Marcel Gauchet écrivait récemment dans le JDD, que la France
était inquiète ; elle serait même quasiment en état de colère : le
soutien massif reçu par le bijoutier niçois n’en serait-elle pas la preuve la
plus éclatante ? Depuis le quinquennat de Sarkozy le fait divers a pris
une ampleur jamais égalée, sans doute parce
que nombre de têtes pensantes estimaient que ces petits drames
happeraient les Français leur ôtant toute réflexion pour générale. Il
semblerait que cette habileté politique ne commence à se retourner contre leurs
« auteurs ».
Avec Marine Le Pen, il en va de même : d’abord un
petit fait que l’on moque et que des journalistes malmènent sans craindre de
perdre un poste et puis, sans que l’on veuille y prendre garde, le petit
grandit, croit. L’épouvantail lepéniste
levé par François Mitterrand pour ferrer la droite devient sous François
Hollande que quelques-uns se plaisent déjà surnommer Le court, un individu de haute taille bien en armure et
qui rend coup par coup tant à droite qu’à gauche.
Le PS et l’UMP ne sont plus des partis de gauche et de
droite au sens où l’on les caractérisait historiquement mais deux faces d’une
même figure peinent, désormais, à tenir la tête hors de l’eau. Les Français ont
fait l’expérience de ces alternances qu’ils regardent, désormais, comme des inquiétudes.
Parmi les partis politiques critiques, celui de Marine Le Pen est le seul à
ratisser d’un bout à l’autre de l’éventail électoral. Le Front de gauche de
Jean-Luc Mélenchon n’est guère en forme, les communistes requinqués par ce
dernier ne songent plus qu’à sauver leurs places : ainsi les voit-on à
Paris prêt à s’unir à l’équipe municipale socialiste qui a le plus favorisé le
départ des classes moyenne et populaire, les Verts, eux, ne sont rien sans la bienveillance
de Solferino. En face, l’UMP a implosé sous les coups de boutoir de la guerre
des chefs mais son ancien maître, Nicolas Sarkozy, en parvenant à la faire
renflouer en est désormais le véritable chef, les entités centristes, elles, se
rapprochent et tanguent ensemble en espérant être la terre d’accueil d’une
droite « humaniste ».
Et François Hollande, ni marié ni célibataire, n’apparait
que comme un Président incomplet avec un gouvernement sans unité, sans force,
miné par des affaires qui annonce tout et son contraire comme ce fut le cas
aujourd’hui avec la pause fiscale. François Hollande héritant, pourtant, d’une
situation calamiteuse fut incapable de le dire complétement aux Français. Ce
gouvernement avance donc dans le désordre quitte à devenir va-t’en guerre en
Syrie avec, à ce jour, un résultat pathétique.
Dans ce climat où les précarités et les insécurités
gagnent du terrain sur fond de Roms accusés de tous les maux, Marine Le Pen a
de fait un boulevard. Refusant l’étiquette de mouvement populiste pour celle de
patriote, elle tient un discours cohérent sauf, diront ses adversaires sur le
plan économique. Mais quand les François constatent les effets pervers et
négatifs de tous les autres gouvernements « classiques », le
programme économique du Front national ne saurait être pis…Quid de Bruxelles qui
lit les budgets, édicte les lois, imprime l’unique modèle économique ?
La Ve République ayant binarisé la vie politique tout
comme le champ social au profit de quelques syndicats qui disposent de
véritables rentes de situation, la montée en force de Marine Le Pen bouscule le
jeu entendu entre le PS et l’UMP lesquels croient toujours que cette dernière ne
réussira jamais à sauter la haie. Pourquoi, parce qu’elle aura contre elle, par
exemple, faute d’un vaillant Hollande, un Nicolas Sarkozy qui annonce son
retour en 2015 ou avant.
L’impasse est faite sur l’évolution du vote lepéniste partagé
entre ceux qui adhérent à ses idées et ceux qui grossissent ses rangs par
colère ou bien par calcul révolutionnaire. La classe politique française
néglige, aussi, la montée des partis et des idéaux identitaires en Europe, par
exemple en Norvège (malgré les attentats de Breivik), en Espagne (Catalogne),
en Belgique (Flamands) en Grèce (Aube Dorée), au Royaume-Uni (mouvement
anti-européen et référendum écossais) et même dans l’Allemagne de la
chancelière Merkel.
Marine Le Pen sur les plans, national et européen ne
navigue pas à contre-courant, elle est poussée par les vents: c’est là sa force.
Elle est donc aussi une cible…..
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2013
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie
Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie,
Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun,
Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa,
Corée du Sud, Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30
Etats & Puerto Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie,
Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran,
Islande, Israël, Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Laos, Liban, Libye,
Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc,
Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle
Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar,
République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San
Salvador, Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse,
Syrie, Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont
France + DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire