La zone euro subit un bombardement intensif! Au terme d’une journée noire pour les bourses européennes, la Grèce est la mauvaise élève toute désignée qui devrait par sa faillite désormais annoncée presque officiellement, provoquer un effet domino qui aboutirait non seulement à l’implosion de la zone euro mais aussi à fragmenter l’Union européenne en deux : une Europe alémanique, une Europe sudiste dont la France.
Les financiers n’ayant d’autre patrie que la finance et d’autre joie que le profit renouvelable, ils peuvent fort bien, même sans s’en apercevoir être tout autant manœuvrés que des États. On a balayé d’un revers de la main l’idée que des calculs géostratégiques américains et anglais seraient à l’origine du tohu-bohu actuel. Faute d’une base politique et devant seulement n’être qu’une monnaie caractérisant un espace marchand européen, l’euro est le maillon faible de la gigantesque bataille en cours entre les États-Unis et la Chine , en fait entre les États-Unis et toute puissance qui pourrait ou voudrait plaider la multipolarité. Le dollar est un marine’s. Certains cercles américains considérant l’Union européenne toute entière dans une organisation militaire l’OTAN et n’ayant aucune défense commune qu’est-ce qui justifierait une devise qui lui serait propre ? L’Union vassalisée ne devrait-elle pas avoir la monnaie de son suzerain?
La Chine regarde l’euro comme une manière d’agrandir sa tontine, et voit l’Union européenne certes comme un partenaire commercial et stratégique de première importance tout en escomptant l’attirer dans sa sphère. Elle ne répugne ni à encourager tel ou tel de ses milliardaires à projeter d’acquérir 300 K2 en Islande, d’acheter des pans de villes espagnols, de ports comme Le Pirée.
Partie comme elle est, l’Union européenne et l’Euro pour certains de ses membres se retrouvent entre le marteau et l’enclume. En cette heure, les solutions proposées sont toujours d’un ordre technique et toute action politique repoussée à chaque fois.
Accepter l’implosion de la zone euro serait se tirer une balle dans la tête, idem pour toute division européenne. S’il existait véritablement un couple franco-allemand c’est-à-dire qu’il formerait quasiment une confédération, chacun des deux pourrait se charger de regrouper qui le Nord, qui le Sud. Mais tel n’est pas le cas. Pourtant, Berlin et Paris se révolutionnant politiquement, l’avenir européen serait moins sombre. Pour l’heure, l’Allemagne réfléchit telle une nouvelle ligue hanséatique à son avenir avec la Russie et la Chine, quand Paris ne sait quoi faire de cette Union pour la Méditerranée et se rêve stratège sous la pointilleuse surveillance américaine.
Faute de grands hommes capables de penser l’Europe à partir de nations interdépendantes c’est-à-dire les seules douées de la raison politique notre continent sera entre Charybde et Sylla, au gré des ambitions de puissances politiques étrangères et des lobbies mercantiles et spéculateurs.
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