Ce film diffisué, ce soir, par Arte sur le
généocide cambodgien oublié ou relativisé est terrible, glacial mais sans haine
apparente. Notre monde, en dépit des amours affichées parmi la scène
« mouvante et métissée », n’est pas très loin de nous conduire vers
des formes d’une folie, d’une monstruosité….Les Khmers de Pol Pot ont menti à
tout un peuple au nom du peuple, ont tué » le peuple au nom du peuple. Angkar (l’organisation) a ôté aux hommes leurs
généalogies pour des numéros, l’homme était l’image manquante….
« Mon enfance, je la cherche, comme une
image perdue. Ou plutôt, c’est elle qui me réclame. Est-ce parce que j’ai 50
ans ?" Ce passé qui remonte comme une vague trop forte, c’est la vie
brisée d’un jeune Cambodgien de 13 ans, qui en quelques mois, sous le régime
des Khmers rouges, voit disparaître la plus grande partie des siens et survit
en côtoyant quotidiennement la mort et l’horreur dans des camps de travail.
Mais c’est aussi le bonheur tranquille anéanti par le génocide, "le monde
d’avant, de la musique, de la douceur, de la famille", dont le souvenir
n’est pas moins dangereux pour qui l’a irrémédiablement perdu. Ces images qui
brûlent dans la mémoire ? le crime de masse, la maison familiale à Phnom Penh ?
demeurent à jamais introuvables dans la réalité. Alors le cinéaste narrateur
les fait revivre à sa manière. "Avec de la terre et de l’eau, avec les
morts, les rizières, avec des mains vivantes, on fait un homme. Il suffit de
pas grand-chose. Il suffit de vouloir. Son costume est blanc, sa cravate
sombre. Je voudrais le tenir contre moi. C’est mon père…" Par la magie du
cinéma, l’épure du commentaire, le talent d’un sculpteur, qui fait naître sous
l’œil de la caméra personnages, décors et accessoires de glaise, puis les peint
avec minutie, Rithy Panh parvient à évoquer, avec une émotion puissante et
toujours contenue ce qui, pour tant de rescapés, demeure indicible : les
souffrances vécues jour après jour, la douleur du survivant, l’amour pour ceux
qu’on a perdus. Contrepoint des images de propagande filmées par le régime, ses
minuscules poupées d’argile, animées d’une étonnante humanité, restituent toute
l’inhumanité des quatre années de terreur khmère rouge. »
Pour visionner pendant 7 jours:
Jean Vinatier
SERIATIM 2013
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie
Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie,
Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun,
Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa,
Corée du Sud, Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30
Etats & Puerto Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie,
Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran,
Islande, Israël, Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Laos, Liban, Libye,
Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc,
Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle
Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar,
République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San
Salvador, Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse,
Syrie, Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont
France + DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire