Singulière ambiance intérieure française entre le retour triomphal de Dominique Strauss-Kahn et la non comparution de l’ancien Président de la République, Jacques Chirac.
On reste sans voix devant les crépitements des flashs des photographes et des assauts des journalistes pour accueillir en vedette américaine un homme qui devrait, selon toute prudence, implorer la discrétion. Que nenni : ne nous annonce-on pas que l’ancien directeur du FMI s’adressera aux Français! Sans savoir à connaître le succès ou pas de sa future intervention, le parti socialiste s’éloigne à grande allure de celui qui était, voilà peu, le héraut formidable. En fait ce qu’il pourrait redouter ce n’est pas tant les habiletés des strauss-kahniens à s’ingénier entre les rangs des têtes socialistes que la mise au point par Anne Sinclair qui a su, et ce n’était pas évident, ne pas défaillir.
Dans le même temps, le jugement relatif aux emplois fictifs de la Ville de Paris pendant les mandatures de Jacques Chirac tourne au vinaigre. Ce procès que Nicolas Sarkozy a souhaité afin de clouer le bec son prédécesseur à l’Élysée, devient pour lui un danger. Que peuvent penser les Français de voir ainsi malmené un ancien chef de l’État, conduit dans un prétoire afin de rendre compte de faits vieux de vingt ans?
Andreï Fediachine, dans Ria novosti, a parfaitement décrit les nuages qui plombaient la scène politique intérieure française :
« Le procès de Jacques Chirac sera très probablement remis ou reporté pour une durée indéterminée pour des raisons de santé de l’accusé. Mais cela ne change rien au fait que depuis l’époque du maréchal Pétain, condamné à la peine de mort en 1945 (commuée en emprisonnement à vie), aucun homme politique de ce rang n’a été jugé.
[…]
la Cour de justice de la République (tribunal chargé de juger les délits commis par les ministres pendant l'exercice de leurs fonctions) poursuit l’enquête sur l’affaire Christine Lagarde, ancienne ministre des Finances de Sarkozy qui a succédé à Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI).
Le livre intitulé « Sarko m’a tuer » écrit par deux journalistes du quotidien libéral Le Monde est sorti en France il y a une semaine. Le livre cite les cas de plusieurs dizaines d’anciens hommes politiques de rangs différents et de personnages que Sarkozy a éliminés politiquement (pas physiquement, bien sûr).
Et comme si cela ne suffisait pas pour le gouvernement actuel, avant le début du procès les journaux a remis sur le tapis le dossier similaire d’Alain Juppé, ministre en exercice des Affaires étrangères. Il était premier ministre de Chirac et son conseiller le plus proche lorsque ce dernier était maire de Paris. Juppé a été condamné en 2004 à un an et demi de prison avec sursis avec interdiction d’exercer dans la fonction publique pendant un an. Le plus intéressant est qu’actuellement Alain Juppé n’est pas seulement ministre des Affaires étrangères. Auparavant il était ministre de la Défense, toujours sous Sarkozy, ainsi que l’un des principaux fondateurs de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), parti conservateur que Sarkozy a dirigé à partir de 2004, qu’il a représenté pendant sa campagne présidentielle et dont il a quitté le poste de leader après son élection.
Chirac est devant la justice, mais les problèmes guettent Sarkozy
[…]
Les désagréments politiques et juridiques autour de Sarkozy sont bien plus denses, car la justice s’attaque à son ancien chef et à ses protégés. Et actuellement il est très impopulaire en France.»¹
Si notre pays ne connaissait pas une crise plus sociale qu’identitaire sans précédent, ces agitations ne suggèreraient que quelques haussements d’épaules. Le Français dirait : la Cour se crêpe le chignon et passe le temps dans la querelle. Il pleut bergère…..
La fin de la mandature de Nicolas Sarkozy prend l’eau : le Chef de l’Etat détricotant tout ce qu’il avait débuté en 2007, son gouvernement s’empêtrant dans les fameuses niches fiscales soulevant à chaque fois qu’il veut imposer une taxe ou bien abolir une faveur fiscale l’ire d’un corps, d’une coterie. Qu’a-t-on aujourd’hui ? Une taxe de 2% dans l’hôtellerie de luxe : la belle affaire. Croit-on qu’un homme capable de payer 1000 euros une chambre ne supporterait pas une taxe de 10% ? Là, il comptera 20 euros de plus…Restons chez les riches, celles et ceux qui veulent payer plus d’impôt. Enfin, pour eux, l’impôt se résumerait à une taxe exceptionnelle, non renouvelable ! Au XVIIIe siècle, le clergé tenant son assemblée accordait ou non au Roi un don gratuit. L’Eglise de France, si elle ne payait pas d’impôt avait la charge de la santé et de l’éducation : deux secteurs dans lesquels elle ne mégotait pas l’investissement. Verrait-on nos « Riches » aider puissamment ces mêmes secteurs ? Point du tout !
Et puis, ajoutons que les « riches » sous Louis XV et Louis XVI n’ hésitaient pas à redistribuer parfois jusqu’à un quart de leurs revenus….
La marge de manœuvre gouvernementale est étroite et celle de la gauche socialiste également puisque l’idéologie qui les mène est identique. On entrevoit une campagne électorale violente, chacun des deux partis sortant tel ou et dossier faute de véritablement débattre ou d’amener des thèmes neufs et pour cause puisqu’ils sont entre cousins !
Jean Vinatier
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