« Recensé : Patrick
Boucheron, Conjurer la peur. Sienne 1338. Essai sur la force politique des
images, Seuil, 2013, 288 p., 33 €. »
« Comment interpréter la fresque
« Du bon gouvernement » peinte par Lorenzetti en 1338 dans le palais communal
de Sienne ? Fait-elle l’éloge de la loi qui garantit la concorde dans la cité
et protège les individus, ou de la sagesse qui dirige naturellement les hommes
vers le bien commun ?
[….]
Le livre que Patrick Boucheron
consacre à la célèbre fresque dite « Du bon gouvernement », peinte par Ambrogio
Lorenzetti dans le palais communal de Sienne en 1338-1339, repose sur une
intuition très simple : lorsqu’on regarde des images de ce genre, il ne faut se
laisser égarer ni par la volonté d’y voir une transcription de textes
théoriques dont elles ne seraient que les illustrations, ni par la tentation
d’y voir une fenêtre ouverte sur la réalité contemporaine dans laquelle vivait
l’artiste. Pour se garder de ces deux erreurs, il faut prendre les images pour
ce qu’elles sont : des images justement, des choses visibles, qui ont une force
en elles-mêmes et non en vertu de leur aptitude à illustrer un discours ou à
imiter une réalité. La fresque de Lorenzetti, qui peint d’un côté les effets de
concorde et d’harmonie du gouvernement fondé sur la justice et les vertus, et
de l’autre les ravages et les désastres résultant au contraire de la tyrannie —
le mauvais gouvernement — et du mépris de la justice, a donc pour objet de
donner à voir la réalité de l’une et l’autre forme de gouvernement. C’est en ce
sens qu’il s’agit d’une œuvre politique : elle fait circuler le spectateur, de
manière « visible, tangible et efficace », des principes des gouvernements aux
effets qu’ils engendrent. Il y a loin, donc, de cette performativité politique
du visible à la simple représentation d’une abstraction ou au simple décalque
d’une réalité extérieure. L’œuvre de Lorenzetti est une « image politique »,
une image qui entend par elle même produire des effets de conviction ; ce n’est
ni l’illustration d’un discours philosophique ni une « vue » de Sienne en 1338
[1].»
La
suite ci-dessous :http://www.laviedesidees.fr/Donner-a-voir-le-gouvernement.html
Jean Vinatier
SERIATIM 2013
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie
Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie,
Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun,
Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa,
Corée du Sud, Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30
Etats & Puerto Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie,
Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran,
Islande, Israël, Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Laos, Liban, Libye,
Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc,
Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle
Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar,
République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San
Salvador, Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse,
Syrie, Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont
France + DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–et-Miquelon),
Ukraine, Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
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