Lors de la visite à Paris ce 1er février du Président turkmène, Gurbanguly Berdimahamedow, l’Elysée soulignait dans son communiqué : "la nécessité de renforcer les efforts pour assurer le transit stable et pacifique des ressources énergétiques vers les marchés internationaux"¹
Le 6 janvier 2010, les présidents iranien et turkmène inauguraient le gazoduc Dovletabat-Sarakhs-Khangiran reliant le nord de l’Iran dans le bassin de la mer Caspienne aux gisements gaziers turkmènes sous l’œil bienveillant et rassuré de la Chine et de la Russie. Ces signatures, comme le souligne avec pertinence le diplomate indien M K Bhadrakumar dans son article publié dans Asiatimes², pourraient bel et bien donner un nouveau visage énergétique à l’ensemble de l’Asie.
Le Turkménistan en attribuant la totalité de ses exportations de gaz à la Chine, l’Iran et la Russie, signifie de façon éclatante qu’il considère ces trois puissances comme des voies de transport primordiales.
L’accord irano-turkmène apporte d’autre part un démenti cinglant selon lequel l’Iran serait isolé. Téhéran aura une position parfaite pour les exportations gazières turkmènes notamment en direction de la Turquie (Tabriz-Ankara) qui entend, évidemment, être une plaque tournante de la distribution de gaz en direction de l’Union européenne.
Si la Chine se tient un peu éloignée de la mer Caspienne, la Russie et le Turkménistan, au terme de plusieurs voyages officiels, estiment que « les deux pays ne considèrent pas la sécurité de l’un sans envisager celle de l’autre »² Concrètement ce rapprochement se traduira premièrement par le développement du gazoduc transcaspien, deuxièmement, par la construction conjointe d’un gazoduc « est-ouest reliant tous les puits de gaz turkmènes à un même réseau afin de permettre l’acheminement de gaz vers la Russie, la Chine et l’Iran depuis n’importe quel gisement »²
Parallèlement à ces accords Moscou a obtenu en décembre 2009 de doubler son importation de gaz azerbaïdjanais afin que Bakou ne devienne pas un port de transit pour le gazoduc Nabucco (Etats-Unis/Union européenne)
La Russie obtient son rang de premier fournisseur de gaz vers l’Union européenne via South Stream et North Stream qui alimenteront l’Europe au sud et au nord (via la Baltique) Devant cette situation, l’Union européenne compte beaucoup sur le gaz irakien³ pour maintenir le projet Nabucco mais sur le chemin il y aura la Turquie très pro-russe !
Après le Kazakhstan, le Turkménistan confirme bien que tous ces pays autrefois parties intégrantes de l’empire russe puis soviétique recouvrent une importance qui place les puissances Atlantiques (Europe/Etats-Unis) devant des enjeux qui devraient malheureusement nous amener à un état de dépendance inquiétant. Une fois encore, répétons-le, l’Asie s’organise petit à petit pour elle-même, elle s’attache au développement de sa partie centrale, de sa façade Pacifique et elle entendra garantir les voies maritimes dont celles en direction de l’Afrique et notamment vers l’Afrique des Grands Lacs et le Congo (Kivu)
Devant de tels enjeux, le communiqué élyséen se réduit comme une peau de chagrin. Une chance, le Président Gurbanguly Berdimahamedow veut énormément bâtir ce qui placerait les entreprises du BTP français sur les rails. Il y aurait donc une petite satisfaction…..
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2010
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Sources :
1-http://fr.rian.ru/world/20100201/185974574.html
2-M K Bhadrakumar : Russia, China, Iran redraw energy map
http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/LA08Ag01.html
3-Robert M Cutler : Reconfiguring Nabucco:
http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/LA28Ag01.html
http://eco.rue89.com/2009/12/27/le-gazoduc-nabucco-et-les-enjeux-dune-politique-energetique-de-lue-131056
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Le 6 janvier 2010, les présidents iranien et turkmène inauguraient le gazoduc Dovletabat-Sarakhs-Khangiran reliant le nord de l’Iran dans le bassin de la mer Caspienne aux gisements gaziers turkmènes sous l’œil bienveillant et rassuré de la Chine et de la Russie. Ces signatures, comme le souligne avec pertinence le diplomate indien M K Bhadrakumar dans son article publié dans Asiatimes², pourraient bel et bien donner un nouveau visage énergétique à l’ensemble de l’Asie.
Le Turkménistan en attribuant la totalité de ses exportations de gaz à la Chine, l’Iran et la Russie, signifie de façon éclatante qu’il considère ces trois puissances comme des voies de transport primordiales.
L’accord irano-turkmène apporte d’autre part un démenti cinglant selon lequel l’Iran serait isolé. Téhéran aura une position parfaite pour les exportations gazières turkmènes notamment en direction de la Turquie (Tabriz-Ankara) qui entend, évidemment, être une plaque tournante de la distribution de gaz en direction de l’Union européenne.
Si la Chine se tient un peu éloignée de la mer Caspienne, la Russie et le Turkménistan, au terme de plusieurs voyages officiels, estiment que « les deux pays ne considèrent pas la sécurité de l’un sans envisager celle de l’autre »² Concrètement ce rapprochement se traduira premièrement par le développement du gazoduc transcaspien, deuxièmement, par la construction conjointe d’un gazoduc « est-ouest reliant tous les puits de gaz turkmènes à un même réseau afin de permettre l’acheminement de gaz vers la Russie, la Chine et l’Iran depuis n’importe quel gisement »²
Parallèlement à ces accords Moscou a obtenu en décembre 2009 de doubler son importation de gaz azerbaïdjanais afin que Bakou ne devienne pas un port de transit pour le gazoduc Nabucco (Etats-Unis/Union européenne)
La Russie obtient son rang de premier fournisseur de gaz vers l’Union européenne via South Stream et North Stream qui alimenteront l’Europe au sud et au nord (via la Baltique) Devant cette situation, l’Union européenne compte beaucoup sur le gaz irakien³ pour maintenir le projet Nabucco mais sur le chemin il y aura la Turquie très pro-russe !
Après le Kazakhstan, le Turkménistan confirme bien que tous ces pays autrefois parties intégrantes de l’empire russe puis soviétique recouvrent une importance qui place les puissances Atlantiques (Europe/Etats-Unis) devant des enjeux qui devraient malheureusement nous amener à un état de dépendance inquiétant. Une fois encore, répétons-le, l’Asie s’organise petit à petit pour elle-même, elle s’attache au développement de sa partie centrale, de sa façade Pacifique et elle entendra garantir les voies maritimes dont celles en direction de l’Afrique et notamment vers l’Afrique des Grands Lacs et le Congo (Kivu)
Devant de tels enjeux, le communiqué élyséen se réduit comme une peau de chagrin. Une chance, le Président Gurbanguly Berdimahamedow veut énormément bâtir ce qui placerait les entreprises du BTP français sur les rails. Il y aurait donc une petite satisfaction…..
Jean Vinatier
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Sources :
1-http://fr.rian.ru/world/20100201/185974574.html
2-M K Bhadrakumar : Russia, China, Iran redraw energy map
http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/LA08Ag01.html
3-Robert M Cutler : Reconfiguring Nabucco:
http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/LA28Ag01.html
http://eco.rue89.com/2009/12/27/le-gazoduc-nabucco-et-les-enjeux-dune-politique-energetique-de-lue-131056
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
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