Marine
Le Pen à Villeneuve-sur-Lot, Jean-Luc Mélenchon défilant avec des dizaines de
milliers de manifestants dans les rues de Paris. Une grande semaine plus tôt,
c’était une nouvelle démonstration de force des anti-mariages pour tous. Le PS
et l’UMP, les deux grands partis aujourd’hui à alterner au pouvoir, semblent se
terrer. Les jeunes socialistes réunis à Soustons ont évité tous les sujets de
discorde et ont respecté la consigne de ne pas fêter la première année du
quinquennat. Quant à l’UMP, ni les jeunes, ni les autres ne s’affichent. Et les
syndicats ? Les organisations syndicales qui se partagent entre elles les
négociations sociales depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, leurs
adhérents fondent comme neige au soleil de même – en toute logique- que leur
représentativité parmi les salariés français. Anticipant les mécontentements
sur la retraite pour la rentrée 2013, les syndicats et l’exécutif escomptent
bien canaliser les colères de la même façon que sous Nicolas Sarkozy.
La
France officielle ne cesse pas de reculer devant d’autres forces montantes
autant par leurs voix que par leurs sympathisants et une détermination toute
neuve comme nous le vîmes lors des manifestations anti-mariages pour tous. Une
radicalisation se met en place : elle s’illustre par l’occupation de plus
en plus régulière de la rue, de la répétition de rassemblements pacifiques tels
les Veilleurs. Certains croient voir poindre un Tea Party français persuadés qu’ils
n’ont en face d’eux que des gens « d’ancien régime » ou des nostalgiques.
Dans cette ébullition neuve, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen escomptent
canaliser et récupérer le maximum de mécontents. Jusqu’à présent, le Front de
gauche n’a pas réussi à recruter de façon importante même si son alliance avec
le parti communiste lui donne une certaine aura et assoit un discours idéologique que Jean-Luc Mélenchon espère
servir d’aimant à une partie des socialistes. Le président du Front de gauche s’il
se targue de pouvoir être le prochain Premier ministre de François Hollande,
sait que les municipales constitueront un test de la popularité de ses idées. Jean-Luc
Mélenchon quoique revêtu de l’habit du Montagnard (Hébert, Danton ou
Robespierre ?) se livre au plus classique jeu du politicien que ses
grandes envolées et ses discours qui ne manquent ni de style ni de fougue n’effacent
pas. Il a besoin du parti communiste pour asseoir sa gauche et du parti
socialiste pour se placer en partenaire incontournable.
Marine
Le Pen est dans une stratégie différente : elle affirme que les élus UMP
et autres divers droites viendront de facto vers elle, estimant ne pas
avoir besoin de les séduire. D’ailleurs, la diabolisation dont elle fait l’objet,
notamment, de la part de l’UMP, sert parfaitement sa tactique. Mais jusqu’à
présent, sa percée en nombre d’élus (députés) ne s’accomplit pas même face à un
potentat comme M.Mancel (Beauvais) au passé judiciaire chargé. Dans une France qui
reste par bien des côtés à droite – ce qui n’empêche pas la gauche de l’emporter
– le fait qu’elle apparaisse moins sectaire que Jean-Luc Mélenchon est un
nouvel élément en sa faveur ? Les municipales nous le diront et avant cela
la partielle de Villeneuve-sur-Lot, terre rad-soc !
Jusqu’à
présent le parti socialiste et l’UMP pensaient qu’en laissant sur les bas-côtés
survivre des formations politiques oscillant entre un poujadisme et un
populisme, ils s’assuraient selon l’expression juste de Jean-Claude Michea, le
bénéfice de « l’alternative unique ». Le nombre renouvelé des
manifestants anti-mariage pour tous a surpris les élites et plus encore l’envie
de poursuivre une fois la loi votée, le
combat sociétal en cherchant à entrer dans la sphère politique par des candidats
aux élections. Cette action ne signifie pas le succès. C’est la démarche qui a
son importance. En toute logique, si des malcontents de droite occupent le
terrain, les malcontents de gauche s’ébranleront également, par exemple, lors
des débats sur la retraite. Le PS, l’UMP, les syndicats, ce trio « aristocratique »
par leurs privilèges et leurs réseaux souvent communs, de la sphère publique
peut craindre des emportements dans une France plongée dans le chômage, la
précarité sur fond de quêtes d’identités sociétales et d’identité nationale.
Pour
le PS que l’UMP, la question serait de: comment faire pour alterner tout en
étant d’accord sur tout ou presque ? Le Front de gauche et le Front
national devront-ils avoir une place dans l’hémicycle ou non ? Comment
éviter le maintien d’une abstention ne débouche soudainement sur l’inconnu ?
Les marchés le comprennent bien tout en ne cédant pas sur leur dogme : la France
ne vient-elle pas d’obtenir deux années de plus pour réduire ses déficits…à
condition de ne pas ralentir les réformes structurelles ? Si la France pétait
un câble, toute l’Union européenne s’enflammerait.
C’est l’ultime argument de François Hollande quand il plaide contre l’austérité.
Jusqu’à
présent le Front national et le Front de gauche restent des digues, malgré eux,
du système politique qu’ils dénoncent bien qu’ils se réclament du peuple, un
peuple qui garde par devers lui son histoire et l’imprévisibilité du coup de
grisou…..
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