Le Pentagone a tranché : EADS ne fournira pas les avions-ravitailleurs de la flotte aérienne américaine. Il y avait beaucoup d’électricité dans l’air depuis que Boing avait obtenu, le 29 février 2008, du GAO (Government Accountability Office) la dénonciation du contrat. Depuis lors, EADS s’évertuait à remporter la seconde manche.
La nouvelle est tombée comme la foudre sur le sol de l’Union européenne toute entière à espérer que jamais les liens ne se relâchent jamais avec Washington.
En l’espèce ce sont bel et bien les Américains qui larguent les amarres, optant pour la préférence nationale en ce qui concerne leur armée. D’ailleurs, peut-on le leur reprocher ? N’est-il pas naturel qu’un Etat observe avec le plus grand scrupule sa défense ? Mais voilà l’Union européenne ne serait-elle pas digne de confiance ? Serait-elle suspecte ? Qui sait !
La vente par la France des porte-hélicoptères Mistral à la Russie (pensons aussi aux Rafale proposés aux brésiliens) n’aurait-elle pas courroucé le complexe militaro-industriel américain et nombre de dirigeants du Pentagone qui s’insupportent du double discours sarkozien ?
A longueur de journée, on nous bassine les oreilles avec la grande famille américano-européenne, certains avancent que d’ici à 2015 un Parlement transatlantique verrait le jour afin de consolider l’espace mercantile ?
Les Européens ne se battent-ils pas pour la bannière étoilée en Afghanistan et ne participent-ils pas au « containment » de la Chine ? Les Européens ne sont-ils pas rangés sagement dans les rangs otaniens ? Les gouvernements européens ne savent quoi faire pour contenter Washington. Seul le Parlement sis à Strasbourg a regimbé devant la communication de données personnelles des citoyens aux autorités américaines.
Les médias évoquent la colère européenne. Pierre Lellouche, pourtant peu suspect d’américanophobie, gonfle ses muscles. La colère est justifiée mais que nous proposeront-ils ? Allons-nous prendre des sanctions commerciales ? Allons-nous revoir nos engagements militaires ? Hélas, tous les cris que nous percevons depuis les pièces des ministères des 27 pays de l’Union ne pèseront pas grand chose et ne précipiteront rien. Pourtant en rompant avec EADS, c’est toute l’Europe qui est atteinte. Or, si nous hurlons, nous n’avons plus les mains libres sauf à oser rompre. C’est beaucoup trop demander à des gouvernements qui pratiquent le dos rond en fronçant le sourcil. Que fera Nicolas Sarkozy : prendra-t-il des décisions ? Cet événement servira-t-il de leçon, en tirerons-nous les conséquences ?
Ce contrat rompu unilatéralement comporte un volet militaire auquel il faut ajouter la recherche, les investissements financiers et bien sûr les contrecoups sociaux. A regarder de prés, cela fait beaucoup.
Le gouvernement de Barack Obama ne change guère de ses prédécesseurs républicains et démocrates : les Etats-Unis pensent à eux et raisonnent seulement en fonction de leurs desseins, convaincus d’être les seuls à être « l’esprit occidental » de la nouvelle Jérusalem.
Songeons également à ce que peuvent penser, notamment, les Chinois, les Etats de la péninsule arabique de cette nouvelle. Sans doute estimeront-ils que l’Union européenne se retrouve désemparée alors que les 27 Etats disposent de tous les atouts pour être leur propre puissance.
Et les peuples européens, quelle serait leur opinion ? Les gouvernements de l’Union s’en passeront volontiers, eux qui ont tellement contourné leurs voix et leurs votes depuis 2005.
En dépit de tout, les salons parisiens et bruxellois ne cesseront pas la danse même sur un volcan ! Des Etats-Unis au bord d’une crise politique majeure, une Union européenne sans phare ni balise, il a bonne mine le contrat du siècle des avions ravitailleurs : l’essence est rompue.
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2010
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
La nouvelle est tombée comme la foudre sur le sol de l’Union européenne toute entière à espérer que jamais les liens ne se relâchent jamais avec Washington.
En l’espèce ce sont bel et bien les Américains qui larguent les amarres, optant pour la préférence nationale en ce qui concerne leur armée. D’ailleurs, peut-on le leur reprocher ? N’est-il pas naturel qu’un Etat observe avec le plus grand scrupule sa défense ? Mais voilà l’Union européenne ne serait-elle pas digne de confiance ? Serait-elle suspecte ? Qui sait !
La vente par la France des porte-hélicoptères Mistral à la Russie (pensons aussi aux Rafale proposés aux brésiliens) n’aurait-elle pas courroucé le complexe militaro-industriel américain et nombre de dirigeants du Pentagone qui s’insupportent du double discours sarkozien ?
A longueur de journée, on nous bassine les oreilles avec la grande famille américano-européenne, certains avancent que d’ici à 2015 un Parlement transatlantique verrait le jour afin de consolider l’espace mercantile ?
Les Européens ne se battent-ils pas pour la bannière étoilée en Afghanistan et ne participent-ils pas au « containment » de la Chine ? Les Européens ne sont-ils pas rangés sagement dans les rangs otaniens ? Les gouvernements européens ne savent quoi faire pour contenter Washington. Seul le Parlement sis à Strasbourg a regimbé devant la communication de données personnelles des citoyens aux autorités américaines.
Les médias évoquent la colère européenne. Pierre Lellouche, pourtant peu suspect d’américanophobie, gonfle ses muscles. La colère est justifiée mais que nous proposeront-ils ? Allons-nous prendre des sanctions commerciales ? Allons-nous revoir nos engagements militaires ? Hélas, tous les cris que nous percevons depuis les pièces des ministères des 27 pays de l’Union ne pèseront pas grand chose et ne précipiteront rien. Pourtant en rompant avec EADS, c’est toute l’Europe qui est atteinte. Or, si nous hurlons, nous n’avons plus les mains libres sauf à oser rompre. C’est beaucoup trop demander à des gouvernements qui pratiquent le dos rond en fronçant le sourcil. Que fera Nicolas Sarkozy : prendra-t-il des décisions ? Cet événement servira-t-il de leçon, en tirerons-nous les conséquences ?
Ce contrat rompu unilatéralement comporte un volet militaire auquel il faut ajouter la recherche, les investissements financiers et bien sûr les contrecoups sociaux. A regarder de prés, cela fait beaucoup.
Le gouvernement de Barack Obama ne change guère de ses prédécesseurs républicains et démocrates : les Etats-Unis pensent à eux et raisonnent seulement en fonction de leurs desseins, convaincus d’être les seuls à être « l’esprit occidental » de la nouvelle Jérusalem.
Songeons également à ce que peuvent penser, notamment, les Chinois, les Etats de la péninsule arabique de cette nouvelle. Sans doute estimeront-ils que l’Union européenne se retrouve désemparée alors que les 27 Etats disposent de tous les atouts pour être leur propre puissance.
Et les peuples européens, quelle serait leur opinion ? Les gouvernements de l’Union s’en passeront volontiers, eux qui ont tellement contourné leurs voix et leurs votes depuis 2005.
En dépit de tout, les salons parisiens et bruxellois ne cesseront pas la danse même sur un volcan ! Des Etats-Unis au bord d’une crise politique majeure, une Union européenne sans phare ni balise, il a bonne mine le contrat du siècle des avions ravitailleurs : l’essence est rompue.
Jean Vinatier
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