Dans l’entretien proposé cité ci-dessous, le professeur Braud ne croit
pas à une entente entre les partis périphériques ou frontières avançant l’argument
de leurs différences. S’ils ne sont pas unis, ils ont au moins en commun l’idée
ce qu’ils veulent être, un contre-pouvoir.
Bien des gens s’attendent à une forte présence de députés européens
issus de partis nationalistes, souverainistes, populistes, extrémistes lors des
élections de mai 2014. Si l’on retient l’hypothèse d’un succès général, on ne
pense, cependant pas, que ces différents partis ne gagnent une majorité ni
relative, ni absolue. Mais le voudraient-ils ? Je pense que leur idée
principale sinon commune serait d’avoir suffisamment de poids pour s’ériger en
contre-pouvoir trouvant là un moyen d’abord, puis un levier ensuite pour
renforcer leurs assises. Ils savent pertinemment que l’application de leurs
principes, par forcément similaires d’un pays européen à l’autre,
entraîneraient de grands troubles et d’une colère du côté du Potomac et de la
City. Ce qu’ils escomptent n’étant pas le pouvoir mais le contre-pouvoir, ils
se plairaient à peser sans être aux manettes, à influer sans être aux
commandes, en somme, « à gouverner sans régner ».
L’Union européenne va entrer dans les grandes turbulences : d’un
côté les partis pro-européens c’est-à-dire ceux qui épousent et opinent en
faveur du renforcement d’une union européenne en un seul espace marchand dont l’aboutissement
serait la signature d’un traité de libre-échange avec les Etats-Unis, de l’autre
des populations incertaines et malmenées au sein d’un un glacis mercantile où
erreraient les salariés détachés butant contre les migrants surgis de tous
côtés, entre les deux non seulement des volontés régionalistes réaffirmées avec
des referenda indépendantistes, des renforcement communautaristes de tous
ordres (religieux, social, identitaire…etc.) mais in fine l’accroissement du
fait musulman. C’est peu dire qu’une Union européenne sans armature politique, sans armée
commune sans limite territoriale arrêtée ressemble à un canard sans tête. La
déconsidération des patries, colonnes vertébrales de toute nation historique et
la réaffirmation de la non-identité européenne nous conduisent vers les drames
et les colères.
Deux nations gardent, cependant une emprise : le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Le premier, s’il affrontera deux referenda l’un de l’Ecosse, l’autre des
Britanniques, il sait, néanmoins que dans l’affaire d’Ecosse quel que soit le
résultat, Edimbourg garderait la Couronne anglaise et le Commonwealth et qu’un
vote positif anglais sur la sortie de l’Union européenne n’aurait pas pour
conséquence de lui ôter la City comme puissance attractive, le Commonwealth
restant ce qu’il est. L’Allemagne d’Angela Merkel est la puissance
incontournable en étant le lien privilégié avec Washington, Moscou, Pékin,
Tokyo qui influe sur toute l’Europe dans ses parties, centrale, nordique et
orientale. Berlin laisse à la France de François
Hollande, au budget de l’armée réduit, le soin des aventures militaires, africaines
véritable mélange de calculs électoraux et de vagues protections d’intérêts
énergétiques, et orientales (Syrie, Liban) où nous frayons et combinons avec
des Etats de la péninsule arabique qui entretiennent les pires combattants
fanatiques aux antipodes de nos idéaux « droits de l’Homme ». Ainsi l’Allemagne
laisse la France épuiser ses dernières forces afin que nous ne contestions plus
sa doctrine de l’austérité. Il n’y a plus de « couple franco-allemand »
la « certaine idée de l’Europe » n’est plus.
«Atlantico : A l'horizon des élections européennes, de nombreux commentateurs
s'interrogent sur le potentiel croissant de plusieurs formations populistes
européenne, du parti UKIP de Nigel Farage au Front National de Marine Le Pen en
passant par le PVV du néerlandais Geert Wilders. Au-delà des fausses
impressions et du sensationnalisme, peut-on vraiment parier sur une "vague
populiste" en mai prochain ?
Philippe Braud :
Effectivement, par nature les élections européennes se prêtent fort bien à
l’enregistrement d’une vague populiste. Pour de nombreuses raisons. Il n’y
a pas, comme aux législatives ou aux municipales, des élus sortants dont la
notoriété fait barrage à l’affirmation des extrêmes. Dans ce type de scrutin,
l’Europe y apparaît comme un bouc émissaire commode, alors même que les
candidats parlent rarement des vrais enjeux européens. La déception, le
mécontentement, la grogne vont pouvoir se donner libre cours. Avec un bémol
cependant. La moitié de l’électorat "oubliera" probablement
d’aller voter, tant l’ignorance est grande autour du rôle du Parlement de
Strasbourg. Ce qui, d’ailleurs, gonflera artificiellement le poids des
formations populistes car leurs sympathisants les plus "remontés"
iront tous, eux, déposer leur bulletin. »
La suite ci-dessous :
http://www.atlantico.fr/decryptage/que-reserve-europe-deferlante-populiste-en-vue-montee-extremes-front-national-marine-pen-philippe-braud-944794.htmlSERIATIM 2014
Internautes : Afrique
du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie,
Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie
Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine
(+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud,
Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats &
Puerto Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie, Guatemala,
Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Islande, Israël,
Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Laos, Liban, Libye, Liechtenstein,
Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie,
Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande,
Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République
Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San Salvador,
Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Syrie,
Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France +
DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine,
Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
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