La grande agitation qui s’est
saisie de la classe politique et même, si l ‘on en croit les sondages, les
Français eux-mêmes, auraient pour point central les Roms. D’une façon générale
une nation qui désigne un groupe, une communauté, une religion est plus dans un
grand déséquilibre que dans la certitude de son avenir. Il est plus grave
encore lorsque les élus et les gouvernants incorporent dans leurs raisonnements
et attitudes, ici, les Roms, pour se laver les mains à bon compte : et
cette attitude vaut aussi bien pour ceux qui les chargent de toutes les
vilainies que ceux qui les innocentent de tout.
Un premier point faible vient de l’Europe
qui proclamant la libre circulation des biens et des personnes à omis d’évoquer
le mouvement d’un peuple ou bien d’une communauté en grand nombre. Bref, toute
occupée à raisonner en termes marchands, elle a écarté le cas du peuple nomade.
Il est bien évident qu’on ne peut placer sur une même échelle la circulation d’individus
qui comme leur nom l’indique, sont seuls et celle d’un peuple se mouvant par
centaines de caravanes. Comme tant de fois dans l’histoire nomades et
sédentaires se confrontent depuis l’Arabie
prè-islamique, les Mongols….etc :
nous ne sommes pas dans une nouveauté, une inconnue historique. Les dirigéants
européens ont commis une faute lourde en n’abordant pas cette question devenue très
cruciale dans un monde où le mouvement est sans cesse incité…
Un deuxième point faible concerne
élus et gouvernants français, de gauche, du centre, de droite…etc adhérents d’une
logique de « construction » européenne ont opté pour la politique de
l’autruche en encourageant les migrants
depuis Valérie Giscard d’Estaing jusqu’à François Hollande pour répondre
aux désirs du patronat, plutôt à droite mais aussi sous l’influence d’idéologues
de gauche pour lesquels la non-frontière devenait le nec plus ultra. In fine,
droite et gauche en s’opposant se rejoignent dos à dos…..
Un troisième point faible est dans
la manière de gouverner au doigt mouillé, c’est-à-dire dans l’instant sans
projection, l’attention toute retenue par l’opinion agencée par les sondeurs et
les médias. On voit bien que l’impopulairté gouvernementale et les prochaines
échéances électorales, municipales, européennes, régionales les prédisposent à
un état de fébrilité. La gauche socialiste soucieuse de conserver un électorat
de confession musulmane qui lorsqu’il vote le fait très massivement à gauche,
ne rechignerait pas, si la ligne Valls l’emporte, à désigner le Rom qui ne votant
pas masquerait, alors, l’accéléreration des naturalisations pour beaucoup méditerranéennes
en supprimant un grand nombre d’exigences. La gauche peut très bien se déchirer
sur cette question.
C’est un jeu dangereux, les
Français étant dans un sentiment d’insécurité multiple : sociale,
économique, identitaire, religieuse, laïque. Ce jeu montre aussi la limite
atteinte par une classe politique tentée à la fois par la vindicte envers des
Roms et la nième opération de diabolisation du Front national : les
Français seront-ils dupes ?
Il est honteux qu’un gouvernement
se serve du cas d’un peuple nomade, qui comptent de bons sujets et une minorité
mafieuse, pour le coup complétement européanisée, qui a bien saisi la
fragmentation de l’autorité politique, juridique et policière et se livre à
toutes les exactions des passants détroussés à la prostitution, du pillage des forets
au vol des matériaux sans omettre le banditisme. Mais là encore le soupçon est
grand de penser que le gouvernement ne voulant pas sévir faute de moyens et par
peur de braver des interdits bruxellois, se défausse sur une population. Il ne
réussiera qu’à mécontenter autant les Français que les Roms.
La tentative de la mise en scène d’une catharsis court le risque de se heurter
au sentiment d’insécurité, de non-gouvernement. Il faut insister sur le « sentiment »,
un état trouble, incertain, une faculté de recevoir des impressions physiques,
une sensation qui nous conduit tout droit à l’état psychologique d’un citoyen, d’une
nation. Quand on est dans cette phase de sentiment, les tensions sont en vérité
grandes et sources de cassures brutales comme d’un sommeil profond. Le
sentiment et l’incertain sont un duo délicat dont la classe politique a le tort
de s’en amuser…..
Jean Vinatier
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