Le discours de Tulle dite « la paillarde » depuis la guerre
de Cent ans de François Hollande semble terminer sa conférence de presse du
mardi 14 janvier par la répétition du nom de « France ». L’homme a l’usage
des mots, des formules, des habiletés à l’instar de ces clercs de cour qui plaisent autant à leurs obligés qu’à leurs
rivaux par la rhétorique et la flatterie.
Si d’apparence le propos est construit, il n’obéit à aucune durée : il est
là pour dire le moment en instantané mais sans profondeur, ni conviction. L’homme
n’en a cure : n’ayant jamais voulu le mariage, il s’estime toujours libre
de faire et de défaire, d’aller là où il lui plaît, de voyager léger sans le
moindre bagage qui le contraindrait à se rappeler. François Hollande est une girouette la culture littéraire
d’un François Mitterrand en moins. A la manière dont il se sépare de Valérie
Trierweiler qu’il nous a imposé en Première dame au sens propre, pour nous
faire admettre son idylle avec la châtelaine de Cadreils (Julie Gayet) avant , qui sait, aller vers une
autre conquête, on a , sous les yeux, un mélange de froideur et de cynisme qui
ferait paraître un Nicolas Sarkozy tout bonnement conventionnel.
Son appel à la France « Une », à son « destin »
quand il n’a désavoué ni tous les discours sur la patrie en négatif, ni sur la
déconstruction de l’histoire de France a tout de l’artifice au service d’idées
qui combattent la nation. En serait-il de la réforme régionale qui déboule sans
crier gare. Les régions françaises que nous connaissons datent de 1972 ?
Elles se superposent aux départements institués en 1790 qui abolissaient les
provinces d’Ancien Régime. Les régions actuelles sont donc un étage de plus dans
le millefeuille administratif, établies pour complaire aux acteurs de la
construction européenne. En 2014, François Hollande se propose donc de
poursuivre la tâche débutée sous Pompidou en supprimant ou en regroupant telle
ou telle région afin que toutes aient une taille comparable, par exemple, aux länder
allemands qui prônent et financent depuis belle lurette l’Europe des régions.
La proposition présidentielle apparaît donc d’abord comme un signal envoyé à la
chancelière, à lui de gérer sur le plan politique la manière dont il va séparer
le cas régional des départements. On n’est plus dans une politique dite de
décentralisation mais de regroupement. Inévitablement se posera la question du
devenir des départements lesquels se trouveront déplacés ou scindés en deux. En
arrière-plan, les cas, de la fonction publique territoriale, des conseils
généraux, des sénatoreries en sus des préfectures et sous-préfectures. Si l’on suit
les termes présidentiels, on serait assez proche d’une révolution républicaine
puisque seraient liés à la fois l’administration et la représentation locale. Sur
le papier le Président aurait, à la fois pour lui et contre lui, une majorité
de gauche et une majorité d’intérêts. Là où le Général de Gaulle, au terme de sa vie
politique, se proposait en 1969, de veiller à la grandeur de la France libre
dans une Europe libre, par une réforme territoriale audacieuse que le sénat,
les socialistes et les giscardiens empêchèrent, François Hollande, en 2014, voudrait,
lui, placer notre pays dépendant en conformité et sans distinction, au service
des acteurs bruxellois…Ce n’est donc pas la même ambition et moins encore l’idéal.
Mais, en reprenant, notamment
pour des calculs électoralistes, les thématiques de son prédécesseur via le
Pacte de responsabilité, il imprime ouvertement son idée d’arriver, à terme, à
constituer un parti socialo-centriste libéral lequel entrerait, très bien dans
l’idéologie actuelle européenne et ne choquerait pas le gouvernement allemand
qui vient, justement, de se doter d’une coalition félicitée par…François
Hollande. Se trouveraient, alors ringardisés, des pans entiers de la gauche et
de la droite qui ne pouvant l’accepter n’auraient plus d’autre choix que s’abstenir
ou de voter Front national.
Sans crier gare et au sortir de calembredaines amoureuses, François
Hollande se montre un artificier redoutable : serait-ce la vengeance du
pataud ?
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2014
Internautes : Afrique
du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie,
Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie
Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine
(+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud,
Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats &
Puerto Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie, Guatemala,
Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Islande, Israël,
Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Laos, Liban, Libye, Liechtenstein,
Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie,
Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande,
Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République
Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San Salvador,
Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Syrie,
Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France +
DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine,
Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire