Dix jours avant l’arrivée au monde de Quinquennatus (3 octobre), le temps s’assombrit au-dessus de la tête du Papa-Président contrarié et furieux au pied de la statue de la Liberté apprenant les mises en examen de Nicolas Bazire et Thierry Gaubert dans l’affaire Karachi. Grâce aux femmes? L’ex-épouse de Ziad Takieddine et l’épouse séparée de Thierry Gaubert, la princesse Hélène Karageorgévitch, petite-fille du prince Paul - régent de Yougoslavie entre 1934 et 1941- et d’Humberto II, parce qu’en débats financiers avec leur compagnon respectif elles n’auraient pas craint de déballer les rendez-vous genevois et les mallettes (Vuitton?) remplies de billets gagnant Paris! Aussi incroyable que cela paraisse, des tensions domestiques serviraient d’accélérateur au juge Van Ruymbeke, un magistrat haï par l’actuel Chef de l’État.
A sept mois des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy rêvait d’une autre entrée en campagne au lendemain d’un discours plus qu’honorable à la tribune des Nations-Unies pendant lequel il critiqua assez justement Barack Obama.
Les relaxes de Dominique de Villepin puis de Jacques Chirac intervenant alors que l’avocat Bourgi tentait de compromettre les réseaux africains d’avant 2007, sonnent un peu comme un premier glas pour l’actuelle équipe élyséenne. Ce soir, est évoqué le lâchage d’Édouard Balladur, mentor célébré de Nicolas Sarkozy.
Bref, les « attaques insidieuses et calomnieuses » dixit François Fillon chevauchant les rumeurs et les cabales, ne présagent pas d’une accalmie mais davantage de l’annonce d’une course à la surenchère et à la chasse aux dossiers sales tant à gauche qu’à droite.
Cette fois-ci, cependant, il y a une différence avec d’autres affaires de commissions et de rétro-commissions : Ce sont les onze français de la DCN tués à Karachi ! Dans l’affaire des frégates de Taïwan, que les contribuables français commencent à payer (600 millions d’euros), il y eut bien des disparitions mystérieuses mais absolument pas un attentat dirigé contre une équipe française toute entière. L’opinion publique quoique lasse des corruptions et de la mystérieuse « relation sexuelle précipitée » passera difficilement l’éponge sur Karachi. Le pouvoir marche sur des charbons ardents.
Nicolas Sarkozy appliquera à la lettre le conseil de François Mitterrand : dans ce genre de situation disait-il, il faut nier, nier, toujours nier. Cela suffira-t-il?
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire