Depuis quelques semaines, il est grandement question de nouvelles
dispositions de la part de la ministre socialiste de l’enseignement supérieur
qui tendraient à étendre l’usage de la langue anglaise à davantage de cours.
Pourquoi ? Afin de rendre nos universités plus compétitives….
Le motif pris par la ministre est tout en fausseté : mieux
accueillir les étudiants étrangers. Si l’on se rend dans un pays étranger pour
y étudier n’est-ce point pour y entendre un autre son, une autre approche, un
sens différent ? On nous cite immédiatement les cas des étudiants, bataves,
danois, grecs qui auraient franchi le pas : avec tout le respect pour leur
langue respective, combien ont-ils de locuteurs sur les cinq continents ?
Silence assourdissant de la ministre en charge de la francophonie et
peu ou pas de réaction du monde intellectuel au sens large. Les politiques de
tous les bords sont muets !
Le français est donc combattu par ceux-là mêmes qui devraient
travailler à son développement. Rien d’étonnant à cela, les élites françaises
ne ratant jamais le moment de scier la branche. A Bruxelles, c’est la
collaboratrice irlandaise de M. Barroso qui veille à maintenir l’usage du
français de quoi faire rougir bien de
nos hauts fonctionnaires qui se croient « in » en s’exprimant d’ailleurs
plus dans la langue « Wall Street » que dans celle de Jonathan Swift.
Si l’usage de l’anglais a son importance, bien d’autres langues, dont
la nôtre, comptent des centaines de millions de locuteurs à travers le monde.
La diversité est source de survie : qu’une langue règne en maitre, et tout
sera lissé.
Cette prédisposition politique rejoint les attitudes de bien d’industriels
français qui ont très souvent pour ne pas dire toujours dédaignés d’ouvrir des
écoles de commerce en langue française dans les pays où leurs filiales s’y
développaient.
Point n’est besoin d’être anglophobe ou américanophobe pour protester
vigoureusement contre l’abandon en rase campagne de notre langue en France même.
Quand on voit dans Paris le nombre de jeunes sociétés françaises qui choisissent
un nom à consonance anglo-américaine, adoptent la couleur jaune (taxis de New
York) pour les compagnies de taxis, de vélos ou le rouge anglais du bus
impérial, le vers est assurément dans le fruit : Sciences-Po et les écoles
de commerce seraient-elles le cheval de Troie ? On notera que les Français
installés dans le monde se montrent, souvent, plus combattifs que ceux d’ici.
Le degré d’une décadence tient pour beaucoup dans l’abandon linguistique.
Adieu donc à nos auteurs classiques, à nos révolutionnaires, à nos
scientifiques, à nos philosophes et aux résistants sans omettre tous les
étrangers qui choisirent, au XIXe siècle par millions, la France.
Je ne pense pas que le régime du
Maréchal Pétain ait imposé l’Allemand dans les universités d’alors, que dire,
si en temps de paix, l’Etat républicain franchissait un Rubicon, celui du
renoncement linguistique élément majeur de l’identité. Délaissement de la
laïcité et dénigrement de notre langue vont ensemble. A-t-on conscience des calculs pour tous les adversaires de notre longue
histoire sociétale ?
La compétitivité et le renom de nos universités ne tiendront pas dans le seul usage de l’anglais mais par la qualité, l’originalité la diversité des enseignements et la foi que nous garderons de notre Histoire et de notre devenir. Si le devenir c’est d’être comme les autres, nous cesserons alors de vivre en liberté. Les Américains n’oublient jamais d’être Américains, de même que les Anglais ou les Chinois et nous les applaudissons. Mais qu’un Français l’ose et ce sont les quolibets, les noms d’oiseaux qui lui arrivent dessus….
La compétitivité et le renom de nos universités ne tiendront pas dans le seul usage de l’anglais mais par la qualité, l’originalité la diversité des enseignements et la foi que nous garderons de notre Histoire et de notre devenir. Si le devenir c’est d’être comme les autres, nous cesserons alors de vivre en liberté. Les Américains n’oublient jamais d’être Américains, de même que les Anglais ou les Chinois et nous les applaudissons. Mais qu’un Français l’ose et ce sont les quolibets, les noms d’oiseaux qui lui arrivent dessus….
In fine, est-on si sûr, que les anglophones exigent que nous nous
abandonnions ?
Jean Vinatier
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