Les derniers sondages publiés indiquent que les Anglais, loin de donner la victoire soit au Labour soit au parti conservateur, pourraient par une abstention importante, empêcher toute majorité au Parlement.¹
L’attitude britannique est assez singulière pour que l’on y attache de l’importance. Avec l’Italie, le Royaume-Uni est le pays clef de l’Union européenne. Certes le royaume se tient hors de la zone euro, conserve jalousement le Commonwealth et ne s’interdit aucunement un repli dans les affaires internationales bien que le délabrement de son économie lui interdirait de peser. Ruiné ou prospère le Royaume-Uni ne doute pas de sa pérennité. Le peuple britannique fait preuve d’un conservatisme bien plus fort que ce que nous disent certains médias. Que Londres soit un « londonistan » ne peut faire oublier le nationalisme britannique ! Les sujets de la Reine jugent, non sans raison, qu’ils sont maîtres de décider ce qui est juste ou pas. En l’occurrence, les Britanniques écœurés par les différentes affaires de corruption des élus des partis, travailliste et conservateur se prépareraient à rejeter leurs élus :
« Les électeurs pensent donc que les hommes politiques ne méritent même plus d’avoir les moyens de gouverner, que l’absence d’outils puissants de l’exercice du pouvoir est préférable par conséquent. Non seulement ils pensent que le pouvoir politique est impuissant mais ils vont jusqu’à juger qu’il est préférable qu’il ne puisse même pas tenter de s’exercer d'une façon convenable. »²
A ce mépris envers les hommes politiques, s’ajoute la question religieuse à savoir l’avenir de l’Eglise anglicane. Sujet peu commenté et pourtant tout aussi explosif que la campagne électorale en cours.
Classe politique, Eglise anglicane, deux piliers institutionnels menacés d’effondrement quand le peuple envoie à travers cette campagne des signaux très puissants de son impatience.
Si aucune majorité ne se dessine, la Reine Elisabeth II aura le pouvoir de choisir le Premier ministre de son choix comme elle le fit en 1974 dans une situation nettement moins incertaine. En mai, nous aurons, peut-être, cette rencontre singulière du peuple et de son souverain formant les deux extrémités d’une chaîne historique et entre les deux une Chambre des Communes affaiblie.
Partout en Europe, nous assistons aux remontées très fortes des questions identitaires. Idem aux Etats-Unis où le mouvement Tea Party, que l’on feint de croire à Paris comme une émanation de quelques républicains excités, recèle une force plus destructrice : regardez ce qui se passe avec certains Etats qui entendent légaliser les milices pour en faire une force armée laquelle ne relèverait pas en dernier ressort de Washington. Sur fond de marasme social, les mots de « sécession » reviennent dans l’Amérique profonde, celle qui n’a jamais les honneurs des actualités et des magazines. Ce détour par les Etats-Unis est nécessaire pour que l’on voit bien que cette révolte contre le « pouvoir central » concerne tout l’ensemble anglo-américain.
Si face à la colère de tout un peuple, l’establishment n’imagine pas la Reine Elisabeth II outrepassant ses pouvoirs institutionnels, il sera quand même nécessaire qu’Elle puisse envoyer un signal fort à ses sujets : Elle est le Royaume-Uni.
En ce printemps de 2010, les peuples se réveilleraient-ils ? Sortiraient-ils de cet engourdissement ? D’Athènes, de Rome, de Paris on entend ici et là, le tocsin, Londres prendra-t-elle le relais et avec elle les Etats de l’Amérique du Nord ?
Jean Vinatier
Sources:
1-http://www.timesonline.co.uk/tol/news/politics/article7096692.ece
2-http://www.dedefensa.org/article-colere_britannique_ils_pensent_que_nous_sommes_tous_bidon__14_04_2010.html
Copyright©SERIATIM 2010
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Mongolie, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
L’attitude britannique est assez singulière pour que l’on y attache de l’importance. Avec l’Italie, le Royaume-Uni est le pays clef de l’Union européenne. Certes le royaume se tient hors de la zone euro, conserve jalousement le Commonwealth et ne s’interdit aucunement un repli dans les affaires internationales bien que le délabrement de son économie lui interdirait de peser. Ruiné ou prospère le Royaume-Uni ne doute pas de sa pérennité. Le peuple britannique fait preuve d’un conservatisme bien plus fort que ce que nous disent certains médias. Que Londres soit un « londonistan » ne peut faire oublier le nationalisme britannique ! Les sujets de la Reine jugent, non sans raison, qu’ils sont maîtres de décider ce qui est juste ou pas. En l’occurrence, les Britanniques écœurés par les différentes affaires de corruption des élus des partis, travailliste et conservateur se prépareraient à rejeter leurs élus :
« Les électeurs pensent donc que les hommes politiques ne méritent même plus d’avoir les moyens de gouverner, que l’absence d’outils puissants de l’exercice du pouvoir est préférable par conséquent. Non seulement ils pensent que le pouvoir politique est impuissant mais ils vont jusqu’à juger qu’il est préférable qu’il ne puisse même pas tenter de s’exercer d'une façon convenable. »²
A ce mépris envers les hommes politiques, s’ajoute la question religieuse à savoir l’avenir de l’Eglise anglicane. Sujet peu commenté et pourtant tout aussi explosif que la campagne électorale en cours.
Classe politique, Eglise anglicane, deux piliers institutionnels menacés d’effondrement quand le peuple envoie à travers cette campagne des signaux très puissants de son impatience.
Si aucune majorité ne se dessine, la Reine Elisabeth II aura le pouvoir de choisir le Premier ministre de son choix comme elle le fit en 1974 dans une situation nettement moins incertaine. En mai, nous aurons, peut-être, cette rencontre singulière du peuple et de son souverain formant les deux extrémités d’une chaîne historique et entre les deux une Chambre des Communes affaiblie.
Partout en Europe, nous assistons aux remontées très fortes des questions identitaires. Idem aux Etats-Unis où le mouvement Tea Party, que l’on feint de croire à Paris comme une émanation de quelques républicains excités, recèle une force plus destructrice : regardez ce qui se passe avec certains Etats qui entendent légaliser les milices pour en faire une force armée laquelle ne relèverait pas en dernier ressort de Washington. Sur fond de marasme social, les mots de « sécession » reviennent dans l’Amérique profonde, celle qui n’a jamais les honneurs des actualités et des magazines. Ce détour par les Etats-Unis est nécessaire pour que l’on voit bien que cette révolte contre le « pouvoir central » concerne tout l’ensemble anglo-américain.
Si face à la colère de tout un peuple, l’establishment n’imagine pas la Reine Elisabeth II outrepassant ses pouvoirs institutionnels, il sera quand même nécessaire qu’Elle puisse envoyer un signal fort à ses sujets : Elle est le Royaume-Uni.
En ce printemps de 2010, les peuples se réveilleraient-ils ? Sortiraient-ils de cet engourdissement ? D’Athènes, de Rome, de Paris on entend ici et là, le tocsin, Londres prendra-t-elle le relais et avec elle les Etats de l’Amérique du Nord ?
Jean Vinatier
Sources:
1-http://www.timesonline.co.uk/tol/news/politics/article7096692.ece
2-http://www.dedefensa.org/article-colere_britannique_ils_pensent_que_nous_sommes_tous_bidon__14_04_2010.html
Copyright©SERIATIM 2010
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Mongolie, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire