Les étudiants chiliens battent le pavé depuis l’année 2011, ceux du
Québec sont dans la rue voilà 100 jours. La cause, une hausse excessive des
frais de scolarité et une seconde venue se greffer, la réforme du droit de
manifester. Un gouvernement pensant étouffer dans l’œuf une contestation agite
le bâton de l’ordre et réveille la colère qui s’étiolait. Résultat : des
dizaines de milliers de Québécois plus excités que jamais, soutenus par des
syndicats du Canada anglais et maintenant par les étudiants chiliens tout au
bout du continent américain. Entre les deux, les étudiants étatsuniens demeurés
dans une indifférence presque totale alors qu’ils sont confrontés – et plus
puissamment – aux frais toujours plus hauts de leurs études supérieures.
Depuis le renversement de Ben Ali, toute contestation est
automatiquement qualifiée de « Printemps » ici il serait « érable »
et tout lieu de rassemblement est baptisé place Tahrir : quel est le point
commun entre un Québécois et un jeune tunisien ou égyptien risquant sa peau
pour déchoir son Président ? Aucun. Point de révolution, tout juste une
colère, certes justifiée par l’effort demandé mais dans un Etat démocratique.
On est dans le mécontentement social. Point d’intellectuels derrière eux. Les
maladresses du gouvernement libéral Charest suffisent à grossir la colère en
touchant le droit de manifester.
Les étudiants rejoignent les « Indignés » de Madrid, de
Paris, de Londres, de New-York et Oakland sans même s’en apercevoir tandis que
le parti des Pirates place ses élus dans le Nord européen et même, un moment,
en Tunisie. C’est quelque chose de sourd qui prend de l’ampleur mais sans
direction ferme ni pensée, une sorte de masse sans nerf apparent. Mais ce sont
des petites braises qui un jour pourraient précipiter la mise à feu.
On comprend l’écœurement de ces étudiants de se voir imposer la fin d’un
modèle social par ceux-là mêmes qui en jouir et maintenant les bâillonneraient
en les arrêtant au seuil du consumérisme et du libéralisme outrancier. Les
affaires de la JPMorgan, les fonctions subversives des banques américaines dans
l’introduction de Facebook les dégoutent-ils ou bien enragent-ils de ne
pas être encore dans la place ?
La crainte du lendemain, l’abus des technologies qui rendent anxiogènes
et parfois dangereux pour l’entourage, le vide absolu de la pensée politique au
sein de la cité et l’individualisme forcené, nullement contrarié par les
réseaux sociaux qui font croire à une société de remplacement toute virtuelle animent et échauffent les esprits. On sent
bien que quelque chose voudrait éclater mais quoi : ni moi, ni eux ne le savent :
le système nous fait tourner comme lions en cage, il prétend désormais comptabiliser
les rugissements….
Jean Vinatier
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