L’annonce de l’entrée en lice de
Nathalie Kosciusko-Morizet pour la future bataille de Paris au
printemps 2014 a déclenché un feu nourri de critiques. Tout le monde monte à
l’assaut y compris Bertrand Delanoë dont on comprend qu’il sera le directeur de
campagne d’Anne Hidalgo et même au-delà si son égérie est élue. Le scrutin
parisien sera donc riche en rebondissements. Si rien n’est joué aucune primaire
se s’ étant tenue, il serait utile que les Parisiens réfléchissent au genre
d’élus municipaux, qu’ils veulent, opter ou pas pour l’UMP ou le PS, de
continuer à s’en remettre à l’un des grands partis qui de toute façon
considérera le fauteuil de maire de Paris comme un tremplin (ce fut Chirac) ou
une force d’influence, de lobbying ce qui est le cas de Bertrand Delanoë depuis
2001 ?
Nombre de Parisiens se plaignent
–on le constate, en parcourant les nombreux blogs associatifs de la capitale-
non pas tant de la distance entre eux et la mairie mais d’une conception
imposée par la Ville plus qu’ils ne la
choisissent. Depuis plus de douze ans nous avons pu apprécier l’habilité du
maire actuel, grâce à une armée de communicants et d’attachés de presse
défrayés par les finances de la ville, à paraître suivre les avis des Parisiens
alors qu’ils les manœuvraient jusqu’à les mener là où il le voulait son bon
plaisir.
Les Parisiens sont bien peu
nombreux à savoir ce que signifie la notion de Grand Paris résumé à des tracés
de RER, de métro. La première adjointe Anne Hidalgo elle-même ne semble pas
trop à l’aise : d’un côté elle espère devenir la reine de tous les maires
périphériques à la capitale, de l’autre craindre que la concrétisation d’un
Grand Paris ne la rabaisse. Qu’est-ce que Paris ?
Depuis douze ans, les Parisiens
subissent comme jamais des travaux de toute sorte, de toute dimension :
des Halles au carrefour, des berges de Seine à l’aménagement de trottoir. La
circulation citadine s’est dégradée : les embouteillages sont pléthores et
quasi permanents, les deux roues (scooter, vélo…etc.) se sont déclarés maîtres
des trottoirs, des rues, et décident eux-mêmes ce qui est un sens interdit ou
pas, ce qui est un feu rouge ou non. L’automobiliste est perdant, le piéton
aussi, malgré les discours officiels : s’il est interdit d’avenue, le
trottoir lui est plus que disputé tant par les deux roues que par les
commerçants, bistrotiers, restaurateurs qui outrepassent les autorisations administratives.
Policiers et agents de la ville étant de plus en plus invisibles, tout s’anarchise
sur fond de disputes et de noms d’oiseaux.
Sur le plan environnemental, la
pollution croît. La réduction de la vitesse serait-elle la pharmacopée
miraculeuse ?
Socialement, la distance entre les
classes sociales a grandi. Les deux classes, moyenne et populaire, sont
contraintes au départ amenant, petit à petit Paris à se diviser en deux :
D’un côté les arrondissements « châteaux », de l’autre côté, les
arrondissements « aides ménagères, nounous…etc. Pour se donner bonne
conscience, la mairie de Paris communique sur les logements sociaux obtenus lors
de programmes immobiliers (Samaritaine, Laennec…etc.) omettant de dire que le
promoteur ne voulant pas perdre augmente d’autant plus le prix des logements qu’ils proposent à la
vente. De là à écrire que l’ensemble de luxe comprendra désormais communs et
appartements de maître, il n’y a qu’un pas !
Les Parisiens constatent donc de
jour en jour que la Ville leur échappe au profit de lobbies qui vident de toute
âme la capitale : la question identitaire se pose donc ! Autrefois à
Paris étaient produits notamment, des
automobiles (Citroën), des chaussures (Bata). Aujourd’hui, des élus de gauche
et de droite, se félicitent que telle ou telle société s’installe en banlieue.
L’Hôtel de Ville pense-t-il que le tourisme de masse, la marchandisation de tout espace (des berges de Seine, la future
place de la République…etc.) et la muséification du centre de Paris perpétuent
notre capitale ? On peut considérer que cette politique municipale visant
à dépolitiser tous les espaces publics (ainsi la place de la République) au
profit du festif, ne se départ pas de la politique initiée par Pompidou, au
lendemain de mai 68, approuvée, en fait, par la gauche de la mise en périphérie
de toutes les universités : réunions et conjugaisons des idées, des pensées
et revendications politiques, sociales sont donc expulsées. Serait-ce définitif ?
A titre d’exemple historique, Haussmann pensait qu’en créant de larges
boulevards, la répression serait plus aisée : la Commune le détrompa !
Dans tous les domaines de la vie
de la cité, les Parisiens doivent comprendre que s’ils veulent se réapproprier
leur Ville, se défier des grands partis devrait être instinctif et songer que l’élection municipale étant un scrutin d’arrondissement, ne
serait-il pas judicieux de créer des partis d’arrondissement ? Pourquoi
vouloir perpétuer à Paris la gestion de notre Ville par les deux partis qui s’alternent
au pouvoir et qui adhèrent à la même idéologie ? Les partis d’arrondissement
ne pourraient-ils pas être le signe avant-coureur d’une reprise en main par la
base de la Cité ?
Jean Vinatier
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