Au lendemain d’une réunion cruciale, nous l’a-t-on martelé, pour l’Euro, on ne retiendra que deux choses : la question de la convergence entre l’Allemagne et la France et l’entrée sur scène de la Chine mais aussi des autres puissances jeunes émergées : les BRICS, les états du golfe arabique.
Ce soir, le Président de la République a dit à plusieurs reprises qu’il allait travailler avec la chancelière à rapprocher sur les plans économique et financier les deux Etats. Petit à petit se dirigerait-on vers un ensemble confédéral à deux ? Après tout ne sont-ce pas les propositions allemandes soutenues par la France qui ont fait céder les réticences des partenaires européens et des banquiers ? Mais convergence pour quoi ? Une fois encore, une démarche de cette sorte omet de placer l’acte politique au cœur de la pensée au profit de la seule donnée économico-sociale ! Il n’est pas dit que les Français applaudissent des deux mains à voir leurs salaires baisser pour correspondre à ceux d’Outre-Rhin ! Nicolas Sarkozy n’en profiterait-il pas pour rendre inéluctable un programme d’austérité couronné par une règle d’or, censée être le sésame de l’avenir ? Une convergence franco-allemande se comprendrait si sa constitution politique assurerait à l’ensemble de l’Union européenne la solidarité, l’indépendance et l’armait contre les appétits et les calculs étrangers. Au lieu de quoi, avec un brin de naïveté confondante, on a entendu un Chef de l’Etat affirmer que l’acquisition par la Chine d’une partie de la dette européenne n’entamerait pas l’intégrité des Etats ? Je ne sais que pensent les Allemands mais je doute qu’ils soient aussi exactement sur la même ligne que les Français. Ils sont déjà bien contents d’avoir dit leur fait à l’Union et n’ont plus qu’une hâte garder le 1er rang de nation exportatrice.
La Chine et derrière elle les autres nations émergées, exigera en contrepartie de son concours, de monter en puissance au sein du FMI. Un choix qui obligera les Européens à temporiser les Etats-Unis prêts à aucune concession (campagne électorale oblige) tout en ayant la bride tenue par Pékin….Garderons-nous la maîtrise de la monnaie unique ? Une telle perspective n’a rien de réjouissant d’autant plus que les Européens ayant appelé à l’aide extérieure alimenteront le soupçon d’une inadéquation des outils retenus….
L’euphorie des bourses a montré que les manettes non seulement étaient tenues mais gardaient du ressort : pour combien de temps ? L’Europe reste toujours au cœur d’une tempête redoutable qui ne demande qu’à rebondir. Car sauver une monnaie si la croissance n’est pas au rendez-vous et que le chômage s’accroit appauvrira toujours les peuples tout en garantissant aux plus riches une fortune toujours croissante.
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