« Beaumarchais : Nous en avons assez des scandales quotidiens qui nous sont révélés chaque jour au réveil et qui le soir venu tomberont dans l’oubli.
Nous en avons assez des ministres falots qui prétendent nous gouverner alors qu’ils ne savent même pas se conduire eux-mêmes.
[…]
De tant d’impostures ne sentez-vous pas que la France est lassée.
Goëzman : Laissez donc la France tranquille.
Beaumarchais : Mais c’est qu’elle ne veut plus justement rester tranquille. Ecoutez là ! Ecoutez là ! Prenez garde ! »¹
A la fin du règne de Louis XV, on se montrait volontiers démiurge, assuré de faire mouche sur un peuple de plus en plus énervé. Deux siècles plus tard, les Français ne paraissent plus du tout avoir une quelconque combativité : A la veille des grandes manifestations du 7 septembre, les sondages indiquaient que si les Français étaient en désaccord avec la réforme des retraites, ils n’en étaient pas moins résignés ! Enfin pas tous, quand même tant on perçoit une colère sourde.
Cependant, le pays entrant dans une atmosphère quasi délétère, ne trouve-t-on pas que le défilé d’hier ressemblait à grande mascarade ? Certes les syndicats étaient bien présents avec leurs slogans ainsi que l’opposition au pouvoir et, derrière eux des Français mobilisés. Ils nous promettent, disent-ils, d’autres manifestations à compter du 18 septembre oubliant au passage que le débat à l’Assemblée se terminerait vers le 15 septembre…
Ce soir à l’Elysée, on se montre serein, les syndicats se contenteront des miettes que le Président Sarkozy leur laissera. La droite disposant de la majorité à l’Assemblée, le texte passera comme une lettre à la poste. Est-on vraiment surpris par cette fermeté ? Absolument pas, voilà des mois que les syndicats loin de monter au créneau se dédouanent à peu de frais quand la bataille entre dans sa phase finale.
Nicolas Sarkozy se moque comme d’une guigne de son impopularité : de l’eau passera sous le pont d’ici 2012. Il ose même comparer les Français à une « meute » et dresse un véritable panégyrique du ministre Wœrth.
Néanmoins, il se passe véritablement quelque chose de singulier tant au niveau du pouvoir que parmi ceux des Français qui obtiennent par leur proximité avec cette présidence une sorte d’impunité. Prendraient-ils plaisir à pousser le bouchon de plus en plus loin, d’avoir une morgue à nulle autre pareille ? Cerise sur le gâteau, François-Marie Banier n’a pas craint de pousser l’impudence jusqu’à aller se montrer devant les manifestants : il fut tout juste interpellé !
Pourtant, les marionnettes de Canal+, ne se gênent pas pour mettre en scène un Nicolas Sarkozy demandant 20 000 euros à Mme Bettencourt pour aller acheter du beurre. Mais puisque les Français sont résignés et que les Bleus viennent, enfin, de battre une équipe de football, pourquoi voudriez-vous qu’il les écoute, les épaule?
Un peuple amorphe, un Président hautain replié dans une petite cour, nous sommes décidément bien loin de l’image que le film Le Président donnait de l’homme politique :
Nous en avons assez des ministres falots qui prétendent nous gouverner alors qu’ils ne savent même pas se conduire eux-mêmes.
[…]
De tant d’impostures ne sentez-vous pas que la France est lassée.
Goëzman : Laissez donc la France tranquille.
Beaumarchais : Mais c’est qu’elle ne veut plus justement rester tranquille. Ecoutez là ! Ecoutez là ! Prenez garde ! »¹
A la fin du règne de Louis XV, on se montrait volontiers démiurge, assuré de faire mouche sur un peuple de plus en plus énervé. Deux siècles plus tard, les Français ne paraissent plus du tout avoir une quelconque combativité : A la veille des grandes manifestations du 7 septembre, les sondages indiquaient que si les Français étaient en désaccord avec la réforme des retraites, ils n’en étaient pas moins résignés ! Enfin pas tous, quand même tant on perçoit une colère sourde.
Cependant, le pays entrant dans une atmosphère quasi délétère, ne trouve-t-on pas que le défilé d’hier ressemblait à grande mascarade ? Certes les syndicats étaient bien présents avec leurs slogans ainsi que l’opposition au pouvoir et, derrière eux des Français mobilisés. Ils nous promettent, disent-ils, d’autres manifestations à compter du 18 septembre oubliant au passage que le débat à l’Assemblée se terminerait vers le 15 septembre…
Ce soir à l’Elysée, on se montre serein, les syndicats se contenteront des miettes que le Président Sarkozy leur laissera. La droite disposant de la majorité à l’Assemblée, le texte passera comme une lettre à la poste. Est-on vraiment surpris par cette fermeté ? Absolument pas, voilà des mois que les syndicats loin de monter au créneau se dédouanent à peu de frais quand la bataille entre dans sa phase finale.
Nicolas Sarkozy se moque comme d’une guigne de son impopularité : de l’eau passera sous le pont d’ici 2012. Il ose même comparer les Français à une « meute » et dresse un véritable panégyrique du ministre Wœrth.
Néanmoins, il se passe véritablement quelque chose de singulier tant au niveau du pouvoir que parmi ceux des Français qui obtiennent par leur proximité avec cette présidence une sorte d’impunité. Prendraient-ils plaisir à pousser le bouchon de plus en plus loin, d’avoir une morgue à nulle autre pareille ? Cerise sur le gâteau, François-Marie Banier n’a pas craint de pousser l’impudence jusqu’à aller se montrer devant les manifestants : il fut tout juste interpellé !
Pourtant, les marionnettes de Canal+, ne se gênent pas pour mettre en scène un Nicolas Sarkozy demandant 20 000 euros à Mme Bettencourt pour aller acheter du beurre. Mais puisque les Français sont résignés et que les Bleus viennent, enfin, de battre une équipe de football, pourquoi voudriez-vous qu’il les écoute, les épaule?
Un peuple amorphe, un Président hautain replié dans une petite cour, nous sommes décidément bien loin de l’image que le film Le Président donnait de l’homme politique :
« Jean Gabin ( Le Président Emile Beaufort) : J’ai toujours été en effet extrêmement ambitieux du destin de mon pays et intransigeant sur la manière de le voir s’accomplir. Le moindre article dans un journal étranger défavorable à la France m’a toujours plus affecté que la chute d’un ministère Beaufort. »²
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2010
Sources:
1-Film : Beaumarchais l’insolent d’Edouard Molinaro (1996) d’après une pièce de Sacha Guitry : L’extrait cité qui concerne le procès fait à Beaumarchais par le comte de La Blache, s’il ne peut prétendre à l’exactitude historique, saisit, cependant, assez justement l’éclosion d’un nouvel état d’esprit.
2-Film : Le Président d’Henri Verneuil (1961) d’après le roman de Georges Simenon paru en 1957.
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Bahamas, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Gambie,Géorgie, Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Jordanie, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
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