectuels incontestables. Aujourd’hui, ces deux peuples européens ont gardé une identité quasiment intacte, nullement brouillée par des questions, des interrogations autour de l’identité nationale. Si les Italiens se sont révoltés contre le « tyran » Mussolini, l’Espagne et le Portugal, deux autres nations latines, se sont abîmées pour longtemps en ne combattant ni le franquisme (après 1939) et ni salazarisme (du vivant de son auteur)
Retenons bien que quelques blogueurs italiens on suffit à faire descendre le peuple dans la rue, hors de tout parti et syndicat. Nous avons assisté, mais les médias ont pris soin d’en dire le moins possible, à quelque chose d’assez révolutionnaire d’une ampleur qui dépasse la révolte des jeunes hellènes de l’hiver dernier. Le visage tuméfié de Silvio Berlusconi est annonciateur d’autres événements et nous suggérons de regarder ce qui se fera de l’autre côté du Channel…ensuite, la France prendra le relais ou pas !



Jean Vinatier

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