Afghanistan : quinze mille otaniens et américains poursuivent les talibans qui se sont quasiment évanouis dans un pays sans secret pour eux !
Pourquoi ces soldats et ces mercenaires se battent-ils ? Début février à Munich, le secrétaire général de l’OTAN, Fogh Rasmussen, a dit que l’Afghanistan n’était pas une île. Autrement exprimé, la solution pour que la paix revienne serait que toutes les puissances régionales s’accordent à soutenir le régime installé à Kaboul. Les Etats-Unis martèlent qu’ils tiennent à laisser en juillet 2011, l’Afghanistan assagi, pacifié. Le ministre chinois des Affaires Etrangères, Yang Jiechi, a soutenu, lors de la conférence de Londres fin janvier, à quel point la Chine tenait à ce que la concorde revienne.
Bref, tout le monde n’a que l’irénisme en tête !
En réalité, l’Afghanistan n’est pas une cause mais un prétexte. Tous les esprits avisés savent que la présence euro-américaine n’a pas tant pour but final d’éradiquer les talibans, un moment, financés par la CIA, mais de se placer en Asie centrale et, entre autre chose, de fixer la Chine. Pour rester, comme dirait Monsieur de La Palice, ne faut-il pas justifier sa présence ? N’est-il pas de meilleure manière que de se proclamer en guerre contre une force X (taliban) de confession lambda (musulmane) et la mystérieuse Al-Qaida ? On me répondra, le Président Obama a promis que les marines quitteraient le sol afghan au début du second semestre de l’année 2011. Si ses soldats se retirent comme ils ont quitté la Mésopotamie (l’Irak) c’est-à-dire qu’ils se sont retranchés dans des villes-camps, verrons-nous un changement, les populations souffriront-elles moins et la paix civile s’imposera-t-elle?Depuis leur « départ » combien d’attentats et de victimes civiles ?
De son côté, la Chine redoute naturellement une instabilité et une insécurité afghanes tant pour des raisons religieuses que politiques : elle à l’œil fixé sur le Tibet et le Xinjiang(sunnites ouighours). On la croit sincère quand elle plaide véritablement en faveur d’une fin des hostilités. Elle a tout à gagner à une fin de guerre rapide, son intérêt est de poursuivre son chemin.
Du côté Américain, ne trouve-t-on pas opportun de maintenir un climat d’insécurité, donc de légitimer une présence armée? Si le Président Obama tient sa promesse, croit-on sincèrement, que les cerfs-volants de Kaboul ne pâtiront plus des roquettes et des drones ? Au contraire, en annonçant un retrait n’escompte-t-il pas une hostilité permanente des talibans et des chefs de guerre contre le Président Karzaï ? Oui mais, me rétorquera-t-on, lors de la réunion internationale tenue à Londres voici quelques jours, les Anglais n’ont-ils pas suggéré de créer un fonds monétaire spécial pour récompenser les talibans qui quitteraient le camp de la rébellion ?C’est une initiative déjà repoussée par la majorité écrasante des combattants afghans.
Le Pentagone, les lobbies regardent en direction de Pékin : l’Afghanistan n’a-t-il pas un corridor allant jusqu’à la frontière chinoise ? Le soutien affiché de l’ancien vice-président républicain, Dick Cheyney au successeur de Georges Bush peut-il nous rassurer ?
Evidemment, par delà la Chine, l’Asie centrale concentre tous les enjeux, toutes les combinaisons : n’est-elle pas le poumon planétaire ? Le maillage énergétique en cours est impressionnant. Le monde Atlantique (Etats-Unis/Europe) essaie bien de se faire une place dans tous les Etats de cette Asie centrale alors qu’ils se heurtent de plus en plus fortement à la Russie, à la Chine, à l’Iran, à l’Inde et même tout au bout à la Turquie. Doutons-nous que Moscou et New Delhi soutiennent le discours chinois sur l’Afghanistan ?
La bataille afghane prend tout son sens si l’on écarte la propagande. Ne nous trompons pas, la majeure partie des discours entonnés contre le terrorisme ne forment qu’un arbre qui masque la forêt : nous sommes bel et bien au cœur d’une bataille décisive mais pour qui ? Pour qui tombent les soldats français ? Pour nous sauver des « forces obscures » ? Ou pour des intérêts mercantiles, financiers de multinationales, de géants bancaires, de hedge funds, d’une puissance étatique…etc ? L’Afghanistan n’est-il pas le seul pays d’Asie (exception faite des bases US au Japon, Corée du Sud et dans les Philippines ) où les USA peuvent, au nom d’une lutte acharnée contre le Mal, rester au cœur de ce continent ?
Les otaniens (européens) ont-ils les mêmes motivations que les Etats-Unis ? L’intérêt de l’Europe est-il véritablement de se lier à Washington alors que des alliances naturelles avec des pays asiatiques dont la Russie devraient nous conduire vers d’autres raisonnements ?
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2010
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Pourquoi ces soldats et ces mercenaires se battent-ils ? Début février à Munich, le secrétaire général de l’OTAN, Fogh Rasmussen, a dit que l’Afghanistan n’était pas une île. Autrement exprimé, la solution pour que la paix revienne serait que toutes les puissances régionales s’accordent à soutenir le régime installé à Kaboul. Les Etats-Unis martèlent qu’ils tiennent à laisser en juillet 2011, l’Afghanistan assagi, pacifié. Le ministre chinois des Affaires Etrangères, Yang Jiechi, a soutenu, lors de la conférence de Londres fin janvier, à quel point la Chine tenait à ce que la concorde revienne.
Bref, tout le monde n’a que l’irénisme en tête !
En réalité, l’Afghanistan n’est pas une cause mais un prétexte. Tous les esprits avisés savent que la présence euro-américaine n’a pas tant pour but final d’éradiquer les talibans, un moment, financés par la CIA, mais de se placer en Asie centrale et, entre autre chose, de fixer la Chine. Pour rester, comme dirait Monsieur de La Palice, ne faut-il pas justifier sa présence ? N’est-il pas de meilleure manière que de se proclamer en guerre contre une force X (taliban) de confession lambda (musulmane) et la mystérieuse Al-Qaida ? On me répondra, le Président Obama a promis que les marines quitteraient le sol afghan au début du second semestre de l’année 2011. Si ses soldats se retirent comme ils ont quitté la Mésopotamie (l’Irak) c’est-à-dire qu’ils se sont retranchés dans des villes-camps, verrons-nous un changement, les populations souffriront-elles moins et la paix civile s’imposera-t-elle?Depuis leur « départ » combien d’attentats et de victimes civiles ?
De son côté, la Chine redoute naturellement une instabilité et une insécurité afghanes tant pour des raisons religieuses que politiques : elle à l’œil fixé sur le Tibet et le Xinjiang(sunnites ouighours). On la croit sincère quand elle plaide véritablement en faveur d’une fin des hostilités. Elle a tout à gagner à une fin de guerre rapide, son intérêt est de poursuivre son chemin.
Du côté Américain, ne trouve-t-on pas opportun de maintenir un climat d’insécurité, donc de légitimer une présence armée? Si le Président Obama tient sa promesse, croit-on sincèrement, que les cerfs-volants de Kaboul ne pâtiront plus des roquettes et des drones ? Au contraire, en annonçant un retrait n’escompte-t-il pas une hostilité permanente des talibans et des chefs de guerre contre le Président Karzaï ? Oui mais, me rétorquera-t-on, lors de la réunion internationale tenue à Londres voici quelques jours, les Anglais n’ont-ils pas suggéré de créer un fonds monétaire spécial pour récompenser les talibans qui quitteraient le camp de la rébellion ?C’est une initiative déjà repoussée par la majorité écrasante des combattants afghans.
Le Pentagone, les lobbies regardent en direction de Pékin : l’Afghanistan n’a-t-il pas un corridor allant jusqu’à la frontière chinoise ? Le soutien affiché de l’ancien vice-président républicain, Dick Cheyney au successeur de Georges Bush peut-il nous rassurer ?
Evidemment, par delà la Chine, l’Asie centrale concentre tous les enjeux, toutes les combinaisons : n’est-elle pas le poumon planétaire ? Le maillage énergétique en cours est impressionnant. Le monde Atlantique (Etats-Unis/Europe) essaie bien de se faire une place dans tous les Etats de cette Asie centrale alors qu’ils se heurtent de plus en plus fortement à la Russie, à la Chine, à l’Iran, à l’Inde et même tout au bout à la Turquie. Doutons-nous que Moscou et New Delhi soutiennent le discours chinois sur l’Afghanistan ?
La bataille afghane prend tout son sens si l’on écarte la propagande. Ne nous trompons pas, la majeure partie des discours entonnés contre le terrorisme ne forment qu’un arbre qui masque la forêt : nous sommes bel et bien au cœur d’une bataille décisive mais pour qui ? Pour qui tombent les soldats français ? Pour nous sauver des « forces obscures » ? Ou pour des intérêts mercantiles, financiers de multinationales, de géants bancaires, de hedge funds, d’une puissance étatique…etc ? L’Afghanistan n’est-il pas le seul pays d’Asie (exception faite des bases US au Japon, Corée du Sud et dans les Philippines ) où les USA peuvent, au nom d’une lutte acharnée contre le Mal, rester au cœur de ce continent ?
Les otaniens (européens) ont-ils les mêmes motivations que les Etats-Unis ? L’intérêt de l’Europe est-il véritablement de se lier à Washington alors que des alliances naturelles avec des pays asiatiques dont la Russie devraient nous conduire vers d’autres raisonnements ?
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2010
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire