Les Grecs ont fait s’effondrer les partis symboles de la situation du
pays : le Pasok (13,79%), la Nouvelle démocratie (18,87%) atteignent
péniblement 22% de suffrages alors qu’ils totalisaient auparavant plus de 70% :
ils n’ont plus la majorité à la Vouli. Le chef de la gauche radicale ou Syriza,
a décliné toute alliance. Une coalition ? Tant au sein de la droite que de
la gauche, les ententes entre les partis sont difficiles pour ne pas dire impossibles.
Il semblerait peu probable qu’à droite, Nouvelle Démocratie puisse s’unir à
« Grecs Indépendants » (souverainiste) et à Aube dorée, le parti
néo-nazi qui compte désormais 21 sièges ! En additionnant tous leurs
sièges, on arrive à 162 soit la majorité absolue. A gauche, on ne voit pas, non
plus, le Pasok, Syriza, le PC et gauche démocratique s’allier et quand bien
même ils s’entendraient, ils ne totaliseraient que 135 sièges. Alliances
transversales ? Les calculs ne tarderaient à buter sur les écueils des
chiffres. Selon toute vraisemblance, les Grecs voteront une fois encore d’ici
un mois.
On remarquera que l’Union européenne ne réagit plus à la présence de
partis extrémistes. Se souvient-on de la mise à l’index par l’Europe du parti d’extrême droite autrichien de Jörg Haider quand il négocia avec le
Premier ministre Wolfgang Schüssel en 2000 ? Douze années plus tard, l’extrême
droite néerlandaise fait tomber le gouvernement : silence ! Le
norvégien Anders Breivik fait son apologie devant les écrans de télévision sans
susciter une réaction indignée…Aujourd’hui, les Grecs franchissent un cran en
faisant entrer au parlement, 21 députés ouvertement néo-nazis et qui font le
salut. Que dit Bruxelles ? Barroso s’inquiète de la montée du populisme…On
se croirait revenu dans les années 30.
Si l’Europe n’apporte pas à la Grèce le répit qu’elle demande, non
seulement les Grecs entreront en insurrection mais bien des peuples les
suivraient : Espagne, Portugal, Italie et derrière se grefferaient les
colères identitaires (Belgique, Pays-Bas, Hongrie…etc)
Il arrivera un moment où il faudra ou bien effacer d’un coup toute la
dette de la Grèce et avec elle toutes celles des pays de la zone euro ou bien
affronter des secousses violentes des populations. Après tout, l’Europe est la
troisième puissance économique mondiale, elle peut oser l’effacement de la
dette puis imposer une gestion saine au lieu de prôner de l’austérité et la
stupide règle d’or, qui nous le comprenons bien sert à légitimer les voracités
bancaires. La solution n’est plus financière, elle doit être politique !
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2012
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